Hé bien non, il ne s’agit pas d’une großer plaisanterie, le revolver est sorti. Et moi, quand je vois ou que j’entends le mot révolver que voulez vous ? Je sors ma culture.
Il n’y a peut être pas de rapport direct entre les 40 ans du FN et l’annonce de la baisse du budget de la culture mais l’arrivée conjointe de ce deux informations doit au minimum nous interroger sur la pesanteur de l’atmosphère, sur la franche reculade que la bande à lollande imprime à nos valeurs….
Regardez plutôt ce que signait cette belle brochette de créateurs il y a tout juste un peu moins de 6 mois : « Depuis cinq ans, la droite au pouvoir a ouvertement méprisé les savoirs et la culture au détriment de l’intérêt général. Soucieuse de saborder l’État social et éducateur que nous avons hérité des combats et des politiques publiques du siècle dernier pour lui substituer un État entrepreneurial dont les credo sont la concurrence et la rentabilité, elle s’est attaquée à nos écoles, à nos universités, à nos laboratoires et à nos institutions culturelles pour y appliquer une idéologie managériale, y normaliser la précarité parmi les personnels et y subordonner la production et la diffusion des savoirs aux exigences de la compétitivité économique » .
Parmi les prestigieux signataires de cette juste dénonciation on pouvait croiser les comédiens Louis Garrel, Phillipe Torreton ou Jeanne Balibar.Les plasticiens Boltansky et Annette messager, mais aussi les écrivains Erik Orsenna, Dan Franck, Didier Daeninckx, Geneviève Brissac, le très bordelais Jean Lacouture, et le très respecté Gilles Perrault, en y regardant attentivement on trouvait même le paraphe de l’ancien résistant Jean-Louis Crémieux –Brilhac…
Que tous ces gens avaient raison d’espérer du changement, combien il était juste d’écrire que la culture doit rester une priorité de la nation, combien elle était fondée et légitime cette conclusion de l’appel : « Le savoir et le partage de la connaissance, sous toutes leurs formes, sont les seuls moyens pour exister et progresser dans le monde d’aujourd’hui. La France ne peut rester grande que par ses valeurs, sa culture, son ouverture au monde. Nous refusons le rétrécissement et l’abaissement intellectuels auxquels on assiste actuellement. »
Et bien patatras les amis ! La nouvelle est tombée hier, selon le projet de loi de finances pour 2013, le très incisif Cahuzac, devenu chirurgien en cédant à sa passion de la coupe, a amputé le budget de la culture de 110 millions d’euros !
Il coupe court le bougre, il entaille, il raccourci, il tond (faut dire qu’il est chirurgien capillaire), il hémistiche, il divise, il segmente !
Pour la première fois de l’histoire depuis la libération un gouvernement procède à une baisse de plus 4% du budget de la culture… à la fin de l’année 2013 c’est plus de 20 millions d’euros qui manqueront aux théâtres, aux opéra et aux musées…
Les grands projets sont purement et simplement adonnés.
En Aquitaine par exemple, l’indispensable chantier de Lascaux 4 est rayé d’un coup de crayon. Lascaux n’est pas un caprice d’élu local, il y une véritable nécessité pédagogique, artistique à faire connaître ce patrimoine de l’humanité.
Découvert en 1940, Lascaux est un monument préhistorique vieux de 17000 ans dont l’accès a été interdit au public seulement 23 ans plus tard par le ministre André Malraux qui venait de le faire classer. Et son clone partiel, Lascaux 2, s’est mis à souffrir des mêmes maux bactériologiques que l’original. En outre son implantation hasardeuse au dessus de la « chapelle Sixtine de l’art pariétal magdalénien » a créé une souffrance géologique qui peut conduire à son effondrement.
Pas de quartier pour les mammouths, c’est 18 millions d’euros que l’Etat retire sur ce projet…
Pour le président de la Région Aquitaine, le très Hollandais Alain Rousset, la solution passera par la création d’une fondation…. Privée….
Exactement le contraire de ce que vous souhaitiez dans votre appel des grands noms de la culture…. Pile le contraire… Hollande qui avait deux engagements dans le domaine vient abandonner les 2. Exit la loi de programmation qui devait justement garantir les grands chantiers ! Adieu la promesse de « sanctuariser le budget » de la culture….
Dans son programme sur la culture Marine Le Pen écrivait son souhait de développer le mécénat privé ….
Sans faire de parallèle injustifié, on le voit bien l’acharnement bestial à vouloir entrer coute que coute dans les clous du pacte budgétaire conduit à des choix stratégiques lourds de sens !
Si la jeunesse et l’éducation sont les trois priorités du gouvernement avec le redressement, alors il est bien une évidence que nul ne peut contester la culture, bien public et universel, est l’outil indispensable d’une politique d’émancipation et de construction de l’avenir !
Ach…. La rigueur….groß malheur !!!