mardi 9 octobre 2012

Le jour de la traitrise concrète…

i-love-pas-love-les-traitre-131224579828.pngCet après midi, à l’assemblée nationale, il y aura sans aucun doute, une majorité de députés du Parti Sournois pour voter le texte de Sarkozy : le TSCG

Je suis de ceux qui ont appelé à voter François Hollande  en ces termes : sans-déception-sans-illusion-sans-hésitation-battre-Sarkozy-, alors aujourd’hui je ne fais pas partie de ceux qui sont déçus, je cherche les moyens efficaces de résister.

Les accusations de trahison ou l'épithète de traître abondent dans l'histoire politique ou culturelle de la France. En apparence la trahison est un concept simple, elle est l’abandon d’une fidélité, fidélité à autrui ou à soi-même, elle est l’abjuration d’une promesse faite à un individu, un groupe politique à  un peuple.

Ce qui caractérise la trahison en politique, c’est qu’elle n’est jamais revendiquée par son auteur. Boris Vian  disait que l’on passe sa vie  à romancer les motifs et à simplifier les faits. C’est exactement l’exercice auquel se livre le gouvernement. Scène pitoyable de ceux qui affirment réorienter l’Europe en adoptant un texte dicté par la droite allemande soucieuse de tourner l’économie entière au service de la rente !

 Hallucinante posture de ces députés qui se sont abstenus lorsque la droite présentait le texte du MES, et qui voteront aujourd’hui le TSCG.

La question qui se pose est de savoir pourquoi une félonie avérée, une forfaiture a visage découvert n’entraine pas chez les électeurs de François Hollande une irrépressible révolte ?

C’est sans  doute que même née d'agissements bien réels, la trahison est en fait souvent construite et de multiples dimensions (ayant rapport tant aux faits qu'aux représentations). Bien que les sentiments qu'elle provoque semblent immédiats, ceux-ci setrangleur.jpgont en réalité portés par les cultures de groupes politiques, sociaux, religieux ou nationaux donnés. La notion de trahison est en effet la résultante de cultures politiques et de pratiques sociales. Dépendant par nature des fidélités qu'elle rompt, la trahison se plie donc non seulement aux évolutions des mentalités, mais aussi à celles du contexte politique et juridique.  C’est donc le visage d’une domination idéologique qui s’affichera cette après midi à l’Assemblée nationale. Il n’est donc pas faux de penser que ce qui s’apparente à une traitrise ordinaire n’est en réalité que le dénouement d’une tactique libérale qui consiste à judiciarisé les politiques néolibérales.

Il faut donc distinguer la traitrise du traite. Hollande, Sapin, Cahuzac, Valls, Touraine ne sont pas des traitres. Ils ne font pas partie du camp qu’il torture, ils sont au service des actionnaires et des banquiers. Ils servent le libéralisme qui est leur horizon indépassable. Pour cela ils ne rechignent pas à user de  bassesse de coup-fourré, de déloyauté, de perfides fourberies. La traitrise est une mode de gouvernance.

En réalité on est le traitre que de son ami, et ceux qui aujourd’hui sont légitimes  à se plaindre  d’un manque de constance ou de fidélité ce ne sont pas les  millions d’électeurs du Front de Gauche, ce ne sont même pas les électeurs du premier tour de Hollande qui avaient sans doute mille bonnes raisons  de vouloir chasser  Sarkozy du pouvoir coûte que coûte, non ceux qui aujourd’hui peuvent pleurer  devant tant de mensonges, ceux qui peuvent se sentir meurtris par  cette hypocrisie, par cette imposture, par cette fausseté, ce sont  Sarkozy et Woerth, Copé et  Parisot…

hollande-et-sarko.jpgBref tous ceux qui œuvrent pour la mise en coupe réglé des nations et des politiques sociales, tous ceux qui ne ménagent pas leur peine pour rendre irréversible  les politiques libérales et qui ont été chassé du pouvoir par une clique qui applique exactement, à la virgule prés, la même politique.

Fatuité et arrogance du pouvoir, intrigue chez les beaux messieurs et les belles dames, Ciguë dans le caviar….

On est décidément trahi que par les siens.

Les autres résistent.