lundi 29 octobre 2012

10 millions de pauvres souhaitent un choc de solidarité, un pacte de fraternité !

paris_des_pauvres-copie-1.jpgDans ce pays où l’égalité devrait être  une passion, le nombre de pauvres ne cesse d’accroitre… les statistiques de l’INSEE de 2012 annonceront que nous venons de dépasser le seuil des 10 millions.

Presque  15%  de la population dispose donc d’un revenu inferieur à 954 euros mensuels ! le salaire médian des ménages est de 1550 euros mensuels !

La priorité d’une société éduquée, dégrossie, repoussant la barbarie et la sauvagerie du chacun pour soi, la priorité des priorités serait de répondre à cette situation !

Mais aujourd’hui à l’Elysée, le Président de la République, ne recevra pas  cette mère de famille qui misère avec ses enfants, ce fonctionnaire de police qui dort dans sa voiture, ce jeune instituteur à qui l’on vient de couper l’électricité. A l’Elysée aujourd’hui on recevra dans l’ordre, d’abord madame la présidente du FMI, et 500 000 euros annuels, non imposable, puis Madame gri.

Madame Gri, c’est la patronne de Manpower France et Europe du sud, on est comme ça chez Manpower, on regroupe la main-d’œuvre  pauvre par secteur géographique !

Madame Gri, c’est aussi la patronne à la mode, c’est elle qui est chargée par les vautours du CAC 40 de venir pleurnicher  ses marges, ses dividendes, sa capacité à innover…

Travaillez dur brave gens, précaires et traine-misères des agences d’intérim, il faut de la sueur et de l’accident de travail, il faut des échafaudages à pas chers  et des cabanes de chantier pas chauffées pour assurer son million d’euros de salaire annuel !

C’est elle la porte-parole de ceux qui nous font la leçon, c’est elle qui veut fixer le taux tva, la CSG et le montant de l’impôt sur la société… c’est elle qui est reçue aujourd’hui à l’Elysée….

Il ne reste plus qu’un pas à franchir pour ces rapaces,  dénoncer les élections comme une lourdeur administrative et remplacer l’assemblée nationale par un conseil d’administration de gens compétant !

Si ces tiques ont une telle audace, c’est que le ministre des finances de la « gôche », Pierre Moscovici déclarait le 11 aout dernier  que le «  coût du travail » n’était plus une question taboue ! et l’autre arriéré de Chérèque, malin comme un cornichon sorti du vinaigre, se croyait  obligé d’en rajouter une petite dose : "Le coût du travail est aussi un facteur de perte de compétitivité."Vautours2K.jpg

Cette inclinaison est à la fois politiquement stupide et économiquement fausse.

Politiquement stupide, car ce sont d’abord les salariés qui votent pour la Gauche, plus de 70 d’entre eux ont voté pour François Hollande, et il n’est pas certain que leur expliquer qu’ils coutent cher au moment ou chacun  sent précisément les effets concrets de l’austérité  soit de nature a créer un sursaut  favorable d’adhésion à la politique du gouvernement . De surcroit, j’ajoute que le débat sur la protection sociale des citoyens est inutile à moins qu’il s’agisse de la supprimer tout court ! Car enfin, ce soit par l'impôt, par les cotisations sociales ou par des prélèvements privés, ce sont toujours au bout du compte les ménages qui supportent le coût de la protection social. L’enjeu de ce débat est tronqué à l’avance, car il ne porte pas sur qui paye ? Mais à qui cela profite ? Ainsi les rapaces instillent un débat faussé dans lequel à la fin, gagnant- gagnant, ils gagnent à tous les coups ! Quand les cotisations baissent c’est plus de bénéfices, plus de dividendes certes mais c’est en même temps moins de ressources pours les caisses de protections sociales, et c’est un marché juteux pour les assurances privés qui nait ! Les retraites, la santé, l’éducation, allez hop, tout ca dans la cassette de Mme Gri et des acolytes du Cac 40.

Economiquement fausse, le coût du travail serait donc trop élevé en France, c’est une certitude puisque tous les matins elle est livrée sur France-Inter, tous les soirs elle est ânonnée par Jean Michel apathie sur C+.

Et donc, couillon, ca nuirait à l’emploi, et aussi à la compétitivité houlala , sauf que cette question n’a pas de sens. Parce que ce qu’un employeur est prêt à débourser pour payer un salarié est toujours, mais alors toujours, en lien avec ce qu’il espère en gagner ! Seul le rapport entre le prix du travail et la productivité du travailleur est une grille d’analyse efficiente !

Pierre Concialdi chercheur à  l’IRES écrit ceci : « En proportion de la productivité horaire moyenne (la valeur ajoutée par heure travaillée), le coût horaire du salaire minimum se situe aujourd'hui à son plus bas niveau depuis soixante ans (environ 23 %), soit près de deux fois moins qu'à l'époque de sa création au début des années 1950 (environ 45 %). Sans les exonérations de cotisations sociales sur les "bas salaires", ce ratio serait de 28 %, soit à peu près le niveau observé avant l'instauration du Smic, en 1970, après une période où le salaire minimum avait considérablement chuté. Difficile de conclure dans ces conditions que le niveau du salaire minimum serait un problème. »

solidarite.jpgLa comparaison incessante avec une Allemagne, qui aurait massivement baissé ces « coûts » du travail, et réglé ainsi son problème de compétitivité est tout aussi fausse. Non seulement le travail vaut sensiblement le même   prix mais la productivité  horaire des travailleurs est supérieure en France de presque 20% !

Alors oui,  il faut un choc dans ce pays ! Un choc urgent et indispensable, un choc de solidarité ! Il faut augmenter les salaires et les minima sociaux, il faut revaloriser les retraites et soutenir les services publics, il faut piocher dans les 1500 milliards annuels de dividendes qui dorment inutiles, c’est cet impôt privé qui saigne l’économie pas la santé, l’éducation, la sécurité de nos concitoyens !

Les rapaces de la  de la finance ont un visage et aujourd’hui ils sont à l’Elysée !