dimanche 21 octobre 2012

Ma morale et le leurre

6291465661_3372256bb3.jpgC’est sans doute la note de trop, les lignes qu’il ne faut pas écrire, la porte ouverte à la critique facile, il parle encore de lui…. Mais ce n’est même pas vrai, il parle encore d’autre chose ! Et puis rien que le titre vaut la note!

Fatale pente du bloggeur qui se croit obligé de parler de son mal au crâne du dimanche matin…. Je n’ai même pas bu hier soir, j’ai plus d’argent pour ça !

Les canards boiteux ont aussi des ailes écrit Jean Luc Mélenchon  dans son billet matinal… moi ce matin,  j’oscille, je claudique, mais je m’envole….

Fini, basta, terminé, tout ce qui m’emmerde est à  eux !

Au commencement de mon engagement politique, intact, préservé et en pleine vigueur, il y a mon aversion pour l’injustice… ce côté ta morale, celui qui te fait prêter ta maison a une famille ukrainienne que  tu ne connais pas, il y a 20 ans, il te faisait héberger un basque à la nuque rouge, hier encore il te poussait à faire tous les efforts nécessaires pour construire ce qui est à coup sûr, la plus juste des intuitions des socialistes de ces 50 dernières années, le front de gauche qui permet à la fois de retrouver l’unité et de raviver le gout de la conquête.

A la poursuite de cet engagement, il n’y a rien d’autre que cette volonté farouche de grandir de soi-même, de s’extraire  de son compost originaire, de plus ou moins bonne qualité, de grandir de la souffrance, celles des autres, la sienne aussi quelque fois ! Lutter, batailler, militer, construire  l’organisation nécessaire pour donner la plus grande vigueur possible à ce dessein, c’est la tâche quotidienne du militant. 

Et puis, aussi dire, dire aussi, même quand tu sais que ça va t’exposer à la raillerie, à la moquerie¸ de tous ceux qui ne boitent pas, dire que l’enfant qui est dans les rues avec ses joues sales, des larmes que l’on pourrait croire presque  tatouées, dire que cet enfant, son père, sa mère, son taudis, dire que cette électricité que l’on coupe, ce charpentier au bras d’athlète qui baisse les yeux, dire cet ouvrier croisé devant les grilles de Ford et qui craque, en larmes, pour une cigarette… je ne peux plus m’en payer… il passe derrière les grilles…

Bref on se comprend, militer, parce que je suis comme ça, c’est ma seule façon d’habiter les beaux quartiers : rue des vivants !5469118055_8509001286.jpg

Il faut beaucoup de qualités pour rester au cœur de ce quartier, le Parti de Gauche, mon parti, y a construit une belle maison, rouge, avec des lignes de perspectives vertes, une maison accueillante, joyeuse, entièrement tournée vers la lumière, prête à recevoir toutes sortes d’éclairage pourvu qu’ils aident à la compréhension du réel…

Le réel c’est que depuis 1983 le ciment qui construit l’unité des socialistes est effrité, émietté, rendu poussière par l’érosion lente mais continue, incessante, de nos valeurs communes… Les quelques-uns, dont nous sommes tous, au Parti de Gauche, qui s’époumonent à souffler sur les braises doivent se résoudre à l’idée que c’est désormais un autre feu qu’il s’agit d’allumer.

La cohésion du parti de gauche ne peut se faire  que sur une nouvelle synthèse, d’abord du mouvement ouvrier lui-même, une mise au clair de ses aspirations bien sûr, mais aussi  une redéfinition de la pratique avec laquelle il imprime ses ambitions  dans la vie politique….

La nouvelle synthèse  républicaine que nous devons offrir à la gauche toute entière est faite de socialisme et d’écologie, de féminisme et de laïcité, de bien vivre et de partage des richesse, mais elle est aussi faite  de la création d’une organisation nouvelle capable d’extirper le meilleur  de toutes les traditions de la contestation de l’ordre établit !2865700566_da71c2be9a.jpg

Ceux qui ont la lourde tâche de construire, d’organiser, d’orienter, notre parti, ceux-là que le monde  ouvrier appelait les dirigeant de ses organisations, ne peuvent faire comme si la synthèse, que nous souhaitons, allait s’imposer d’elle-même, naturellement et sans frottement.

 Jean- Luc Mélenchon parce qu’il est la pointe solide et charpentée d’une pyramide inversée incarne par son talent, par son art oratoire, par sa force et sa détermination, par la grande justesse de ses analyses aussi  le discours de cette synthèse. Mais ce volontarisme masque la réalité d’un creuset fragile.

Le saut qualitatif et quantitatif que nous devons accomplir oblige le Parti de Gauche qui est à la fois le moteur et l’huile de synthèse du front de gauche à se doter d’une organisation capable d’incarner le recours à gauche et d’organiser le débat sans a priori..

L’heure est à l’élargissement, à la transcroissance comme disait l’autre vieux, l’heure est à la présentation d’une alternative, autonome et conquérante. Offre puissante, généreuse, sincère, sans préalable d’une recomposition en grand !

Les bisbilles de notre petit parti sont un leurre définitivement désuet.