jeudi 11 octobre 2012

Les orteils sanglants de la compétitivité !

chaussure.jpg- Ouhaou ! Tu as de belles chaussures ! Ouais je sais, mais le problème c’est quelles font saigner.

-ah bon elles te blessent ?

-non elles tuent !

Hier la très bien chaussée Madame Lagarde, présidente du FMI, expliquait sur une radio japonaise, que le problème de la zone euro tenait essentiellement au prix exorbitant  de ses productions…

Argumentant que la gouvernance rigoureuse de l’euro ne permettait aucune marge, elle insistait sur la nécessaire baisse du cout du travail. Cette variable (sic) disait-elle est la seule sur laquelle nous pouvons agir (re-sic) et il est urgent poursuivait-elle pour régler ce grave problème de compétitivité d’effectuer une baisse massive et brutale (ce sont ses mots) du coût du travail !

Ce n’est pas un hasard si ces déclarations décomplexées surviennent moins de 24 heures après l’adoption du TSCG. Car elle a raison la bougresse, en s’interdisant toute marge de manœuvre publique et monétaire, l’Europe entière livre ses peuples  à l’unique volonté de ceux qui investissent, ceux spéculent, ceux qui prêtent… bref à ce monde « sans visage » certes mais à la bourse bien pleine !

Voilà donc les peuples d’Europe organisant leur vie sociale, politique et économique au service du remboursement de la dette !

Asservi, assujetti, captif, corvéable, parqué, tributaire.

Il faut entrer désormais dans la course folle du travail à bas coût ! Hé bien madame, la meilleure façon de résoudre ce problème, puisque désormais nous revoilà asservi, assujetti, captif, corvéable, parqué, tributaire, le mieux madame,  c’est évidement l’esclavage !

Puisqu’il n’y a pas de limite à la gloutonnerie, et que du haut de vos  500 000  euros annuels non imposable vous osez nous expliquer que la santé du smicard est un problème grave de compétitivité, que la retraite du travailleur est une dépense incongrue,  que l’éducation de l’enfant un cout exorbitant. Le mieux c’est l’esclavage.bracelet.jpg

D’ailleurs  j’ai une copine qui saigne des pieds, c’est a cause de ses chaussures.. .Elle me dit que ses escarpins tuent. Des africains... Des éthiopiens...

Ce petit peuple maigrichon ravagé par la famine et la guerre, la sécheresse et le sida, ce petit peuple de rien est prêt à tout !

C’est un bon terrain d’expériences pour vos théories économiques, un réseau de télécommunication quasi-inexistant, une bureaucratie pesante et corrompue, et des malheureux à gogo !

C’est vraiment un endroit rêvé !

 Les marques de chaussures européennes qui avaient déjà délocalisé la fabrication de leurs pompes en chine acceptent désormais que les investisseurs chinois, confrontés eux aussi, à une galopante inflation du coût du travail  délocalisent à leur tour la production.

Et là, c’est encore un peu cher, mais ca ressemble quand même pas mal à un bingo inter sidéral !

Le petit noiraud tout « maigue »  à lui tout seul, tout mal formé qu’il est, tout patraque, tout mal organisé, eh bien  il arrive , bon an mal an, a faire 35 paires de chaussures par jours ! Bien sur le chinois , plus habile, moins affamé, en fait 60 !

Mais le chinois coute 350 euros par mois quand le traine-savate de la corne d’Afrique lui se contente de 36 euros !

Que peut nous importe que la mort galope dans cette corne d’Afrique, que peu nous importe …. La compétitivité à ses exigences …

pied-nus.jpeg« Le chaussures  serait trop chères, si l'on ne faisait travailler le cuir  qui le produit par des esclaves. Ceux dont il s'agit sont noirs depuis les pieds jusqu'à la tête ; et ils ont le nez si écrasé qu'il est presque impossible de les plaindre. On ne peut se mettre dans l'esprit que Dieu, qui est un être très sage, ait mis une âme, surtout bonne, dans un corps tout noir », pourrait  dire  sans doute aujourd’hui Montesquieu !

Qu’importent que ces gens meurent, car ce ne sont pas des hommes, si c’était des hommes ils  auraient des chaussures !

Cette logique de mort, finira par tous nous faire marcher les pieds nus !