samedi 27 octobre 2012

L’acte 3 de l’austérité ! Une machine de guerre contre la République !

4411001519_253dc7d65d.jpgC’est un vrai problème, une difficulté, une entrave aux libertés. C’est un déchirement de voir tous ces canard boiteux boiter. Il y a tant de pépite¸ de tête de réseaux, d’entrepreneurs « pushy », de capitalistes repus, il y a tant de talent prêt à se vautrer dans les dividendes, pourquoi faudrait-il que l’on aide tous ces vilains canards ?

Il faut lever les contraintes, abolir les freins, lever les obstacles, desserrer le carcan !

Les lois du marchés ne peuvent supporter ni les canards boiteux, ni les règles qui garantissent l’intérêt général. C’est bien là qui est le  bât. Ce qui blesse et gène les politiques de l’austérité, c’est bien la République, méchante et bornée, avec ces principes désuets d’égalités, de libertés, et pourquoi pas de fraternité tant que l’on y est !

Le monde moderne est le monde de la concurrence, libre et non faussée, faire sauter les tutelles, abolir  l’autorité de la République, Bercy nous enquiquine ! aime à dire le très moderne Président de l’ARF. (Association des Régions de France)

Pour honorer la parole du Président Hollande, il faut mettre les moyens : « La décentralisation […] sera même une source d’efficacité de la dépense publique, car il y aura forcément, partout des économies à faire ».

La décentralisation est pensée comme un outil de la réduction de la dépense publique. Il fallait oser !

En soumettant l’ensemble des budgets publics de la nation à la sacro-sainte règle d’or, c’est l’intégralité des politiques publiques, de l’Etat, des régions, et des départements qui sont livrés à la notation des intérêts capitalistiques !

L’effet ne se fait pas attendre, et voilà le département de la Gironde soumis aux appréciations de Moody’s, le conseil régional d’Aquitaine lançant un appel d’offre  pour savoir qui le notera !

L’intérêt général et le service public, le développement harmonieux des territoires et le cadre de vie des citoyens, la préservation des espaces naturels et le bien-être de nos vieux, le transport public et les politiques de l’emploi, tout cela, en vrac et en totalité, n’est plus déterminé au travers du prisme du bien public mais à la lumière de la note de Fitch ou de standard and poors !

Pour casser les résistances  citoyennes, sociales et ouvrières qui ne manquent pas de s’organiser l’acte III de la décentralisation apparait comme un outil remarquable !

« Réformer l’Etat c’est régionaliser le pays » nous explique Alain Rousset, « je serai le ministre d’un Etat territorial » compléte Manuel Valls dés fois que l’on n’aurait pas bien compris ! Le Haut conseil des territoires qui est dans les tuyaux de ces grands liquidateurs est la structure qui parachève l’édifice. En faisant de notre République une juxtaposition de régions pourvues d’un pouvoir réglementaire et normatif, le but est d’inscrire durablement notre pays et ses institutions dans la logique européenne de la  concurrence et du libéralisme2710505626_5f8fe8708b.jpg !

La République n’est plus le cadre d’une nation solidaire, une et indivisible, elle devient une juxtaposition de territoire, concurrent les uns des autres. Ainsi lorsqu’Arkema vient s’installer en Aquitaine sur le bassin de Lacq, pole d’excellence et cluster à la fois, tout ce baratin qui constitue la novlangue du libéralisme, l’heureux Président décentralisateur de la région Aquitaine se félicite,  se réjouit… une extase ! 

Pourtant il devrait mettre un bémol à tant de félicité exaltante car derrière les emplois créés en Béarn se cache des milliers de licenciement dans le bassin Lyonnais !

C’est cette vision destructrice de l’Etat redevenu ni stratège ni régulateur, comme avant Colbert, qui ouvre la porte au dumping généralisé. Car pour s’installer en Aquitaine, pour dynamiser le cluster, le groupe Arkema a reçu plus d’un million d’euros de la collectivité territoriale !

3815522958_9f5b182765.jpgLa décentralisation a pour but de rapprocher le citoyen de la décision politique, de l’y associer, d’organiser le débat, le texte qui prévoit ce nouvel acte dit de décentralisation vise un objectif tout à fait diffèrent, élaboré loin des citoyens et dans l’absence totale des syndicats et des associations, écrit  autour de quelques grands patrons dans les salons de l’ARF, il ne vise qu’à  briser les principes égalitaires de la Grande Révolution !

Quand ils évoquent le ciel c’est pour usurper la terre,  disait Robespierre, ses ennemis d’aujourd’hui évoquent la République  pour lui en usurper son contenu !