dimanche 30 septembre 2012

Gilles Savary, un socialiste …

4809643249_59bd6b8cd7.jpgJe vous le dis tout net¸ je suis excédé par les sorties récurrentes du député socialiste  de la 9eme circonscription de la Gironde. Lorsqu’il y a une semaine le Parti de Gauche lui adresse un courrier pour connaitre sa position sur le TSCG, il nous répond que le referendum n’est pas la tradition républicaine, bonapartisme et patati et patata !

Quand les militants communistes de sa circonscription l’interrogent à nouveau sur le sujet, il répond : « Les élus communistes de ma circonscription m'interpellent pour savoir si je voterai pour un traité européen négocié par Sarkozy. Ils font peu de cas de leurs arrangements d'après-guerre avec De Gaulle et du temps où ils négociaient clandestinement la parution de " l'Huma" avec les occupants. »… Abject !

Ya basta !

J’ai plutôt de l’indulgence pour des types comme Gilles, j’apprécie sa bonhomie de bon vivant, son humour de professeur associé à l’IEP de Bordeaux, sa maitrise manœuvrière sans comparaison qui le fit passer par presque tous les courants du PS pour finir par en faire le conseiller général de Talence, un député européen d’Ile de France , puis le député  de Langon. J’allais oublier qu’il fut aussi candidat à Bordeaux, avant de l’être à Talence, le tout en habitant à Léognan… Un type qui a si peu de respect de la géographie électorale doit au moins en avoir un peu pour l’histoire, et devrait se sentir de lui-même disqualifié pour donner des leçons de morale !

Pourtant ses attaques fielleuses et anti communistes sont  des errements récurrents. Pendant la campagne législative, le cumulard m’avait déjà obligé à le moucher, mais aujourd’hui son arrogance de  social-libéral m’oblige à le rappeler à sa propre histoire, celle de ceux qui ne se sont pas racheté dans la résistance.

Ce sont bien les communistes  Jacques Decour, Georges Politzer, Jacques Salomon, qui en septembre 1940 créent le premier réseau universitaire de résistance ! C’est eux qui publient « l’université libre » c’est eux qui seront fusillés en mai 1942 !

C’est encore des communistes qui en juin 1941 organisent dans le Nord et dans le Pas de Calais une grève qui rassemblera 100 000 mineurs faces aux troupes d’occupation ! 500 mineurs seront déportés !5185798584_25f188956e.jpg

Et c’est Pierre Georges, appelé colonel fabien, qui commet le premier acte de guerre contre l’occupant, en exécutant dans les rues de Paris en aout 1941 un officier nazi !

 Pour regarder et convoquer l’histoire, Il faut avoir tout cela en mémoire, pour  écouter les mots de Léon Blum qui parle de cette séance honteuse où les socialistes  se couchèrent honteusement devant l’esprit de collaboration.

« Tel camarade qui, à mon entrée dans la salle, s'était précipité vers moi la main tendue, m'évitait visiblement au bout d'une heure. [...] De moment en moment, je me voyais plus seul, je me sentais plus suspect. Il ne surnageait plus que quelques débris intacts à la surface de la cuve dissolvante. [...] Le sentiment cruel de ma solitude ne m'avait pas trompé ; j'avais bien eu raison de me juger désormais comme un étranger, comme un suspect au sein de mon propre parti»

La collaboration, voyez-vous, monsieur Savary, n’a pas épargné les socialistes, pire ils lui ont donné des cadres et des militants déterminés… cruauté sans doute que de vous rappeler le destin tragique de Marcel Déat secrétaire d’Etat au Travail dans le gouvernement de Pierre Laval (adhère au PS en 1914 (1), secrétaire général du parti socialiste de France-Union Jean-Jaurès en 1933, ministre de l’Air du gouvernement Sarraut en 1936, auteur du fameux “Mourir pour Dantzig ?”, condamné à mort par contumace à la Libération) ou de Georges Albertini (ancien secrétaire des Jeunesses socialistes, membre de la commission administrative permanente du PS, et vice-président à partir de janvier 1943, arrêté à la libération, condamné à 5 ans d’emprisonnement pour collaboration) et encore de Maurice Levillain (ouvrier mécanicien, conseiller municipal PS de Paris et conseiller général de la Seine, néo-socialiste)……

J’arrête, j’arrête,  il serait vulgaire,  il deviendrait lourd de convoquer Papon et Adrien Marquet, trop Bordelais… trop Proche…. Trop risqué….

Je me contenterai, sans établir aucun parallèle de rappeler cet épisode de la vie politique de Laval :

capitulationSous la présidence d'Albert Lebrun, Laval occupe différents ministères dont celui des Affaires étrangères, qu'il prend suite à l'assassinat de Louis Barthou et conserve jusqu'en mai 1935. Réinstallé à la présidence du Conseil de juin 1935 à janvier 1936, il tente de remédier à la crise économique par une politique de «déflation» ; autrement dit une baisse autoritaire des salaires. Catastrophe ! Il s'ensuit une chute de la production industrielle de l'ordre de 30%, plus de 500.000 chômeurs.

Politique de déflation… Chômage de masse…  tiens tiens ! Ne voilà t’y pas l’histoire qui bégaie… Le TSCG et sa règle d’or, son austérité comme panacée universelle…. Laval aurait sans doute voté OUI !

Pierre Laval, un socialiste…