mercredi 19 septembre 2012

Barbarin ou le catéchisme des fanatiques

barbarinLe « n’importe quoi » est à la mode, faire le lien entre le mariage pour tous et l’inceste est tout simplement absurde. Absurde certes mais pas inutile…

Diffuser dans les têtes  de l’extravagant, de l’irréel, et du saugrenue  est une vieille antienne de toutes les réactions, le refrain de tous les obscurantistes, le verset de la sainte prière pour une éternité immobile !

Ainsi le mariage gai ouvrirait la voie de l’inceste tout comme le rejet du traité constitutionnel européen par le peuple Français lors du référendum de 2005 allait entrainer selon Michel Rocard une déflagration telle que la France n’aurait plus voix au chapitre !

Jean Marc Ayrault qui n’était déjà pas en reste, rajoutait : «  Si le non l´emporte, on ne pourra plus revenir sur la doctrine Bolkestein parce qu´elle est incluse dans le traité de Nice"

Je pourrais multiplier les exemples, le « n’importe quoi » est une belle technique politicienne qui permet de détourner les discussions du sujet fondamental pour les trainer dans les méandres d’une obscurité viciée des croyances intimes…. En parlant de l’inceste leur seigneur Barbarin  évacue la problématique de l’égalité des droits pour plonger chacun de ses auditeurs dans le questionnement du pur et de ce qui ne l’est pas !

En latin l’impur se dit « incestrum ».

Pourtant, on aurait pu, quand il s’agit de mariage, contrat républicain, qui fonde famille, s’interroger plutôt sur le droit de la famille, et si l’on tient vraiment à parler Kiki et culcul, ce qui semble être une obsession de prélat, on aurait du commencer par rappeler que la notion d’inceste est variable d’une époque à l’autre et d’un groupe social à un autre, au service de quelque intérêt.

La différence des législations sur l'inceste témoigne de la variation de cette notion, là où elle existe. Et  que tout de même, façon générale, le droit tend à distinguer l'inceste commis sur un mineur  et l’inceste commise entre personne majeures et consentantes…

Par ailleurs, il faut distinguer la criminalisation de l'inceste, c'est-à-dire son appréhension par le droit pénal, et les règles de droit civil régissant le mariage.

Nombre de pays s'abstiennent ainsi de criminaliser l'inceste entre personnes majeures et consentantes tout en interdisant le mariage  entre proches, par parenté ou filiation.

En revanche, l'inceste sur mineur est le plus souvent considéré comme une forme d'agression sexuelle  ou, plus spécifiquement, d'abus sexuel sur mineur….

Ne vous y trompez pas, je n’ai pas toutes les tares et je ne mécopape-pedophilie-sourds-copie.jpgnnais aucune douleurs qu’engendrent les viols incestueux, pédophiles –tous les viols !- et je me contente assez bien d’aimer la corrida pour ne pas avoir la tentation de me lancer dans une défense scabreuse, injustifiable et abominable  de l’inceste ! 

Mon gout immodéré pour la provocation s’arrête à mon aversion du lynchage.

Ce dont je parle en ce moment, n’est pas de l’inceste, mais du consentement ! Ce que les réactionnaires de toutes pelures ne supportent pas c’est le consentement, le libre arbitre, le droit sacré de conduire son existence comme on l’entend, sans avoir de compte à rendre à  qui que ce soit,  pour peu que l’on respecte la seule loi qui garantisse la survie de l’humanité : ne pas nuire à autrui !

Cette philosophie acceptée engendre des applications pratiques toutes aussi simples que le droit de vote pour tous ceux qui concourent à la richesse de la communauté (par exemple la nation), le droit de mourir quand bon il nous semble, le droit de disposer de son corps, le droit d’aimer qui on veut… etc...  etc...

En fait, je pense, que le catéchisme réactionnaire, philosophique, politique, économique ne résisterait pas longtemps à la volonté des hommes si instruits contre la superstition et le fanatisme, l’incroyance devenait une saine provocation…

dieu-n-existe-pas.jpgAinsi loin des intérêts mercantiles qui peuvent parfois pousser Charli-hebdo à ne pas être drôles compte-tenu des atmosphères ambiantes, nous pourrions nous efforcer, entre deux apéros, de pécher quotidiennement contre la Foi  et ce de 5 manières que je vous livre sans plus de précautions :

En se servant de sa raison

En osant douter

En restant neutre vis à vis de la vérité

En usant de la tolérance

Et en criant mort aux cons !