jeudi 13 septembre 2012

Ceci n’est pas un Parti Socialiste…..

pipePar la porte flottante qui  décapsule le néant, j’aperçois la règle d’or  onduler sur le bureau acajou aux effluves de lait de caramel !

Devant le boudoir de Monsieur « despetitesmainsjaunes » les miroirs sans teints reflètent une armée d’onanistes appliqués enfilant les pièces de  6 centimes dans un distributeur de préservatif, qui crache des bouteilles de Badoit pleine de gaz de schistes !

Le flot de fax, le ressac de sable, laisse une trainée de moutons à laquelle la femme de ménage roumaine ne peut plus faire face…. Glissés sous le tapis persan, les Navarins de  poussière font les délices de Titus, le chat angora sans poil, qui vend sa laine au plus offrant sans se soucier de l’heure du moment…

Au coin du bureau, sur les bords de la tamise, un café clair s’illumine  des projections d’une lampe basse de bureau dont la vocation empreinte d’un grand mystère, la conduit à cracher des bouffées de fumées blanches qui viennent s’éclater sur un transistor des années 60 qui joue en boucle un pathétique  sirtaki saturé par le cri strident d’un « air-guitar » en Etain martelé de Damas !

En passant la porte du bureau, au fond à droite du corridor, trois vieilles starlettes en porte-jarretelles tricotent des épines mohairs avec des aiguilles Lada pour confectionner des écharpes en buis qu’elle vendront devant la mairie des lilas, si toutefois elles hameçonnent un moscoutaire isolé qui serait tenté par la passe !

Trois carambars et un coupe-vent, les traversées en pédalo ne sont pas que des parties de plaisir !!

Dans le brouhaha incessant du hall vitré dans lequel la dégringolade de l’escalier en fausse pierre nous projette, des permanents mobiles et précaires exécutent une étrange chorégraphie faite de moulinet de bras et d’extensions rapides de leurs mains levées vers les enfers ! choregraphie.jpg

Une horde de costumes gris fend la danse, saucissonade et stupéfaction, le convois est impressionnant comme un défilé de  Zil noire paradant  devant le café Pouchkine. Apparatchiks et attachées de presse, photocopistes et fou de guerres, marchent en rang serrés vers les portes vitrées  automatiques et délibérément bloquées en mode ouverture, grandiose cortège qui laisse sur son passage le fumet du sang qui ne coule plus, on se croirait à l’enterrement de Lambert mais à la vérité nous sommes au cirque Pinder. À ce moment précis  de la parade où les grands fauves laissent la place aux clowns !

Le cortège passé, nous voilà en slip dans la grande rue aux trottoirs en plastique rose, sur le passage de l’Apollon gominé une foule d’enfants mort-nés jettent des pétales de changements dans cette  avenue  dont ils souhaiteraient tant qu’elle s’appelle François Mitterrand.

Au coin, en haut à gauche du dernier mur de la dernière maison de la rue, une plaque indique : « rue tu n’es en Lombardie »

soviet.jpgCeci n’est pas une victoire, cela n’est pas un Parti Socialiste, nous ne sommes pas rue Solferino et le canon est bel et bien rayé !

Circulez brave gens de bataille  il n’y aura pas : pas de bataille pas de rue.

 Un gendarme surréaliste  danse une valse sur un remix moisi de la marseillaise…

Place de martyrs de la résistance, l’œil déjà grand ouvert, on attend que le réveil sonne !