mardi 18 septembre 2012

J’aime la corrida….

2678374282_639238a549.jpgCela ne s’explique pas, c’est comme le café froid, l’odeur du tabac, les chants de l’armée rouge et les matins avec Barbara, j’aime l’apéro et la musique qui joue fort, les bourgeoises qui font du vélo et la médina de Tanger quand tu arrives depuis le bateau… je me l’explique pas, c’est un fait, j’aime la corrida !

Pourtant, il n’est pas question, ici, pour moi de défendre, d’absoudre, d’acquitter, de disculper, d’innocenter ou de laver une passion  coupable, j’avais juste envie d’écrire  que c’était comme ça et puis voilà !

Je refuse systématiquement trois débats dans la vie : la corrida, le rouge et le noir, et la question palestinienne…..

Je hais les arguments du type le soleil qui se réfléchit dans le cintre  de l’habit de lumière, l’harmonie du geste et du ciel, la musique est la chaleur, en vérité tout cela est biaiseux.  En Vérité, pour aimer la corrida il faut être un gros con !

Je suis un gros con, j’assume, je revendique … je milite !

Le fond de ma pensée est que la légitimité de ceux qui « banderolent »   pour l’abolition des corridas au seul prétexte qu’il s’agit d’un spectacle cruel et choquant, sont en réalité les supports ou les victimes d’un ordre moral qui ne dit pas son nom !

Choqués et affligés par l’art taurin (c’est juste pour faire dire (hé !hé !) que j’emploie le mot art), ils en demandent l’abolition….

Heurtés par le droit à l’avortement, les catholiques intégristes en demandent l’interdiction !

Traumatisés par le mariage pour tous, les idolâtres de la parenté souveraine n’imaginent la famille  que coincée entre une paire de testicules et un vagin ….4114629210_f1d4ae3da0.jpg

Froissés par les souffrances du canard, ils souhaitent proscrire le foie gras.

 Offusqués par la vision d’un trisomique à l’entrée de l’école, ils s’indignent contre les classes d’intégration.

Dérangés par la fumée de ta cigarette ils s’offensent de la taff que tu tires  au coin de la fenêtre en ayant pris bien  le soin de mettre ton museau sous la pluie !

Scandalisés par le délabrement et la misère des bidonvilles ils n’imaginent d’autre solution que la démolition suivie de l’expulsion des malheureux...

Bien sur tous ces contrariés ne se valent pas, et il n’est pas juste de mettre exactement sur le même plan le réactionnaire odieux et l’allergique à la fumée, l’adorateur du colvert  et l’intégriste furieux qui s’enchaine au grille de notre hôpital…

Simplement ma vie de fort-bête, qui m’accompagne tous les jours, est un peu lasse cet après-midi de devoir sans arrêt se justifier face aux indignations des contrariés, des scandalisés, des dérangés, des offusqués, des froissés, des coincés, des affligés et des choqués !

Voilà, c’est entendu, j’aime la corrida et je suis un gros con ! je n’ai qu’ une seule morale ne pas faire chier les voisins ! Essayez donc d’en faire autant !