lundi 17 septembre 2012

Une tartelette (dans la gueule) pour Hollande !

delaunayJe suis un lecteur assidu et souvent ravi du blog de Michèle Delaunay, la dernière livraison s’intitule sobrement : François Hollande, le gouvernement et les bords de la tartelette !

Il faut toute l’élégance et la discrète  agilité malicieuse de la bourgeoisie bordelaise pour  rendre intéressant la pesanteur des atmosphères immobiles, il faut tout l’art d’une observatrice éclairée de la vie politique pour conter dans ces lieux stériles et obscurs l’attente d’un événement et l’impatience d’une intrigue...

L’événement c’est le changement, représenté par une tartelette, l’impatience c’est de connaître par quel bout elle sera engloutie !

Dés le premier paragraphe notre ministre des grands âges annonce la couleur, Hollande fait partie de ceux qui commence par la croûte !

Sans doute plus habituée aux pâtisseries d’Antoine ou  aux délices de la maison Pillet qu’aux tartes aux noix de Lidl,  notre député (la seule à avoir battu Juppé), nous informe que l’on reconnait les gens courageux des couards notamment par leur habitus face à la tarte ! Ainsi le courageux commence par grignoter les bordures lorsque craintifs et poltrons s’attaqueraient aux fruits et à la crème !

Comment dois-je le  confesser, sacredieu ! C’est une évidence, je fais partie des seconds !

Dés lors et comme à son habitude, la bourgeoisie qui croit faire de la science économique, nous administre un cours de maintien, distinguant l’audacieux du péteux selon le bout par lequel il prend la tarte !sermon

Ainsi il n’est que courage  de tailler dans les budgets, et même dans celui des affaires sociales, nous annonce au passage la ministre qui ne trouve tout de même pas cela drôle !

Avouant même souffrir de quelques insomnies, tant cette pratique un peu tarte, de la bonne éducation au grignotage  relève du dressage codifié  et peu paraître incongrue aux avaleurs de spéculos que nous sommes !

Mais la justification,  qui suit de ces choix politiques est édifiante comme  un  « je vous salue Marie », pas le moindre argument politique, pas la moindre démonstration économique du bien fondé de la rigueur, juste un crédo, une règle : « Parce que si nous ne faisons rien pour diminuer et la dette et les intérêts afférents, nous ne pourrons plus rien faire du tout. »

Cet un aveu de taille non seulement la politique à l’œuvre est une politique de restriction tous azimuts mais elle ne se justifie que par la seule acceptation de la dette….

Le Grand médecin qu’est madame Delaunay, sait pourtant bien que pour soigner la maladie, il n’est de pire remède que de s’attaquer uniquement au symptôme ! Le diurétique dégonfle le bouffi mais ne s’attaque pas aux causes multiples et variées de l’œdème….

S’attaquer au mal qui ronge l’économie mondiale par le remboursement à marche forcée de la dette, c’est ignorer que les causes profondes qui  sont au cœur de la finance et de l’enrichissement sans cause des spéculateurs  ruinent les Etats dans le même mouvement qu’ils accumulent les richesses !

tarteAccepter cette logique, même en y rajoutant de la lourdeur et de la gravité, « Mais au regard du temps, ce que nous faisons, aura un sens, trouvera sa légitimité, montrera sa force et la force de ceux qui en assument avec nous le choix. » n’enlèvera jamais les conséquences d’une si fatale et tragique erreur de diagnostic !

Avec cette belle élégance qui est la sienne, madame Delaunay  dans son billet dominical nous a appris deux choses : Le choix des politiques austéritaires l’empêche de dormir et la politique ce n’est pas de la tarte !