Sur les conseils avisés d’un ami, j’ai donc cliqué sur ce lien : serein !
Voilà ce qu’écrit Pierre Laurent dans son blog. Nouveau style, plus personnel, moins officiel :
« Il n’a pas deux sortes de communistes. Je parle avec des camarades de toute la France, de Paris, Marseille, Bordeaux, Pau, Tarbes, Grenoble, Montreuil, Saint-Denis, Lyon, Dieppe… Il n’y a décidément pas deux sortes de communistes dans cette bataille. Mais une seule et même démarche déclinée dans l’intelligence des rapports de force locaux. Notre assemblée nationale du 5 octobre va marquer une étape nouvelle de cette mise en commun. Et nous allons entrer, j’en suis convaincu, rassemblés, dans cette nouvelle bataille décisive. C’est ce qui avait payé en 2012, après, aussi, d’intenses et nécessaires débats. J’ai confiance. La démocratie et notre unité sont notre force. »
L’intelligence des rapports de force locaux ?
Voilà un concept nouveau qui mérite sans doute que l’on s’y attarde un peu.
Les municipales ne sont donc pas un enjeu national et la marche à suivre dans cette période est donc bien de construire des majorités de progrès pour battre la droite et l’extrême droite… en analysant minutieusement le rapport de force local.
Jusque là, même si je peux avoir une autre approche, je suis… enfin je comprends… ca se tient !
Prenons donc des exemples concrets puisqu’il nous en parle. Tiens, Bordeaux et sa communauté urbaine cogérée par le très libéral Vincent Feltesse et le très populaire Alain Juppé. La communauté urbaine de Bordeaux constitue un tout, fait de 27 communes et de 720 000 habitants… les enjeux du quotidien sont au cœur des décisions de cette assemblée qui décide des politiques de transports, d’aménagements, de logements, d’énergie, d’eau, demain avec la loi sur les métropoles de culture et de solidarité, bref les préoccupations des gens, comme ils disent, se décident là ! Et nulle-part ailleurs.
Les conseillers communautaires sont élus sur les listes municipales, les communistes de l’agglomération forts de leur unité et de leur démocratie comptent dans cette assemblée 8 sortants qu’ils entendent tous reconduire par une alliance dans les villes concernées avec les socialistes du coin !
Mais qui sont ces socialistes, après tout il est juste de se poser la question.
Sont-ils des braves qui résistent à l’austérité ? Sont ils des courageux qui condamnent les propos nauséabonds de Valls ? Sont-ils des signataires de la pétition des socialistes pour la retraite à 60 ans ? Sont-ils des parlementaires qui n’auraient pas voté l’Ani ?
Il faut donc regarder de prés, pour voir de quelle logique il s’agit !
Max Guichard est vice-président de la CUB, Maire adjoint de Cenon et se prépare donc à reconduire la majorité de progrès dans cette bonne ville où le Maire Mr David (PS) fut élu lors de la dernière municipale avec 77.04% des voix au premier tour ! L’argument d’une menace de droite est faible, la liste conduite alors par le NPA faisait à l’époque prés de 8.2 %, le candidat du Front de Gauche faisait 14% aux présidentielles ! On peut donc penser qu’il existe un espace pour notre gauche anti-aus tèritaire et alternative… A moins que le David en question soit un exemple d’une gauche qui résiste ?
Je vous laisse en juger par vous même au sujet de sa dernière déclaration sur la scolarisation des roms faisant état des « coûts » supplémentaires que leur présence occasionnerait à la ville, il demandait à l’Etat de les prendre en charge car « l’immigration est sa compétence ». Fermer le ban.
Le rapport de force est plutôt bon, l’homme n’est pas à vraiment parler un démarqué de Solférino, et pourtant « l’intelligence du rapport » de force conduirait à ce que les communistes le soutiennent dés le premier tour !
Michel Olivier, conseiller communautaire, en charge du stationnement (sic !), conseiller municipal de Pessac, 59 000 habitants ou presque, est lui aussi en passe de reconduire son soutien à l’héritier du très libéral Alain Rousset. Pourtant, là aussi, on ne peut penser que la gauche serait menacée puisque la liste municipale fut élue au premier tour avec presque 58 % des voix et que là encore la liste du NPA faisait 8 % des voix ! L’espace est encore là, et pourtant, là encore, il se pourrait que le Front de gauche se dissolve dans la reconduction d’une liste pour une « majorité de progrès »
Michelle Iste et Claude Mellier deux conseillères communautaires issue de Mérignac, deuxième ville d’Aquitaine et presque 66 000 habitants ! Les deux élues mérignacaises en pincent pour accompagner le Sénateur Anziani dans sa quête d’un nouveau mandat ! Celui qui soutient la loi sur les métropoles au nom de rationalisation de la dépense publique et dont la voix n’a jamais manqué à aucune des forfaitures du gouvernement se verrait donc gratifier dans sa course au cumul des mandats par la présence de militants du Front de gauche sur sa liste !! Mais par quelle intelligence des rapports de Force ?
Gilles Penel, conseiller municipal de Blanquefort et conseiller communautaire par les grâces de Vincent Feltesse, se verrait bien lui aussi représenter le Front de Gauche sur la liste de l’obligée du Président de la CUB. Le Front de Gauche y a pourtant fait 11 % aux présidentielles et l’intelligence du rapport devrait permettre de construire une liste indépendante des suppôts du plus libéral assumé des socialistes bordelais !
Jean Claude Galan est un élu de Floirac, où Jean Luc Mélenchon a fait 16% aux présidentielles et où il suffirait de mettre un carton avec marqué gauche dessus pour qu’il se retrouve Maire ! Pas de menace à droite, un front de gauche qui reçoit un écho favorable de la population et un maire dont personne ne vous dira le nom tant il est dans l’ombre de la députée Conchita Lacuey, fidèle soutien hollandiste à l’Assemblée Nationale. « L’intelligence des rapports de force » conduit donc là aussi à soutenir des solfériniens de la plus belle eau.
C’est la même histoire pour Jean-Claude Feugas à Lormont, c’est partout la même histoire ou l’intelligence du rapport de force consiste à construire la majorité Feltessienne à la CUB et a leurrer les gogos par quelques listes autonomes qui servent de paravent à une stratégie de la soumission qui permet de reconduire les sortants !
Il n’ y a là aucune intelligence du rapport de force, il y a une incohérence notoire et un risque réel de voir notre Front de gauche se dissoudre dans des calculs de boutiquiers !
Ce que les communistes ont annoncé depuis bien longtemps c’est la construction d’une liste autonome à Begles, parce que sans doute que « l’intelligence du rapport de Force » conduit à s’opposer au seul Maire de la communauté urbaine qui a annoncé haut et fort son opposition au budget d’austérité du gouvernement !
Mamére a beau s’appeler Noël, il ne transporte pas dans sa hotte les mêmes cadeaux que les pères la rigueur.
Je connais les communistes, et tous ceux que je viens de citer sont des militants exemplaires de dévouement et de courage, je connais leurs interventions et les avancées parfois décisives qu’ils obtiennent au profit des populations dans leurs villes respectives, et je pourrais reprendre chacune d’entre-elles pour citer là, les arrêts anti-expulsions qu’ils ont imposé, ailleurs les réussites réelles qu’ils obtiennent dans leur délégations aux sports ou à la vie associative, je sais combien l’importance de ce réseau d’élus qui est d’abord utile aux populations les plus fragiles mais j’enrage de ne pas me faire comprendre, on doit pouvoir faire autrement que de se retrouver illisibles dans une bassin électoral de 700 000 habitants.
Le Front de Gauche a les moyens de rassembler tous ceux qui veulent une autre politique, et les élections municipales sont bien sur cette occasion, à l’échelle de l’agglomération, nous pouvons atteindre des résultats qui permettront de reconduire et même de gagner des élus ! les autres forces du Front de Gauche sont disponibles pour cela, et même certains écologistes, le NPA est prêt a en discuter !
Mais pour cela il ne faut pas aborder le rapport de force dans chaque ville dans une vision figée mais le créer !
C’est pourquoi, je milite pour une campagne claire, lisible, honnête, débarrassé de tous les « mozart de la calculette ». Une campagne où les électeurs s’y retrouvent sans être obliger de se manger la rate en essayant de comprendre pourquoi là le Front de Gauche accompagne la liste d’un sénateur cumulard approuvant le traité Merkozy, et la baisse de dotation d’un milliard cinq en direction des communes à Mérignac pendant qu’il oppose une liste à Noel Mamere qui vient de rejoindre avec force la troupe courageuse de ceux qui combattent l’austérité !
Souvent les électeurs de Bègles rencontrent ceux de Mérignac, ne serait ce qu’en allant au stade. Grand ou pas ! Et après il s’en souviennent.