mercredi 23 octobre 2013

Il faut que je cache ma joie !

cirque.jpgC’est comme un chapiteau,  un soleil factice pour les fourmis. Pour délivrer le ciel de ses lourdeurs automnales on recouvre la voute d’une piste aux étoiles !  

Que d’intelligence déployée, que de marins prolifiques se sont donnés rendez-vous au hasard des opportunités, au gré des  sempiternelles postures…

Rassemblons donc ce qui est épars, en évitant aussi bien que l’on peut de ne pas déranger le maitre. Les figures de styles font leur retour, les gros malins   ont leurs grosses ficelles, c’est la saison des métaphores et des allusions.

Depuis le ciel d'où je vous regarde, tout apparait en ordre,  que n’ai-je donc pas compris de l’intelligence collective, de l’analyse des rapports de forces, de la puissance obscure des  anaphores !

Rassembler des majorités, rassembler la victime et le bourreau, rassembler pour gagner !

 Là où l’on cueille les récoltes pour engranger, on ne sème pas la révolution.  

Imbécile rêveur aux soubresauts insomniaques qui préfère « marcher à jeun, marcher malade, marcher vaincu » mais marcher ! Marcher   avec le grand Hugo plutôt que de goûter au hasard des promenades incertaines de quelques cantiques  anciens.

Rassembler la gauche pour en faire l’union, c’est stopper tout nbelle-et-rebelle.jpget la longue marche de sa reconstruction !

Quand la nuit tombe sur Paris,  c’est la fête qui commence, envoyez la musique, en voiture Simone, roulez petit bolide, il y a de la joie.

 Chez nous en province, quand la nuit tombe c’est le jour quis'affale en déliquescence,  ce sont nos ardeurs et nos labeurs qui s’éteignent comme des vœux sanguinolents.

C’est une bien amère plaie aux relents fétides qui nous foudroie de sa magnificence ! Pas de musique pour accompagner les jongleurs et les cracheurs de feux, pas la moindre note pour accompagner l’œil hideux  des trahisons orchestrées! Les plus grandes émotions sont silencieuses.

Quand  Paris est occupé, Bordeaux la belle et la rebelle, fait toujours semblant de protéger l’essentiel ! 

Et c’est pourtant toujours là, face à la Garonne,  moqueuse  comme un croissant de lune dessiné par un enfant, que commencent les plus perverses et ignobles des nuits.

loic-raison.jpg
Dans la vague période qui s’avance, éperdu comme un enfant au milieu du cirque, je me sens protégé de l’horizon lépreux qui s’annonce. Les instants perdus depuis déjà trop longtemps ne me rongent plus  de leurs immenses peines.

Ce qui est déjà mort, ne me fera  pas languir de froides plaintes. Je n’errerai pas. Ni en regrets ni en remords. C’est sans musique et sans flonflon  que je quitterai ce cirque, et sous le soleil enfui, me tournant de nouveaux vers les grands cieux, l’âme légère, je reprendrai la route, sous les étoiles éteintes, je me souviendrai des soleils anciens …

Il  faut que je cache ma  joie… Comme le dit  ce matin Loïc Boisson, secrétaire du parti communiste de Bordeaux dans cette si belle interview   « il n’y a de toutes façons pas grand chose à perdre dans l’histoire »

Il faut que je cache ma joie !!