dimanche 10 mars 2013

Le gouffre qui nous sépare

rtr3147d.jpgLe bilan de la social-démocratie est un désastre. Un désastre. La cause de cette faillite est l’inversion du raisonnement qui s’est opérée depuis 30 ans dans les grands partis socialistes européens. Sous l’impulsion de la « gauche américaine », en réalité située à la droite de parti démocrate, les Blair- eaux de la pensée socialiste ont établis ce sophisme.

La « gauche » raisonne, en effet, aujourd’hui,  comme l'avaient fait certains travaillistes européens en réinterprétant les outils traditionnels de la politique économique.

Leur première grande trouvaille est de considérer qu'il ne s'agit pas de lutter contre les riches, mais d'agir en faveur des pauvres.  Les voilà donc  condamnés  à tenter, sans aucune chance de réussite, d’afficher un discours de réduction des inégalités sans oser une réforme audacieuse de la fiscalité !

Au lieu de regarder précisément ce que sont nos propositions de 14 tranches d’impôts, notre salaire maximum  et notre proposition d’imposer les revenus du capital au même titre que ceux du travail, ils recherchent sans aucune chance d’y parvenir une contractualisation, un accord « gagnant-gagnant » avec ceux qui justement se gavent de leur déroute intellectuelle !

Ce sont  les milliards qui sont passés du travail au capital  qui ont accrus les inégalités et pourtant ce qu’un enfant de 10 ans pourrait aisément comprendre leur échappe totalement. Ils s’entêtent à vouloir équilibrer le système en transférant sans cesse le prix  du fonctionnement social de notre société sur les ménages plutôt que sur les profits. Le discours de l’effort nécessaire est un catéchisme quotidien qui ne suffira pas à anesthésier la douleur que leur politique inflige aux peuples.

Leur potion est d’une violence extrême, et  les efforts qu’elle nécessite fabriquent tous les jours son lot bien réel de blessures profondes.  C’est exactement pourquoi  ce double discours qui consiste à se présenter  comme les défenseurs des intérêts du salariat et construire dans le même temps une politique exclusivement basée pour la  satisfaction du service de la dette  au profit exclusif des banquiers est un discours absolument intenable, inaudible, et dévastateur à terme !

C’est exactement la raison pour laquelle notre Gauche ne doit laisser planer aucune illusion sur les résultats d’une telle duplicité !

En choisissant la politique de compétitivité des entreprises et en se vautrant dans la jobarderie des théories économiques de l’offre, le gouvernement du « changement » s’est lui-même coupé les tous petits bras qu’il lui restait !

Laisser planer un doute sur le résultat de ces choix serait une erreur grossière, un suicide de notre Front de Gauche, à moins que ce ne soit un crime.

Ce qui nous sépare de la direction prise par la social-démocratie n’est pas qu’une blessure. De lézarde en lézarde, la fissure est devenue une faille !

Les griffures sont devenues déchirures et la scissure s’avère  être un véritable gouffre !

Nous ne souhaitons pas l’échec du gouvernement Ayrault, nous le prévoyons et donc nous le dénonçons !veil-homme-triste-Van-Gogh-1890

Peu nous importe qu’il s’agisse de trahison ou de candeur, de malice  ou de connerie. Peu importe !

 L’affaire du moment pour le gouvernement Ayrault est bien de faire passer la pilule sans fin de la restriction tous azimuts, tout en refusant de prononcer les mots de  « rigueur » ou d’ « austérité »

Pour eux l’essentiel  est de faire, de le faire, le sale boulot commencé par Sarkozy, mais surtout de ne pas le dire !

Ce déni de réalité porte en lui les germes d’une explosion sociale et politique dont ils ne  saisissent pas toute la violence qu’elle engendrera.

Le temps est venu pour le Front de Gauche de fournir le recours que le peuple attend, il faut faire vite, avant que la confiance  ne se transforme en désespérance, la révolte en démoralisation, la fougue en crainte, et l’espoir en soumission !

La  le Pen est là, qui rode sur le fumet nauséabond de toutes les frustrations, déjection indécente de toutes les menteries qu’ils croient nous faire avaler !