mercredi 6 juin 2012

Ma rencontre avec le directeur des éditions Gironde de Sud-Ouest.

independant_l.jpgEntre Sud-Ouest, le journal unique du département, et le Front de Gauche, il y avait comme un malentendu. Une équivoque, un quiproquo. La rédaction du journal nous classant de manière devenue presque systématique comme une sous partie de l’Extrême Gauche, nous fit disparaître tout à fait naturellement des familles politiques qui compte en Gironde dans son article de la semaine dernière consacré à un panorama de la vie politique Girondine.

De l’équivoque à la méprise, il n’y a qu’un pas, passé notre colère légitime, notre manifestation dans le hall du journal, nous obtenions de Benoit Lasserre un rendez vous. C’était hier matin à 11 heures.

J’accompagnais donc Max Guichard et Gérard Boulanger , représentants les groupes Front de Gauche à la CUB et à la région, Brigitte Couturier-Lopez, responsable nationale de Convergences et alternatives venue en voisine dans ce quartier de la Bastide où tout le monde la reconnaît, Marie Claude Rossignol responsable bordelaise de la Gauche Unitaire, Sébastien Laborde et moi-même, avions l’honneur de représenter respectivement la Parti Communiste de la Gironde et le Parti de Gauche .

Ce qui frappe en premier, lorsque vous arpentez les étages de ce bel immeuble moderne et presque luxueux, c’est cette succession d’open-space, entre faux teck, mezzanine et lumière tamisée, il règne ici une ambiance studieuse. Chroniqueurs, commentateurs, éditorialistes, polémistes et pigistes sont tous au boulot. Une rédaction vivante dés le premier coup d’œil, on perçoit une atmosphère de débat, on saisit l’ambiance de causerie délibérative.

Bref nous sommes bien au cœur d’un véritable journal.

L’accueil est poli, nous voilà donc guidé vers une petite salle de réunion, le directeur d’un côté de la table, de l’autre toute la famille unie du Front de Gauche.

C’est l’ami Max qui  entame la discussion, il a raison de commencer par expliquer pourquoi nous avons dû nous résoudre à manifester notre mécontentement en occupant la semaine passée le hall du journal, ce ne sont pas nos habitudes, il fallait vraiment que la coupe soit pleine pour nous obliger à organiser cette démonstration de notre mécontentement.

Non le Front de Gauche, n’est pas une expression de « l’Extrême Gauche », non le Front de Gauche n’est pas une « troupe désunie et bruyante ».  Le Front de gauche est une construction nouvelle de la gauche de gauche rassemblée derrière un programme cohérent de rupture avec le libéralisme et l’austérité, le Front de gauche veut gouverner, il est d’ailleurs devenu en Gironde, comme dans beaucoup d’autres départements la troisième force politique !  Il s’agit bien d’une famille politique qui avait donc sa place dans le dossier élaboré par la rédaction du journal sur les familles politiques en Gironde.

En face de nous, Benoit Lasserre, ne laisse  rien paraître de sa perception, ni de ses sensation vis à vis de ce discours, sa tête ronde comme un boulet et son teint mi halé, mi -rougeaud, lui donne une allure de détective de roman. L’homme a l’air vif et précis, son œil s’illumine à chaque allusion, à chaque référence, c’est sans doute un esprit original, il inspire la bonne humeur, et même un début de sympathie.572228 100003577795049 2042803242 n

Gérard Boulanger, qui comme Max le tutoie, preuve qu’au moins tous deux ne sont pas des inconnus de la rédaction, insiste sur la sacralisation des faits. Il s’agit d’une faute de qualifier une famille politique autrement que par sa propre  dénomination. Nous somme le Front de Gauche, de Gauche ! C’est écrit dessus comme le Port-Salut. Ni d’extrême, ni agitée ni bruyante ! De gauche tout court.  Benoit Lasserre intervient !

- Oui mais quand même ce n’est pas cet article qui vous a décidé à envahir notre journal !

Chaque « gâteau a sa cerise » lui répond malicieusement Gérard .qui insiste au passage qu’il n’est pas juste de le qualifier de membre du parti de gauche, en tout cas pas encore serais-je tente d’écrire.

 

Nous intervenons tour à tour, Brigitte insiste sur la construction nouvelle du Front de gauche, Sébastien pointe les candidats aux législatives qui n’ont pas eu de présentation dans le journal, Marie Claude revient sur le sentiment d’amertume que connaissent les 100 000 électeurs de Jean Luc Mélenchon en Gironde, je l’interroge pour ma part sur le choix des familles politiques évoquées dans l’article, pourquoi 7, et pourquoi PS et UMP à eux deux en font quatre pourquoi ? C’est un choix éditorial certes, mais quel est son ressort ?

Benoit Lasserre prend alors la parole, il va donc nous répondre, justifier, argumenter,  légitimer, valider les choix rédactionnels.

16483364_8981419.jpgL’homme me fait penser à Roulletabille, il a vraiment le physique pour le rôle, bien que vraiment plus grand que le personnage du roman créé par Gaston Leroux.

D’abord  il tient à condamner sans ambigüité notre excursion dans son hall la semaine passé, et patiti et patata, la liberté de la presse, l’indépendance des journalistes… patin couffin nos méthodes ne  sont pas tolérables.

On pourrait avoir un long débat sur le rôle de la presse dans nos institutions, sur la manière dont elle exerce son contre –pouvoir, je fais remarquer malicieusement que le journal  Sud-Ouest n’est pas signataire de la charte de Munich, qui rassemble de nombreux groupe de presse et de journalistes.

Nous sommes évidemment tous d’accord, ce n’est pas le véritable débat du jour. Il continue son argumentation, une pique au passage sur les rapports de Mélenchon avec la presse, il nous fournit des statistiques sur l’occurrence du terme Front de Gauche dans le Journal…

Ainsi le groupe nominal Front de Gauche a été cité 992 fois dans le journal ! Voilà de la belle démonstration ! C’est presque « foutage de gueule »… mais l’argument a le poids de la statistique et nous place bien au troisième rang des citations  du journal … l’assistant ou l’assistante qui a fait ce travail de recherche presque décisif a oublié de lui donner la statistique sur le Front National… ce n’est pas important, je le note juste comme ça…..

Il nous fait part ensuite des difficultés de la rédaction pour identifier un interlocuteur du Front de Gauche, nous sommes surpris, tant Gérard et Max lui paraissent tout de même bien connus, nous en profitons pour laisser l’ensemble des coordonnées des responsables locaux des partis qui constituent le Front de Gauche…. Bon ça c’est fait ! D’ailleurs il les connaît tous déjà….

Sur le fond et la forme, il reconnait presque, que le Front de Gauche n’a pas été traité quantitativement à la hauteur de ce qu’il aurait dû, c’est une véritable avancée, il n’est pas question pour nous de tenir le stylo des journalistes, il est juste important que le lecteur de Sud-ouest qui est notre journal, celui que nous lisons tout les matins,  ait juste le droit de connaître d notre existence nos propositions, nos manifestations. Parce que nous sommes une famille politique au même titre que les autres.

Le journal sud-ouest n’est pas un journal d’opinion, c’est bien ainsi que  lui-même se caractérise, et nous en prenons acte. D’ailleurs nous faisons nôtre, la devise du journal : « Les faits sont sacrés les commentaires sont libres »

Il est midi et l’entretien va bientôt se terminer, nous convenons de nous revoir régulièrement, d’échanger, de nous respecter.tasse-a-cafe.jpg

Le directeur nous raccompagne, c’est un échange courtois et raisonné que nous avons eu. Un moment de démocratie ordinaire entre acteur et commentateur de la vie publique. Ordinaire et pourtant tellement important.

Le directeur n’a pas poussé la courtoisie jusqu’à nous offrir un café…. Je vous l’ai déjà dit, le journal Sud-Ouest ne roule pas sur l’or !

http://letang-moderne.over-blog.com/article-journalsudouest-les-marques-du-collier-sur-le-cou-106200151.html