lundi 25 juin 2012

Le Parti de Gauche et sa feuille de route, une convention pour la refondation, des assises pour l’élargissement, un congrès pour la conquête.

pgFDG.jpgC’est en arrivant sur le parvis de la Bourse du travail à St Denis, que ma copine Huguette, qui se pose toujours les bonnes questions, du type, mais quand est-ce donc que les forces productives ont cessé de croître, a de suite compris que ce conseil national n’était pas tout a fait comme les autres.

Passé le moment où l’on retrouve avec joie et émotion les amis et les camarades, ce qui saute de suite à l’œil, c’est l’état de fatigue qui marque tous les camarades !

Fatigués oui, mais en même temps pas accablés, pas harassés, pas flagadas, non juste  un peu surmenés, ni meurtris, ni vaseux, tout juste un peu courbaturés.

Comment ne le serions nous pas, nous qui depuis presque 4 ans, avons su imposer dans le paysage politique le Front de Gauche, nous qui n’avons cessé de convaincre, d’unir les « pas-maintenant » avec « les pas-comme-ça ».

Comment ne serions nous pas juste un peu vannés après une séquence aussi longue, après une séance aussi rude, nous qui avons du faire nos preuves à chaque élections où tous les grands esprits nous condamnaient à l’échec !

Comment ne serions nous pas à la limite de l’épuisement après avoir couru les boîtes à lettres, les places et les rassemblements gigantesques que nous avons convoqué partout en France !

Il faut se souvenir de tout cela pour comprendre et photographier le point où nous en sommes. Quand nous attendions 800 personnes à Bordeaux, nous étions plus de 3000, et tant pis si le plafond de la salle de la Médoquine était trop bas (nous avons du aussi vaincre ce type d’arguments) ! Quand nous en espérions 3000 à Nantes, nous étions 10 000 et lorsque nous fixions un objectif de 20 000 à la Bastille, c’est plus de 100 000 personnes qui venaient manifester pour la sixième République et le changement…. Chaque fois nous avons brisé les murs du scepticisme, de l’incrédulité et parfois même de la méfiance. Chaque fois, à chaque étape, nous avons soufflé sur les braises, allumé l’enthousiasme, éteint l’incrédulité !bastilleFDG

Il ne faut pas  nous comporter en enfant gâtés de la politique, nous avons fait tout cela en un temps record et il n’est tout juste pas possible d’afficher de la déception quand nous avons réussi en une poignée de mois à inverser la déshérence et la spirale de l’échec dans laquelle nous étions englués depuis 1983.

La Gauche de gauche est désormais debout au milieu du champ de ruine idéologique qu’est la sociale démocratie et notre programme l’Humain d’abord est une balise qui marquera la route quand tous ceux qui espèrent vraiment du changement et que les renoncements déjà en cours de l’équipe d’Hollande  prendront conscience de la vacuité des intentions gouvernementales face aux exigences des banquiers et des actionnaires !

Bien sûr, nous avons tous, mille et une raisons de « râlouiller », on aurait pu faire ceci ou cela, désigner un tel là-bas ou celui-ci ici, on aurait pu ci et même ca ! Tout cela est vrai !

Sans doute, il faut s’interroger sur le cours de la campagne, le cours des campagnes même… Il faut comprendre comment notre message, clair dans notre esprit, arrive estropié en sortant des télévisions et des radios. La question pour nous n’est pas de savoir si nous avons eu raison de prendre à bras le corps la bataille contre le Front National, la question est de comprendre pourquoi nous avons été seuls.

humaindabPourquoi de toute part, notre Front Uni contre l’extrême droite, nos propositions pour garantir la reconduite de nos sortants aux législatives, pourquoi ces propositions n’ont reçu aucun écho ni du parti socialiste bien sur, mais pas plus de toute l’autre gauche !

Sans doute, il y a une partie de la réponse dans la manière même dont nous avons avancé nos propositions, sans doute l’élaboration même de notre discours stratégique, dans cette période si courte entre la fin de campagne présidentielle et le début des législatives, n’a pas permis un niveau collectif suffisant…. Sans doute…

Mais la réalité nous oblige à comprendre le niveau de pugnacité et de détermination parfois haineuse de nos ennemis, mais aussi de nos adversaires de gauche.

Eux savent, ont compris que la dynamique du Front de Gauche, constitue une irruption du peuple dans le scenario plan-plan qu’ils ont construit et dans lequel le Front National doit jouer à plein son rôle de dernière digue. Faire tomber ce rempart, c’est écrouler toute leur construction, c’est faire turbuler l’ensemble du système, c’est la pire des catastrophes.

Eux savent combien le Parti de Gauche, et en premier son co-président, en premier, sont déterminants dans le succès de cette dynamique. Minimiser et décapiter, réduire, dompter et amollir la force du Parti de Gauche, c’est tenter de briser le Front de Gauche !

Dés lors notre feuille de route pour les mois à venir est claire.

Il nous faut  renforcer, consolider, fortifier notre parti. Les milliers d’adhérents qui nous ont rejoint  dans cette campagne, les organisations nouvelles, comme la Gauche Anti-capitaliste, qui adhérent désormais à notre démarche doivent entendre et construire, s’ils le veulent, notre organisation creuset qui rassemble maintenant des militants issus de toutes, ou presque toutes les traditions de la gauche. Cette volonté est validée par le dynamisme prouvé de tous les « pégistes ». La convention du PG que nous organiserons à l’automne  refondera de nouveau ce contrat, notre parti, comme disait l’autre, appelle les transcroissances. Nous sommes bien une sorte d’organisation transitoire.

drapFDG.jpgEnsuite, une fois consolidés et endurcis, il nous faut être les meilleurs militants et propagandistes du Front de Gauche. Sans modèles tracés à l’avance, sans schémas copiés en Allemagne ou en Grèce, mais enrichis des chemins parcourus par nos partis frères, il nous faut imposer la coalition du Front de Gauche au cœur de la vie politique Française. Force lucide, autonome et plurielle, le Front de Gauche doit devenir le réceptacle de tous les courants progressistes de l’émancipation humaine et de la contestation du capitalisme. Il doit aussi trouver les voies originales d’accueil de tous les citoyens qui souhaitent s’engager dans la construction de cette alternative nécessaire. C’est pour cela que nous inviterons l’ensemble de ceux qui se reconnaissent dans cette démarche, à construire des assises, des journées, peu importe le nom, du Front de Gauche.

Enfin nous devons tracer le chemin de la conquête du pouvoir, la révolution citoyenne est cette vague qui est née sur les places communales et qui doit se terminer dans les urnes. Les années qui viennent nous donneront la possibilité de porter, au plus prés de la vie des gens, les avancées radicales et concrètes que portent nos insurrections citoyennes. Nos devrons porter haut et fort, de manière intelligible, les choix de la radicalité concrète. Expliquer les liens de la citoyenneté et des services publics, démontrer la force et la pertinence de la gestion publique contre l’avidité des grand groupes privés du BTP, de le l’énergie et des transports. Les élections municipales, européennes et régionales qui pointent sont autant d’occasions de marquer les esprits et de semer le chemin de la conquête, d’expériences positives qui allient l’éducation populaire à l’expérimentation concrète de nos choix alternatifs.

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