mercredi 27 juin 2012

Aujourd’hui c’est les soldes ! C’est fou tout ce que l’on a à payer quand on n’a pas de sous !

1303137881812.jpgLorsque j’étais étudiant, nous avions pris nos habitudes, dans un petit bistrot de cheminots, prés de la gare de bordeaux, comme il se doit.

Le Patron s’appelait Miguel, un vieux républicain, un peu socialiste, un peu anarchiste, un type bien révolté, un résistant du quotidien, un type bien !

Nous débarquions dans son rade à point d’heure, et lorsqu’il nous arrivait d’être polis et de demander : « on peut manger ? »

Il répondait : « pourquoi, tu  n’as pas de dents ? » Il n’y avait pas de question d’argent, jamais, parfois bien sur il nous arrivait de payer et même parfois des notes salées ou arrosées plutôt ! Mais l’essentiel n’était pas là, Miguel aimait le partage et la politique, il refusait de conditionner  la reconstitution de notre force de lutte (nous étions en 1986) à l’état de notre porte monnaie.

Le sénateur Assouline et d’autres aujourd’hui devenus députés ou dirigeants influents du parti dit sérieux, ont eu l’occasion de partager la table de Miguel, au moment présent où ils s’apprêtent a augmenter le prix du gaz de presque 10% , le prix du tabac de 6%, le prix du timbre de 5%, j’aimerais voir jaillir de leurs cerveaux normalisés, poindre dans leurs pensées devenue atrophiées  l’idée simple  que la pauvreté dans laquelle est plongée  78 millions d’européens  est le problème majeur, primordial, essentiel que la gauche au pouvoir se doit de résoudre !lutte-ouvriere-tripatouillages-L-1

Plus de 70% des européens (sondage IPSOS)  estiment que la situation sociale dans leur pays s’aggrave, un sur deux considère qu’il est possible de se retrouver dans une situation d’extrême précarité dans les mois à venir ! Et c’est en France que 92 % des sondés considèrent que la précarité est un risque majeur, une probabilité forte, c’est en France que la sensation d’un avenir incertain est la plus forte.

Les 1118 euros que gagneront désormais les travailleurs au smic ne leur permettront pas de faire face aux augmentations prévues !

Il y a dans ce pays, 3 millions de salariés payés  au smic, c’est une part beaucoup plus importante que dans les autres pays européen  et si l’on rajoute à cela la part des salariés qui touchent moins de 1.3  fois le smic on retrouve prés de 50% des salariés !

chomage.jpgC’est pourquoi la décision prise de continuer la politique de bas salaire et de modération de ce qu’ils appellent le « cout du travail » est une mesure centrale qui pèse sur toute la société. En donnant le signe  que le nouveau gouvernement ne rompt pas avec le dogme de la baisse « du cout du travail », il encourage l’ensemble des chefs d’entreprises à s’enfermer dans une idée fausse ; car cette politique repose sur un dogme simpliste dont la vocation affichée est de lutter contre le chômage, et plus particulièrement le chômage des personnes non qualifiées.

Pour ces buses l’équation est simple : plus d’emplois mals payés, moins de chômeurs peu qualifiés !

Sauf que le marché du travail ne fonctionne pas comme cela, ce raisonnement qui considère qu’en baissant le prix on va automatiquement augmenter la demande de main d’œuvre non qualifiée méconnait  l’effet désastreux du chômage de masse. En effet, l’effet file d’attente, crée une pression insoutenable,  y compris pour les travailleurs fortement diplômés et qualifiés, ainsi ils acceptent des  salaires bas et des postes d’exécution, quand leurs capacités et leurs expériences les autorisent à prétendre a des emplois de techniciens ou de cadres.

Ces socialistes qui refusent de mettre en œuvre une véritable politique de relance, faite de hausse généralisée des salaires  et de révolution fiscale ( salaire maximum, création de 14 tranches d’impôts), imposition rigoureuse des revenus du capital, ne sont pas seulement des infidèles à la classe ouvrière, il ne sont pas juste menteurs, parjures, perfides et scélérats, ils sont aussi des économistes arriérés, des européens bouchés, des gouvernants incapables !

Non seulement la politique de  baisse du coût du travail en France entraine depuis plus de vingt ans une trappe à bas salaire  dans laquelle tombe  une part importante de ceux qui ont déjà un travail et qui se voient enfermés dans une logique inexorable de perte de leur pouvoir d’achat et de leur niveau de vie, mais en plus et contre toute attente, la position de l Europe, zone de richesse qui est devenue la plus belle machine à fabrication de pauvres, se retrouve affaiblie dans la division internationale du travail, se retrouvant dans une position déclassée de « zone bas de gamme » . L’Europe est désormais menacée par les pays émergents !buse-visoflora-11867.jpg

Aujourd'hui c'est les soldes! Qu'est ce que je pourrai m'acheter avec 22 euros, je viens juste payer l'augmentation de ma mutuelle, et en plus j'ai plus de dents!