mercredi 20 juin 2012

Entre les tâches et la tache…… FDG contribution #number2

 

etrange.pngReconstruire le dégout du Front National, c’est notre tâche, le terrasser seul, c’est un objectif surnuméraire.

Jean-Luc Mélenchon et son équipe ont construit la campagne présidentielle avec la minutie d’un horloger, depuis sa déclaration de candidature, dans une salle du CN du Parti de Gauche enthousiaste et surchauffée, le meeting de la place Stalingrad, la tournée des entreprises menacées par les licenciement boursiers et « délocalisateurs », ses passages télévisés admirablement préparés, et ce jour si décisif ou Melenchon-fait-baisser-les-yeux-aux-le-pen-.

La Bastille, Toulouse et Marseille sont autant de  remarquables et sublimes répliques du travail extraordinaire construit patiemment par un sillon creusé méthodiquement dans la société Française.

Chaque séquence de cette campagne, était une carte postale envoyée intelligemment à l’opinion dessinant in fine  un paysage cohérent et alternatif…

L’union de la gauche de gauche est la condition impérative  qui peut permettre le changement, c’est la séquence qui va de Stalingrad à la fête de l’huma. La crise a des responsables, ce sont  la finance et les banquiers ! C’est l’étape de la tournée des boites en luttes et de l’accueil magnifique des travailleurs et de leurs organisations syndicales. Le programme du Front de Gauche est crédible chiffré et générateur de richesses, c’est la pertinence de chaque passage télévisé de notre candidat qui démontre le bien-fondé d’une politique de relance et qui foudroie la campagne des austéritaires. Le système s’est doté d’un garde-fou, une assurance hors norme, une garantie en or, c’est la phase d’éclaircissement du rôle du FN, de démontage de son pseudo-programme ridicule, de ses contradictions et  de sa servilité économique au profit du grand patronat !

Les dernières cartes postales seront la mise en lumière de la cohérence des autres et porteront donc dans des réunions publiques géantes et inédites dans l’histoire de campagne électorale la nécessité de la sixième  République.

Et pourtant, malgré nos 4 millions de voix, malgré nos 600.00 voix gagnées aux législatives, malgré et l’incroyable ténacité, énergie, résolution et vaillance dont ont fait preuve d’abord notre candidat mais aussi les milliers de camarades et d’amis qui se sont mis en mouvement pendant cette séquence, malgré tout cela, malgré  notre sentiment de fierté, notre certitude d’avoir bien travaillé et de n’avoir pas a rougir de notre engagement il y a une tache.

tacheCette tache c’est le sourire de la truie qui chante au soir du premier tour des présidentielles, salissure  et éclaboussure de la voir se pavaner le soir du second tour des législatives à Hénin-Beaumont engrossée de presque 50% des électeurs !

Je le dis clairement, et pour éviter tout faux débat, nous avons eu raison de vouloir reconstruire le dégout naturel du Front National. Nous avons eu raison de prendre le risque  d’aller dans ce magma de décomposition politique de la 11eme circonscription du Pas de Calais, parce que notre porte parole a réussit la mission que le Front de Gauche lui avait confié, remettre les contenus au centre de la politique, et relever le drapeau des revendications  ouvrières.

La conviction et le courage n’ont pas suffit à changer le monde ce n’est pas pour autant qu’ils ne restent pas indispensables à l’accomplissement de notre dessein.

Qu’est ce qui permet aujourd’hui à cette hyène de Laurent Joffrin d’écrire :

« Les classes populaires, contrairement au postulat mélenchoniste, ont les pieds sur terre. Elles se méfient de la radicalité verbale qui recouvre avant tout l’irréalisme. Aussi bien, un candidat qui proclame à tous vents que l’immigration ne pose aucun problème ne saurait remporter un grand succès auprès des ouvriers et des employés, qui craignent la concurrence d’une main d’œuvre sous-payée et corvéable à merci » (Le Nouvel Observateur, 10 juin 2012)

Je crois que ce qui autorise cette sale gauche salonnarde et bon teint à utiliser l’argument du chômage et de la désindustrialisation par la concurrence de l’immigration de travail, c’est d’abord la victoire de la jonction quasi-définitive des thèses de la nouvelle droite avec la droite classique et même une partie de la « gogoche »  et ensuite, mais aussi, le coté par trop romantique que nous avons donné à ce combat.

la merMême si je me comprends, je m’explique, je crois que par un glissement incontrôlé, nous avons chargé le porte-bagages de notre campagne présidentielle d’un objectif surnuméraire, celui d’être devant le Front National.

Bien sur je comprends l’intérêt mobilisateur d’un tel mot d’ordre, mais je crains que nous ayons sous- estimé, la force pénétrante des autres chiens de garde du système que sont les médias aux ordres, les médias fainéants, ignorants et toujours prêts à mordre.

Dés l’estimation de 20 heures du premier tour des présidentielle, ils ont sur gonflé le score de la truie qui chante, lui accordant 20% des suffrages soit plus de trois points que la réalité de son résultat…

Cette manipulation permettra toute la soirée de dégoiser sur l’incroyable échec de Jean Luc Mélenchon, sur le pari perdu !

Dés lors que Jean-Luc Mélenchon fut candidat à Hénin Beaumont, il ne leur restait plus qu’à dérouler, rendant improbable et facétieuse cette candidature qu’ils rendront personnelle et quasi-psychiatrique, n’hésitant pas à reprendre les mots et les arguments de la truie qui chante !

Le score de Marine le Pen au second tour de cette législative, l’élimination de jean Luc au premier tour acquise aux renforts de tracts bidons, mais aussi de sondages hallucinants, de déplacements honteux des  grands chefs socialistes, leur permet maintenant de délivrer ce type d’analyse qui affirme que la gauche vraiment de gauche est en incapacité de reconquérir le peuple sur des valeurs humanistes, progressistes et égalitaires.

Ainsi ils peuvent affirmer que l’extrême droite l’emporte sur la question sociale pour mieux dissimuler la continuité idéologique du FN sur ces fondamentaux racistes  et réactionnaires.

Toute l’opération de dédiabolisation de la Marine  prend ici son sens.

Puisque Marine Le Pen réussit le pari du dépassement du vieux FN, héritier du pétainisme et de l’Algérie française, elle opère une synthèse politique avec la droite populaire de l’UMP portée par une dynamique de conquête de la France des oubliés.

Ainsi cette histoire d’un mot de trop, juste un: devant. Etre devant le Front National déforme toute la vision que l’on donne de notre combat, le Front National n’est pas l’affaire seule du Parti de Gauche, il est le souci de toute la gauche, il est la question de tous les humanistes. C’est pourquoi encore une fois notre Front de Gauche, notre Parti de Gauche  n’est pas que le rassemblement des rouges et des partageux, il n’est pas que le parti de ceux qui baissent pas les yeux, il n’est pas que le parti de ceux qui sont courageux… il est aussi et avant tout le parti qui veut redresser toute la gauche et qui déploie pour cela tout un programme cohérent fait de partage des richesses, de nouveau droits, et d’exigences républicaines et fraternelles.

Il est le parti de la gauche par l’exemple, qui a vocation à regrouper toute les gauches anticapitalistes, et à proposer à tous les élus des mesures de radicalités concrètes, modèles pour chaque militant de gauche tout court et réponse immédiates aux attentes des populations !

Nous ne sommes pas le parti des paris audacieux mais celui qui démontre que la gratuité des services publics est possibles et nécessaires, que la gestion publique est une avancée citoyenne et démocratique. Ces axes de campagnes sont autant de réponses susceptibles de faire taire les analystes à la mode qui peuvent aujourd’hui affirmer des fadaises aussi fielleuse qu’erronées.  En quelque sorte, Hénin-Beaumont ce serait  imposé comme le front de lutte entre les républicains et ses ennemis irréductibles sur le terrain d’un peuple « animal » et « infantilisé ». Ce peuple rustre et crasseux qui ne voterait pour le FN que par « colère » en raison de ses vils instincts, à en croire le discours dominant après le succès de la  truie.

Notre réponse, nos campagnes, nos propositions sont autant de réponse concrète capable de tordre le cou à de telles analyses destructrices, c’est leur manière de mener le combat, la notre doit être patiente et résolue, tournée vers l’enracinement citoyen et local, la conviction et le courage sont notre exemplarité.

Nous propositions sont aussi et surtout les réponses que les populations tondues par la crise et humiliées par l’arrogance de tous les kapos du système attendent.

Nous devons d’abord convaincre. La révolution citoyenne est  d’abord une révolution par les urnes.429700 2603167160421 1292103268 32004443 697020825 n