jeudi 14 juin 2012

Avec Brigitte Comard, la leçon de socialisme.

commard.jpgAu Parti de gauche nous ne baissons pas les yeux, et puisqu’il était de notre devoir de tout faire pour battre la droite, puisque dans cette circonscription de Bordeaux centre où  le système chaban est en train de s’écrouler, notre place était bien dans cette salle de l’athénée municipal de Bordeaux, rendez vous à 20 heures, de tout ce qui compte des socialistes bordelais !

Ils étaient tous là, les cadres et les secrétaires de section, les conseillers généraux, les députés, les sénateurs, ils étaient tous là pour soutenir Madame la ministre et son  Président de la CUB installé comme un enfant turbulent  sur le porte-bagages.

Tout était en ordre pour une soirée plan-plan, entre belles personnes, sures de leur bon goût, convaincu de leur toute puissance….

Vincent Feltesse, venait avec son inimitable gouaille mi-naïve, mi-machiavélique d’introduire la soirée, la candidate des verts  venait de terminer mi-vénale, mi-coupable   son exercice  de ralliement obligé lorsque Brigitte était appelé à la tribune.

Mes amis, mes Camarades, quel régal, dés les premiers mots, c’est comme si toute la salle s’enfonçait de 20 centimètres dans ses fauteuils. Le silence inquiet qui gagnait les deux premiers rangs réservés raisonnait du bruit que la vertu et le courage font lorsqu’ils pénètrent  l’antre du défaut et de la couardise.

Il leur faudra ensuite tout l’indéniable talent de Noel Mamere qui rendra un hommage appuyé au Front de Gauche, et qui sera enfin la première voix nationale de la majorité présidentielle a condamner sans ambigüité et avec force les insultes répétées dont nous sommes l’objet de la part des Jupés, des NKM, et autres Raffarin !

Il était temps !

Le temps d’une soirée nous avons porté le débat qu’ils nous ont toujours refusé, là devant 500 militants et cadres socialistes, il n’y avait que peu de véritable gens, Brigitte Comard leur a fait baisser les yeux, Brigitte Comard leur a dit ca :

 « Mes camarades,

Nous sommes ici, le Front de Gauche parce que nous ne lâchons rien de cet objectif, un objectif républicain incontournable et c'est celui de battre la droite.

Cette droite indigne qui aujourd'hui choisit de s'allier au front national, qui affirme, par la voix de son chef dans cette ville, que ça ne blesse pas ses valeurs.

Cette droite poreuse qui passe sans états d'âme, du bleu UMP au bleu Marine. Et, qui ose, nous insulter, tous, au Front de Gauche en nous traitant d’antisémites.

Cela a le mérite d'éclairer ceci : nous n'avons pas, la droite et nous, les mêmes valeurs ! Nous voulons libérer la vie politique de toute la boue de l’extrême droite.

Nous l'avons prouvé, nous mettons sans cesse dans cette bataille toutes nos forces. Les 4 millions de voix qui se sont rassemblées derrière Jean Luc Mélenchon, et le programme l'Humain d'abord, n'ont pas manquées à l'appel le 6 mai, pour faire entendre ce cri du peuple et le faire triompher.

Alors je veux que vous entendiez une chose :

Aujourd’hui je viens porter les couleurs du Front de Gauche, des couleurs entachées de tristesse et de colère.

Durant tous ces mois de campagne, nous nous sommes attaqués seuls au chantier de démontage idéologique de l’extrême droite dans ce pays. Le résultat de la bataille menée par Jean-Luc Mélenchon et tous les camarades du Front de Gauche aurait pu être toute autre, et plus encore à Hénin Beaumont, si l’ensemble des forces républicaines s’étaient rassemblées, avec force derrière une seule candidature, celle de Jean-Luc Mélenchon.

Sachez combien notre respect est grand, au Front de Gauche, pour la tâche accomplie dans la 11ème du Pas de Calais.

Je le dis sereinement, nous n’oublierons pas le Pas de Calais. Il y a des choses qui se font en politique et d’autres qui ne se font pas et ce qui vient de se passer à Hénin Beaumont n’est pas juste.

Le taux d'abstention record et affligeant, qui s'est fait jour, et partout en France, est une catastrophe et malheureusement, il nous donne raison. Il est impérieux de réconcilier les citoyens avec le débat politique. Il est impérieux de bâtir le renouveau d’une confiance dans l’action politique.

Nous avons, sur cette circonscription, engagé pendant cette campagne une lutte âpre pour que les idées, les programmes soient confrontés. Je sais que Céline Simon et Vincent Maurin ont fait de même. Nous avons dit clairement que la confusion des séquences, les stratégies de localisation affichées, l'occultation du rôle véritable des députés font peser une menace forte sur l'exercice de la démocratie.

Non, le peuple n'est pas fatigué de voter. Mais, de guerre lasse, il se détourne des urnes, quand il n'y a plus d'explication acceptable à la marche chaotique du monde, quand il se sent impuissant. Nous devons aller chercher, chacune et chacun d’eux, jusque dans leur plus grande désillusion, pour redonner courage, redonner espoir. Nous devons réhabiliter la souveraineté inaliénable du peuple.

Nous réfutons l'austérité parce que des économistes, et parmi eux des prix Nobel, s’époumonent à dire que c'est une folie ! S'évertuent à l'écrire, sans cesse depuis 4 ans !

Parce que l’Islande et l’Argentine nous démontrent qu’une autre voie est possible. La dette est intégralement provoquée par la spéculation financière. En 2011, les entreprises du Cac 40 ont distribué 37 milliards d’euros sous forme de dividendes. En regard, le coût de la dette publique est de 45 milliards d’euros. La protection sociale n’est pas un puits sans fond. L’analyse des comptes sociaux le prouve. La part de dépenses sociales dans le PIB est stable depuis 15 ans. Ils disent, ces économistes, assez simplement que ce n'est pas la dépense qui fait la dette, mais le défaut des recettes. Ils affirment que l'argent depuis 15 ans ne revient plus qu'à la rente. C'est la rente qui met en faillite les états !

L'économie n’est pas un fait de nature. Elle n'a jamais été autre chose qu'un projet politique : le Front de Gauche porte aujourd’hui le projet politique qui met l'économie au service de l'humain, et pas l’inverse !

C'est de cela que nous aurions aimé parler, débattre avec vous pendant cette campagne, parce que c'est le fond de tous les problèmes auxquels nos députés auront à se confronter, et durement, pendant cette mandature.

N'oublions pas, mes camarades, que lorsqu’on remet le couvercle sur un bouillonnement, les risques sont grands. Le débat politique sur le fond, est essentiel à la paix sociale.

Nos concitoyens, contrairement à ce que l'on voudrait nous faire croire, réclament ce débat, et il y a un grand péril à ne donner aux urnes qu'une signification par défaut. Ils attendent avec fermeté que des décisions soient prises sur l'augmentation du smic. Je vous le répète, il faut réfléchir très simplement à ceci, avant de répondre que le smic à 1700 euros brut est déraisonnable, il faut mesurer les sommes faramineuses d'argent que nous laissons partir à la rente. Il faut également, et c'est central, savoir qu'il est simplement impossible aujourd'hui, de vivre dignement avec mille euros net par mois.

Il faut que nous partagions la conscience essentiellement de gauche, que ce n'est ni trivial ni sot de le dire, de l'affirmer et d'y trouver remède. Aujourd'hui, c'est la spéculation et la dictature des marchés qui détruisent l'emploi dans l'industrie, dans les services, dans l'agriculture, qui jettent les travailleurs à la rue pour que les fonds de pension aillent saigner davantage les peuples les plus pauvres !

C’est pareil pour l'écologie, nous savons tous que le capitalisme bloque depuis des décennies les avancées technologiques majeures qui devraient, aujourd'hui, nous permettre de mettre en œuvre la planification écologique. La course folle et mortifère au profit est sa seule et unique motivation. Alors, nous le disons : capitalisme et écologie sont incompatibles ! Et nous sommes, au Front de Gauche, incompatibles avec le capitalisme. Notre programme sur ce point est clair : planification écologique et règle verte.

Nous devons battre la droite parce que la droite, c'est la règle d'or, qui en posant des impératifs intenables, interdit aux états l'investissement à long terme. Pourquoi vous êtes vous abstenus sur le MES ?

L'investissement à long terme ce sont les grands chantiers indispensables à l'avenir des peuples !

Il y a aujourd'hui 8 millions et demi de personnes à la rue ou mal logées. Nos concitoyens attendent que nous construisions dès maintenant 200.000 logements publics sociaux par an ! Et je ne dis rien de l’école, de la santé, de la justice. Nous voulons battre la droite parce que, pour restaurer la dignité humaine, il nous faut, à l’Assemblée Nationale, faire abroger toutes les lois antisociales qui ont brisé le code du travail et imposer des droits nouveaux pour les travailleurs. 15.000 syndicalistes ont été licenciés, pour 12.000 d'entre eux, c'était contre l'avis de l'inspection du travail ! L’alerte est maximale.

Alors nous ne lâcherons rien, nous continuerons à résister, et nous attendons de nos députés, tous, qu'avec nous ils entrent en résistance !header.gif

Le Président François Hollande nous dit qu'il faudra faire des sacrifices. Dans le même temps, un rapport de l'Inspection Générale des finances vient d'être publié.Ses préconisations sont claires : Diminutions des dépenses publiques, diminution des subventions.

Voilà ce que cela veut dire. Et ils l'écrivent :

- suppressions de postes dans la fonction publique, gel des salaires, des pensions, des prestations sociales.

- diminution des subventions pour le réseau ferré, les contrats aidés, l'assistance éducative, l'allocation adulte handicapé, les aides au logement, les bourses aux étudiants.

 Et puis quoi ?!!!

 

atteres.jpgOui nous voulons battre la droite, mais pour autant nous ne signons aucun chèque en blanc à qui que ce soit. Nous porterons demain à l’Assemblée Nationale et dans la rue, les exigences sociales et politiques de toutes celles et ceux qui se sont rassemblées dans le Front de Gauche et qui revendiquent un changement profond de société. N’oublions pas d’où nous venons. De cette gauche, têtue, fière de ses valeurs, courageuse, de cette gauche de la forêt des Landes, du sous-sol de Carmaux, de cette gauche ouvrière de Bègles ou paysanne dans le sud Gironde, celle qui n’a jamais oublié qu’il lui a fallu tout arracher, et pour cela décider un jour de résister !

Mes camarades, Dans cette campagne, il a été si peu question de ce qui la magnifie la vie, de ce qui élève la singularité de l'être humain à la vertigineuse mais indispensable dimension de l'universel. Cet espace d'élaboration, de partage sensible, de regard sur l'autre qui nous permet d'échapper, peut-être, à la barbarie. Il a été si peu question de culture !

Le sort qui est fait, depuis 10 ans, à la culture est désespérant ! Nous le savons au Front de gauche, l'art et la culture sont les racines vivantes de la démocratie !

Nous avons entendus nos grands Résistants, les rédacteurs du Programme National de la Résistance, « Les jours heureux », nous les avons entendus nous lancer cette invitation, cette alerte : « Résister c'est créer, créer, c'est résister »

Nous appelons à battre la droite parce que c'est le premier acte de la reconquête du pouvoir par le peuple. Nous portons tous ensemble l'immense responsabilité de ne pas décevoir, de ne pas trahir l'espoir. Il faut écrire les lois de la justice, du partage des richesses, de la fraternité active !

Nos concitoyens, je vous le dis solennellement, ne nous pardonneront pas de les abandonner.

Il faut que nos députés de gauche aient cette conscience éclairée des mots de Jaurès :

 « Le courage, c’est de dominer ses propres fautes, d’en souffrir mais de n’en pas être accablé et de continuer son chemin. Le courage, c’est d’aimer la vie et de regarder la mort d’un regard tranquille ; c’est d’aller à l’idéal et de comprendre le réel ; c’est d’agir et de se donner aux grandes causes sans savoir quelle récompense réserve à notre effort l’univers profond, ni s’il lui réserve une récompense. Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire ; c’est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe, et de ne pas faire écho, de notre âme, de notre bouche et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques. »

Salut et fraternité. »