lundi 15 juillet 2013

Hollande ou le règne de l’insignifiance…

l-insignifiant.jpgFallait-il donc que la torpeur ambiante de ma terrasse soit à ce point pesante que pour, sur le coup de 13 heures, en ce 14 juillet, je termine affalé sur mon divan en regardant d’un œil distrait un petit homme bleu à la sueur du front perlante, lui-même posé sous un soleil de plomb au beau milieu d’un jardin  effrontément vert !

On sait bien depuis longtemps que ces rendez-vous politiques estivaux ne sont que conventions et qu’ils n’existent que pour cadencer les jours qui s’égrainent sans d’autre intérêt que le temps qui passe… Pourtant, il y a une chose qui m’a sauté aux yeux.

Il y a un lien intrinsèque entre cette espèce de nullité de la politique, ce devenir nul de la politique et cette insignifiance dans les autres domaines, dans les arts, dans la philosophie ou dans la littérature. C’est cela l’esprit du temps. Tout conspire à étendre l’insignifiance.

Hollande est un maitre de l’impuissance scénarisée. Dans un monde contraint par l’acceptation du dogme  intégriste et cynique du néolibéralisme désormais tout se vaut, tout est vain, il suffit d’attendre…

Les politiques se succèdent dans un décor de crises et de fractures. L’inefficacité avérée des choix économiques de nos gouvernants est sans effet sur le réel. Sans conséquence sur le raisonnement. La querelle entre la droite et la gauche a perdu tout sens. Si bien, que l’on peut entendre au cœur du mois de juillet, le Président de la République, élu avec  l’immense majorité des voix des salariés, se venter (vanter) d’avoir brisé le code du travail, sans créer de drame.

Inscrit dans la logique de l’autre gauche, celle des américains, des Rocard et des Sapin, des Cahuzac et des Moscovici, le président vient se pavaner en assumant le choix des renoncements de 1983. Le temps politique est un temps long et force est de constater que depuis cette date les socialistes ont fait une politique, puis Balladur a fait la même, puis ils sont revenus, et Pierre Bérégovoy  s’est tué à faire la même politique. Balladur est revenu pour continuer, et Chirac et Jospin, et Chirac de nouveau et Sarkozy et Hollande !mode.jpg

L’insignifiance de leur discours comme de leurs actes politique est la marque d’une dérive oligarchique. Au fond ils connaissent  leur asthénie. Incapables et stériles, ils savent qu’ils n’ont aucun moyen d’inverser le courant, alors ils le suivent. Ils suivent la mode. Ce ne sont pas des politiques mes des lilipoliticiens, microscopiques, des particules de libéralismes jetées au gré commun de la grande marée.

Leur challenge n’est pas de peser sur le réel, mais juste de chasser les suffrages par n’importe quel moyen. Ils n’ont aucun programme. Leur but est de rester au pouvoir ou de revenir au pouvoir, et pour cela ils sont capables de tout. C’est comme ca qu’ils deviennent très dangereux .

Ainsi dans un pays où le chômage galope, où le pouvoir d’achat ne cesse de diminuer, dans un pays où les pauvres n’en peuvent déjà presque plus, dans un pays ou les 500 premières fortunes amassent en année le nombre suffisant de milliards pour régler ne serait ce que le problème des retraites, de la sécu et des services publics, dans ce pays où ce multiplie les épiceries sociales et les soupes populaires, Hollande peut venir annoncer la « reprise » sans déclencher un éclat de rire généralisé !

 Mais est-ce si important ? Si délabré que soit le grand théâtre de la communication publique, il fonctionne encore, même si ses fauteuils se vident peut-être lentement : des élections ont lieu, des journaux paraissent, et les plans se succèdent pour préparer l’entrée dans la société insignifiante.

Tout va bien… 

stade-mandela.jpgLes accordeurs  s’accordent et l’essentiel est sans doute là…

Si nous ne renversons pas le décor, nous nous retrouverons accrochés au mur comme des tableaux insignifiants !

C’est tellement vrai, que la période électorale qui s’ouvre doit être pour nous l’occasion de ramener la politique  a son contenu et  à rien d’autre ! Le nom des stades ne m’importe que peu, je me crois même capable d’être d’accord avec Hollande pour baptiser celui-ci ou celui là du nom qu’il voudra !