vendredi 5 juillet 2013

D’une République à l’autre … La sale journée d’hier !

pognonC’est gênant d’avoir raison trop en avant. Devrions-nous nous taire pour autant ? Notre voix sature parce qu’elle est seule, trop seule. Que ce soit dans l’alerte que nous donnons depuis des années sur l’urgence absolue de combattre pieds à pieds  la droitisation extrême de la pensée convenue, que ce soit sur  l’impasse évidente dans laquelle nous conduisent les politiques de l’offre et du tout marché, que ce soit sur l’air fétide qui enténèbre notre vie publique, que ce soit sur l’accroissement exponentiel des richesses du capital qui ruine l’économie réelle… que ce soit, que ce soit…

Il faut bien admettre que chaque jour, le  paysage est de plus en pus dur, le monde de plus en plus déraisonnable et la réalité des hommes et des femmes est bien méchante ! L’oligarchie qui règne en maitre est exsangue mais elle s’accroche. Pour cela elle jette  par dessus bord tous les principes  démocratiques qui assuraient hier encore sa légitimité !

Les journées qui viennent de passer sont d’un redoutable éclaircissement sur le sujet. Les temps sont rudes pour la République.

La grave décision dans l’affaire Snowden.

Je ne reviens pas sur l’incroyable imbroglio, fait  à la fois d’incompétence  et d’inféodation servile qui conduit notre Président a  faire clouer au sol un avion diplomatique transportant le Président élu d’un autre pays ami. Les intérêts du commerce transatlantique commandent  à l’évacuation de toutes les règles communément admises du droit international. Le marché et ses bénéfices colossaux obligent à l’abandon de toute tenue… Puisque la parole des peuples ne vaut rien toutes les représentations, toutes les délégations, toutes les conventions qui ne sont admises qu’en son nom ne sont que des chiffons que l’on agite pour amuser les bestiaux que nous sommes devenus !

Hier en fin d’après midi, le ministère de l’intérieur ajoutait la  honte à la forfaiture. le voyage

Par un laconique communiqué il refusait le droit d’asile pour Snowden au prétexte  judiciarisé que la demande n’avait pas été formulée sur le sol Français ! Le droit de la République ne vaut rien lorsqu’il est tordu au point de devenir l’outil de la justification politicienne d’une vassalité désormais assumée !

L’étrange récit de Delphine Batho

Il est du meilleur ton ce matin dans les journaux autorisés de commenter sa conférence de presse comme un loupé magistral qui ne serait que l’œuvre d’une courtisane éconduite. L’élégance de ces gens là n’est plus à démontrer. Pourtant de nombreux éléments ont été avancés par l’ancienne ministre de l’écologie. Elle explique d’abord comment les impératifs de l’austérité obligent  à rabaisser la pratique de la démocratie, en expliquant que le budget est l’œuvre solitaire de Jean Marc Ayrault  et de son nouveau ministre du Budget, elle illustre parfaitement ce que veut dire le mot austéritaire.  A-démocratique et austère. Mais ce n’est pas tout elle indique aussi très explicitement comment le gouvernement de la France est placé sous la tutelle des lobbies et des grand groupes financiers. Elle pointe en particulier Phillipe Crouzet, le président du directoire de l'entreprise française Vallourec, leader mondial des tubes sans soudure, notamment utilisés dans l'exploitation des hydrocarbures de schiste. "Est-il normal que le patron de l'entreprise Vallourec, directement intéressé par l'exploitation des gaz de schiste, ait pu annoncer  ma marginalisation des semaines à l'avance devant des responsables de son entreprise aux Etats-Unis ? Est-il normal qu'il annonce cette mise à l'écart à l'avance ? De quelles informations disposait-il pour le savoir? »

Au cœur de cette affaire, il y peut-être une nouvelle bande organisé…tout au moins un petit conflit d’intérêt, l’épouse  de sieur Crouzet étant  la directrice de cabinet du Président…. Hollande !

On comprend mieux pourquoi  les chiens de gardes n’ont qu’un mot ce matin : Circulez ! Il n’ ya rien à voir ! Delphine Batho  n’est rien !

La décision du conseil constitutionnel.

imbecilesLe général de Gaulle qui avait inventé ce truc en même temps que sa constitution faite sur mesure  y voyait une arme  « contre la déviation du régime parlementaire » selon les propos de Michel Debré, père du fis qui préside l’institution.

Sans être une cour suprême ou un sommet hiérarchique des tribunaux, ses décisions s'imposent toutefois « aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et juridictionnelles»

Dans sa décision d’hier le conseil constitutionnel, dont la composition très chiraquienne n’est pas suspecte d’être une succursale du Front de Gauche a considéré que les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy  pour l’élection présidentielle ne respectaient tout simplement pas la loi. Deux motifs essentiels  y sont avancés : dépassement du plafond autorisé et confusion des caisses de l’Etat et de celle du parti dans la pré-campagne présidentielle ! tout le détail est ici.

Et bien que croyez-vous que l’on entende sur toutes les radios et les télé ?

 Qu’il s’agit d’un déni de démocratie, que la République est menacée… patati et patata, Guéant, Guaino,  Woerth tous ces honnêtes gens sont de nouveau de sortie pour nous expliquer que ce jugement est scandaleux !

La République se détricote par les deux bouts et l’excellent journal du soir reprend l’argumentaire même de Sarkozy en expliquant que cette décision met  l’UMP en Péril … et donc la démocratie !

Cet inversement constant du raisonnement est une arme de destruction massive contre la citoyenneté.  L’inversion des valeurs  étant la mère de toutes les confusions, elle permet la navigation obscure  de tous ceux qui combattent la seule souveraineté qui compte: celle du peuple !

L’affaire kerviel

Au fond de cette affaire, et c’est  ce qui nous intéresse, il  y a 1.7 milliards pris directement dans les poches des braves gens  pour attribuer  une déduction fiscale à ceux  des actionnaires que les errements de la société générale avaient fait perdre.  25 euros par français remis directement et sans aucun contrôle aux actionnaires de Socgen !arton1798-ff2ad

 De quoi à faire passer l’affaire Tapie pour un pourboire. A la manœuvre  la très distinguée Madame Lagarde (quand on aime on ne compte pas). Il s’agit bien là, encore une fois,  d’une  manifestation de la complicité  qui existe entre les plus hauts sommets de l’Etat  et les intérêts du capitalisme financier !  

C’est gênant d’avoir raison trop en avant. Devrions-nous nous taire pour autant ? Notre voix sature parce qu’elle est seule, trop seule. Que ce soit dans l’alerte que nous donnons depuis des années sur l’urgence absolue de combattre pieds à pieds  la droitisation extrême de la pensée convenue, que ce soit sur  l’impasse évidente dans laquelle nous conduisent les politiques de l’offre et du tout marché, que ce soit sur l’air fétide qui enténèbre notre vie publique, que ce soit sur l’accroissement exponentiel des richesses du capital qui ruine l’économie réelle… que ce soit, que ce soit…

La sixième République Vite !!!