Stéphane Courtois est connu pour son obsession anti-communiste, mais aussi pour des sorties médiatiques à la rigueur scientifique absolument incontestables.
Ainsi il déclarait à propos de Missak Manouchian, mort en héros, le 21 février 1944 au Mont Valérien : « Manouchian fut une erreur de casting ».
Sur Raymond Aubrac il tient pour preuve qu’il fut un agent soviétique du fait qu’il a hébergé Hô Chi Minh lorsque celui-ci vint en France en 1946.
Dans son bilan des « crimes du communisme » qu’il livre dans son « livre noir », il dresse un scandaleux parallèle entre le communisme et le nazisme et il invoque clairement l’idée d’un tribunal de Nuremberg pour juger les responsables.
Il y à là une préoccupation tout à fait maniaque qui m’interroge réellement. Evoquer Nuremberg à tort et à travers cache peut être un autre enjeu…
Il y a dans cette attitude particulièrement sournoise une volonté de banalisation, et même d’acceptation de ce qui est le drame inédit de l’humanité : le nazisme et sa théorisation de la « solution finale »
Hier encore le Courtois masqué que débusque fort à propos Alexis Corbière ici, n’hésitait pas a qualifier l’œuvre de la révolution française de génocide vendéen, un autre plumitif aigri osait lui, ce propos hallucinant : « les armées républicaines préfiguraient les einzatsgruppen nazis »
Une chose m’apparaît comme de plus en plus claire, cette campagne lancinante, continue, piquante ne doit rien au hasard. Banaliser l’horreur est une méthode pour faire accepter l’insupportable. Faces aux périls qui montent tout autour de notre planète, face à la criante injustice qui maintien l’humanité courbée, les enjeux de mémoires constituent le pan le plus important de la bataille idéologique que mènent les réactionnaires de tous poils !
C’est cette impolitesse avec la raison qui permet à Le Pen de qualifier l’histoire des chambres à gaz de détail de l’histoire… A manier le concept de génocide en gros, on termine toujours par autoriser toutes les souffrances en détail.
Impolis avec la raison, discourtois avec la loi, car se sont les mêmes qui prient dans la rue contre la légalité républicaine, grossiers avec l’histoire et sa complexité, incorrects avec l’honneur de ceux qui sont morts pour idéal humaniste et qui sont confondus avec les bêtes nazies, les troupes de la réaction sont sur tous les fronts.
La goujaterie, la grossièreté, l’insolence malhonnête et malotrue de ces laquais est le signe de la besogne qu’ils accomplissent pour le compte de ceux qui prospèrent de la souffrance des femmes et des hommes.
La grande Bourgeoisie de la finance et de la rente ne s’abaisse pas à de telles vilénies, elle délègue cette campagne au bon soin de loufiats domestiqués, enjôlés de l’ivresse de la gloire médiatique.
Il s’agit, au moment où le gouvernement dit de la gauche se présente sur le « reculoir » de lancer une campagne de grande puissance afin de s’assurer que le chômage qui explose, la misère qui ronge, l’exploitation des salariés qui pour la première fois depuis des siècles regagne du terrain ne fassent à nouveau aspirer les travailleurs et les opprimés du monde entier à la société socialiste.
Briser le lien qui donne sens à nos combats : De la sortie de l’esclavage à la révolution soviétique en passant par la grande révolution Française, l’insulter, le meurtrir, le tordre, le salir, confondre sciemment la victime et le bourreau, le juste et le nazi, c’est préparer le terrain à la plus grande vague réactionnaire que les possédants entendent imprimer sur notre histoire contemporaine.
« Celui qui ne connaît pas l’histoire est condamné à la revivre ». Karl Marx