Le énième sommet européen vient de se terminer dans une indifférence généralisée des chiens de la garde médiatique. Pourtant, un enseignement important pourrait être tiré de ce nouveau symposium de l’impuissance théorisée des adorateurs soumis ou prisonniers de la dictature du service de la rente allemande !
Bien sûr, ils répètent que ce budget européen d’austérité, qui perd 47 milliards d’euros, qui n’hésite pas une seconde à ôter plus 1 milliard aux plus démunis de nos concitoyens est un compromis tout à fait acceptable.
En reprenant en boucle les éléments de langages fournis par l’Elysée les « roulletabille »de la rente et du viager tentent de masquer la débâcle de François Hollande et de sa ligne mi- chèvre mi- chou. Que reste-t-il des « claironnades » de François Hollande qui au moment de ratifier le TSCG, sa règle d’or, et sa soumission constitutionnalisée aux règles du marché, nous ventait son pacte de croissance européen, et l’augmentation des dépenses sociales désormais au cœur de des politiques communautaires.
Il ne reste rien, si ce n’est le goût amer du mensonge, la face gelée du cynisme ignominieux !
C’est une constante de la doctrine néo-libérale, voilà des années que partout en Europe les peuples s’exaspèrent de la misère dans laquelle les politiques au service de la rente les plongent…
En Gréce, en Italie, en Espagne, au Portugal…. Partout le chômage explose, la misère déborde dans les rues, on ferme des écoles, des hôpitaux, des crèches, on réduit tout ce qui peut être réduit.
Les néo-libéraux qui œuvrent en Europe ne sont pas que des économistes bornés et asservis, ils sont de véritables indiens jivaros, réducteurs de têtes.
La marque de fabrique de ces barbares est que pendant que les rentiers décapitent notre industrie, notre économie, nos liens sociaux, notre démocratie, notre République, ces incapables bouchés continuent benoitement leurs « réformes ».
C’est le moment où nous en sommes exactement aujourd’hui, voilà maintenant des décennies, que les prises en compte des aspirations populaires sont ignorées, se heurtant à une caste politique dominante qui assume ouvertement de trahir les décisions souveraines du peuple !
En France, ce moment est définitivement affiché sans aucun complexe lorsque les parlementaires socialistes ratifient le traité constitutionnel simplifié de Sarkozy contre l’avis massif du seul souverain que reconnait la République : le peuple !
C’est à cette situation inédite qu’à la réalité il nous faut faire face, un jeu politique statique gelé par l’accord tacite du social libéralisme avec toutes les droites !
L’intuition de la campagne présidentielle avec son slogan « Place au peuple » a le mérite de poser le débat à l’endroit exact où il se trouve. Reconquérir la souveraineté populaire est l’enjeu majeur des socialistes et de l’ensemble des mouvements progressistes européens. La révolution citoyenne que nous appelons de nos vœux est le plus beau terreau de notre reconquête.
Mais comme souvent dans l’histoire du mouvement ouvrier les plus belles de nos terres sont encore des friches.
La révolution citoyenne que nous définissons avant tout comme une insurrection civique doit aussi s’appuyer sur le parti de la révolution citoyenne !
Sans vouloir jouer mon petit Lénine… les indignés n’en sont pas encore là, la situation que connaissent l’ensemble des salariés, la violence qui leur est faite dans toutes les usines en lutte, l’extension programmée par la loi des accords attentatoires, injustes, inadmissibles de Wagram appelle notre parti à passer à un niveau supérieur d’organisation !
La grève n’est pas qu’une référence enrubannée de l’imaginaire progressiste, elle est la forme la plus courageuse de la lutte des travailleurs dans leur quête du vivre mieux, la plus courageuse mais aussi la plus efficace !
Les syndicalistes et les têtes dures qui font face au patronat à Aulnay, à Floranges, sur les marches de Virgin et partout ailleurs sont les meilleurs propagandistes de la dynamique citoyenne qui nait dans leur l’action consciente.
Je suis toujours étonné d’entendre leur niveau de technicité et de connaissance de l’environnement de leur activité professionnelle, ils portent non seulement les solutions pour sauver leur vie et accessoirement leur emploi, mais ils dessinent aussi par touches successives la politique industrielle et responsable dont le pays tout entier à besoin !
L’insurrection civique que nous construisons doit rapidement être en mesure d’établir un lien conscient, fraternel, constructif, partagé avec ceux qui sont en première ligne de la résistance aux politiques indignes des butés de la rente !
Il y a là, me semble-t-il une urgence absolue, la grogne, le mécontentement, l’exaspération des salariés est le terreau indispensable sur lequel se construisent et la réorientation de notre économie et la sixième République !
Le travail organisé dans l’urgence par notre secrétariat national au Front des Luttes est de ce point de vue non seulement indispensable mais il peut être rapidement décisif.
Lenine qui considérait qu’il ne peut y avoir de transformation sociale majeure sans une organisation constituée « principalement d’hommes ayant pour profession l’activité révolutionnaire » oubliait d’abord qu’il peut s’agir de femmes. S’il avait connu Laurence.sauvage, sans doute lui aurait-il confié la tâche d’organiser rapidement un socle solide de militants capables d’unifier un Front des Luttes !