samedi 9 février 2013

Elargir le Front des luttes !

lepouvoir.jpgLe énième sommet européen vient de se terminer  dans une indifférence généralisée  des chiens de la garde médiatique. Pourtant, un enseignement important pourrait être tiré de ce nouveau symposium   de l’impuissance théorisée des adorateurs soumis ou prisonniers  de la dictature du service de la  rente allemande !

Bien sûr, ils répètent que ce budget  européen d’austérité, qui perd 47 milliards d’euros, qui n’hésite pas une seconde à ôter plus 1 milliard aux plus démunis de nos concitoyens est un compromis  tout à fait acceptable.

En reprenant en boucle les éléments de langages fournis par l’Elysée les « roulletabille »de la rente et du viager tentent de masquer la débâcle de François Hollande et de sa ligne mi- chèvre  mi- chou. Que reste-t-il des « claironnades » de François Hollande  qui au moment de ratifier le TSCG, sa règle d’or, et sa soumission constitutionnalisée aux règles du marché, nous ventait son pacte de croissance européen, et l’augmentation des dépenses sociales désormais au cœur de des politiques communautaires.

 Il ne reste rien, si ce n’est le goût amer du mensonge, la face gelée du cynisme  ignominieux !

C’est une constante de la doctrine néo-libérale, voilà des années que partout en Europe les peuples s’exaspèrent de la misère dans laquelle  les politiques au service de la rente les plongent…

En Gréce, en Italie, en Espagne, au Portugal…. Partout le chômage explose, la misère déborde dans les rues, on ferme des écoles, des hôpitaux, des crèches, on réduit tout ce qui peut être réduit.

Les néo-libéraux qui œuvrent en Europe ne sont pas que des économistes bornés et asservis, ils sont de véritables indiens jivaros, réducteurs de têtes.

La marque de fabrique de ces barbares est que pendant que les rentiers  décapitent notre industrie, notre économie, nos liens sociaux, notre démocratie, notre République, ces incapables bouchés continuent  benoitement leurs « réformes ».

C’est le moment où nous en sommes exactement aujourd’hui, voilà maintenant des décennies, que les prises en compte des aspirations populaires sont ignorées, se heurtant à une caste politique dominante qui assume ouvertement de trahir les décisions souveraines du peuple !1169488856.3.jpg

En France, ce moment est définitivement affiché sans aucun complexe lorsque  les parlementaires socialistes ratifient le traité constitutionnel simplifié de Sarkozy contre l’avis massif du seul souverain que reconnait la République : le peuple !

C’est à cette situation inédite  qu’à la réalité il nous faut faire face, un jeu politique statique gelé par l’accord tacite du social libéralisme  avec  toutes les droites !

L’intuition de la campagne présidentielle  avec son slogan « Place au peuple » a le mérite de poser le débat à l’endroit exact où il se trouve. Reconquérir la souveraineté populaire est l’enjeu majeur des socialistes et de l’ensemble des mouvements progressistes européens. La révolution citoyenne que nous appelons de nos vœux est le plus beau terreau de notre reconquête.

Mais comme souvent dans l’histoire du mouvement ouvrier les plus belles de nos terres sont encore des friches.

La révolution citoyenne que nous définissons avant tout comme une insurrection civique doit aussi s’appuyer  sur  le parti de la révolution citoyenne !

Sans vouloir jouer mon petit Lénine… les indignés n’en sont pas encore là, la situation que connaissent l’ensemble des salariés, la violence qui leur est faite dans toutes les usines en lutte, l’extension programmée par la loi des accords attentatoires, injustes, inadmissibles de Wagram appelle notre parti à passer à un niveau supérieur d’organisation !

La grève n’est pas qu’une  référence enrubannée de l’imaginaire progressiste, elle est la forme la plus courageuse de la lutte des travailleurs dans leur quête du vivre mieux, la plus courageuse mais aussi la plus efficace !

Les syndicalistes et les têtes dures qui font face au patronat à Aulnay, à Floranges, sur les marches de Virgin et partout ailleurs  sont les meilleurs propagandistes de la dynamique citoyenne qui nait dans leur  l’action consciente.

Je suis toujours étonné d’entendre leur niveau de technicité  et de connaissance de l’environnement de leur activité professionnelle, ils portent non seulement  les solutions pour sauver leur vie et accessoirement leur emploi, mais ils dessinent aussi  par touches successives la politique industrielle et responsable  dont le pays tout entier à besoin !

L’insurrection civique que nous construisons doit rapidement être en mesure d’établir un lien conscient, fraternel, constructif, partagé avec ceux qui sont en première ligne de la résistance aux politiques indignes des butés de la rente !

Il y a là, me semble-t-il une urgence absolue, la grogne, le mécontentement, l’exaspération des salariés est le terreau indispensable sur lequel se construisent  et la réorientation de notre économie et la sixième République !

 greve1936_Renault.jpgLe travail organisé  dans l’urgence par notre secrétariat national au Front des Luttes  est de ce point de vue non seulement indispensable mais il  peut être rapidement décisif.

Lenine  qui considérait qu’il ne peut y avoir de transformation sociale majeure sans une organisation constituée « principalement d’hommes ayant pour profession l’activité révolutionnaire » oubliait d’abord  qu’il peut s’agir de femmes. S’il avait connu Laurence.sauvage, sans doute lui aurait-il confié la tâche d’organiser rapidement un socle solide de militants capables d’unifier un Front des Luttes !