mardi 15 janvier 2013

Un désaccord politique c’est fait de quoi…

the_clash_003.jpgMartine Billard dans son interview qu’elle a donné  au journal Sud-Ouest indique le point précis  où se noue ce que l’on appelle un désaccord.

C’est le moment où ne pouvons plus être d’accord….

Ce qui pourrait ressembler à une évidente lapalissade est en fait  la description d’une séquence plus ou moins longue faite d’acceptation, puis d’espoirs déçus, puis au final  d’une rupture.

C’est à ce moment que tout ce qui était doute, improbabilité, incertitude, indécision, indétermination devient authenticité, axiome, certitude, réalité, vérité.

« À partir du moment où François Hollande a accepté le principe des politiques d'austérité, nous ne pouvons plus être en accord. »  C’est une cohérence très nette.

Au même moment, à quelques heures prés, se nouaient à Paris ce qu’il est désormais convenu de nommer les accords de Wagram. Des travailleurs et des patrons seraient tombés d’accord pour plus de précarité, plus de facilités pour licencier.

Favoriser l’incertitude sur l’emploi comme sur les revenus serait ainsi un accord historique à même  de favoriser la consommation et de relancer l’économie selon les propos du Président Hollande !

Cette logique absurde entraine  partout la récession, le chômage de masse, et les violences faites aux femmes et aux hommes.

Il y a en France 8 syndicats : CGT, CFTD, FO, FSU, UNSA, SOLIDAIRES, CGC, CFTC.  Il n’y en a que cinq qui ont été associé aux négociations et au final seulement 3 ont signé. Cette représentation est donc largement minoritaire mais pour autant personne ne remet en cause l’évidence de ce qu’ils appellent un accord et qui est en réalité une victoire sans appel des exigences du grand patronat et des actionnaires gloutons !

Pour montrer le véritable visage de la rupture entre le salariat et ce gouvernement, il faudra  assumer notre désaccord, il faudra mobiliser, expliquer et combattre d’abord dans les entreprises où nous devons soutenir toutes les luttes des travailleurs, et demain  aux assemblées où il faudra argumenter pour empêcher la majorité socialiste de transcrire dans la loi tant de mauvaises intentions.nouveau-monde.jpg

C’est ce désaccord politique profond qui éclot dans cet accord,  la validation de la ligne Cahuzac avec négation de la lutte des classes en bandoulière contre la culture des socialistes.

La nature de la gauche au pouvoir, la sociologie du parti socialiste, son histoire, tout cela est du vent, le parti socialiste d’aujourd’hui s’apprête à valider un « accord » contre l’immense majorité de son électorat : Le Salariat.

C’est en assumant cette cassure dans l’histoire du mouvement ouvrier, cette césure entre les objectifs des uns et des autres, cette coupure entre nos aspirations, que nous trouverons la synthèse susceptible de reconstruire une majorité politique en accord avec la majorité du salariat.

Nous avons contribué à battre sèchement la droite, justement pour empêcher les plans du MEDEF. La duplicité avec laquelle ce gouvernement leur ressert une louche ne nous entrainera pas dans une lâche angoisse faite de panique et de soumission. Nous laissons les aléas de la conjoncture à ceux qui calculent, nous ne concluons pas de fausses paix avec ceux qui nous mènent une vraie guerre !  

Le désaccord politique est ce moment où quelque chose de neuf est en train de naître, sans que le vieux n’admette tout à fait encore que sa disparition est programmée.