dimanche 6 janvier 2013

Qu’ils s’en aillent tous en Russie !

Je pense comme souvent comme depardieu Léon Trotsky. Que Nathanael me pardonne.

 Dans son manifeste pour une contre-culture révolutionnaire  il indique que  les arts, la culture en général ne sont en rien des sortes de "décorations" de la vie, qui flottent au-dessus d'elle pour le seul bonheur des puissants. Ce sont, dit-il, les richesses de la vie. Pétris du jus  de la société dans laquelle ils baignent, les artistes et leurs réalisations n’échappent à aucun des problèmes de la société. La famille ou l’Eglise, la peste de l’alcool ou les habitudes acquises de la politesse, le soin du détail  ou les grosses ficelles du bien-entendu, la production artistique est un manifeste du réel. Parlant alors du cinéma, il entrevoit dans cet art technicien naissant un élément central de ce que pourrait être la nouvelle culture, en avance sur son temps, une sorte de tract permanent mariant le dire et le voir mais aussi et surtout décortiquant ce que le parler veut dire….

Tout cela sera arrêté net par la contre-révolution stalinienne, dont la "contre-coupure" reçoit avec les évènements d’aujourd’hui  une vérification qui s'ajoute à toutes celles qu'on peut abondamment trouver par ailleurs, mais qu'ignorent les anticommunistes à la Courtois, voire les critiques myopes venus et à venir.

Quand Depardieu, enfant chéri de l’imaginaire populaire part en Russie, ce n’est pas seulement parce qu’il ne supporte plus la France généreuse et partageuse, celle des nuits du mois d’aout et des matins de la commune, ce n’est pas seulement qu’il conchie Hugo, Zola, Prévert…. C’est qu’en vérité celui qui se croit encore un produit de la classe ouvrière célèbre la véritable victoire de la contre révolution stalinienne !

Son ode à la Russie éternelle est de ce point de vue fort intéressant. Qu’écrit-il à Poutine ?

Il écrit ceci : «   J'adore votre pays la Russie, ses hommes, son histoire, ses écrivains. Mon père était un communiste de l'époque, il écoutait Radio Moscou ! C'est aussi cela, ma culture"

Les réacs de service, ont saisi tout de suite l’occasion de tordre, de vicier, de tromper. L’exemple le plus grotesque mais aussi le plus significatif est sans aucun doute l’édito commis dans Sud-ouest par l’impayable Bruno Dive. Reliant Danton à la Grande révolution Russe, amalgamant celui qui fuit l’impôt  à la sincérité du militant ouvrier des années vingt, le gribouilleur écrit notamment :

 « Depardieu n’emportera donc rien à ses semelles, mais il multiplie les pieds de nez à sa patrie. Voici qu’après son pas de géant de l’autre côté de la frontière belge, il s’offre un pas de deux avec Poutine qui lui accorde la citoyenneté russe. La Russie ! Paradis (fictif) des travailleurs et miroir aux alouettes de nos intellectuels en ces temps reculé où elle s’appelait URSS et où Gégé le fils de prolétaires flirtait avec les communistes. La Russie aujourd’hui paradis bien réel des millionnaires de tous les pays. La boucle est bouclée… »

L’anti communisme est une passion chez ces gens grassement payés, feindre de confondre l’aboutissement de la contre révolution stalinienne  avec une quelconque résurgence d’un passé progressiste, singer la mémoire d’un espoir ouvrier avec l’immondice d’un égoïsme aviné n’est pas qu’une argutie réactionnaire c’est aussi la mise en musique du grand projet confusionniste que l’oligarchie entend imposer à l’humanité !gallois

Depardieu est une grosse caricature de nous-même, fait plus d’instinct que d’apprentissage, la grosse éponge  a bu tout l’air du temps.

Anarchie de la pensée quand il espère  l’action de l’Etat et qu’il décide de soutenir Sarkozy, Chaos de l’existence pour celui qui a fait tant d’effort pour s’extraire de sa condition et qui se noie dans le vin de sa propre vigne, désordre, malentendu, méprise quand le gout de la provocation devient le symbole de la soumission à la dictature de l’argent !

Depardieu est une grosse caricature de nous même lorsque nous achetons avec une carte de crédit le dernier i-pad  dont nous n’ignorons rien des larmes et des peines chinoises qui le constituent…

Depardieu est l’enfant de la contre-révolution et de l’obsolescence, à peine a-t-il été  reconnu comme un grand acteur  venu de nos rangs, de nos aspirations, de notre inclinaison, que la machine le dévore, le brule… le remplace !

Je veux qu’ils s’en aillent tous en Russie ou ailleurs, les Cahuzac et les joueurs de tennis, les Mittal et la famille Citroën, les Frigide Barjot et les sycophantes de jalon, je veux qu’il s’en aillent tous en Russie  tous ceux qui manipulent, trompent, enfument….

Moi je veux, comédien, comédien…..