vendredi 4 janvier 2013

Aujourd’hui le gouvernement est en « Teambuilding »

accrobranche.jpgIl ne faut pas se raconter des sornettes, quand la pente est raide, que les vents sont contraires, rien de mieux, n’importe quel  DRH  vous le dira, qu’un petit stage de cohésion.

Aujourd’hui donc le gouvernement est invité dés 11 heures à une « murder party » ou à sauter de branche en branche dans  la forêt  de Rambouillet.

Au menu, une  pédagogie individualisée. Chaque ministre détient  son lot de difficultés, chacun d’entre eux bénéficiera donc d’exercices  adaptés à sa problématique, à son gène, à son tiraillement.

Arnaud Montebourg, le ministre du redressement productif, est pris de vertige chaque matin en découvrant la longue litanie quotidienne des plans de licenciements en cours, son collègue ministre de l’emploi  n’est pas plus gaillard en regardant la liste fournie des notes et études de conjoncture lui annonçant l’inefficacité totale des contrats d’avenir ! Michel sapin est lui aussi à la limite du collapsus. Chaque matin, les mêmes frissons, les mêmes troubles, la même vapeur. Les deux ministres  seront invités à s’asseoir face à face à une table accrochée à une grue et hissée à plus de 55 mètres de haut !  Ainsi suspendu, ils seront priés de fixer leurs objectifs pour l’année 2013 et d’oublier leur vertige. L’ivresse du sommet devra leur être profitable, ils devront dépasser dans leur quotidien cette peur d’avoir les pieds dans le vide. Car le vide c’est la marque de fabrique du Hollandisme !

Cécile Duflot, ne voulez pas y aller. Avec sa muselière  et son ministère tout rabougri, elle a du mal à faire croire  qu’elle jouit d’un quelconque pouvoir. A peine annonce-t-elle son intention de procéder à un certain nombre de réquisitions de logements vacants pour la fin du mois de décembre que Matignon lui interdit d’user de la procédure de la loi de 1945,  lui préférant les dispositions de 2005 qui ne permettront pas la moindre réquisition avant la fin Avril ! Alors ce n’est pas de gaité de cœur que la voilà suspendue au sommet d’un bouleau assignée à jouer les pandas intimée à sauter de branches en branches ! Dans ce gouvernement  où seule l’image compte, se rattraper aux branches  peut s’avérer fort utile.«Tout ce qu'on vous demande, c'est de faire bonne figure, même si l'activité proposée ne vous enchante pas» lui hurle le coach vissé au bas des arbres dans une soldatesque attitude !


Manuel Valls est accoutré d'un déguisement gonflable de Sumo,et ainsi déguise il doit affronter dans une mare de boue trois de ses collégues, Fleur Pèlerin, Pierre Moscovici et Jérôme Cahuzac. Scène grotesque et déraisonnable, les voilà se roulant dans la gadoue sous les cris d’esumo-en-mousse.jpgncouragements de leurs confrères hilares, et de leurs collaborateurs un rien médusés ! «Je ne vois vraiment pas l'intérêt de ce genre d'enfantillages» s’énerve manuel Valls. Cet exercice est très utile explique alors le coach rassurant : « N’ayez plus peur du ridicule, vous qui y êtes confrontés continuellement. C’est comme ca, Manuel, que tu pourras continuer à expulser des malheureux vers la Roumanie  qui reviendront dés le lendemain, c’est comme ça Fleur que tu pourras continuer à faire croire que tu es ministre de quelque chose, c’est comme ça Pierre que tu auras encore la force d’expliquer que tu as renégocié le TSCG, et enfin toi, mon Jéjé, enfin toi … ce n’est pas la peine d’expliquer … tu m’as compris !

Sur un immense Kayak, Benoit Hamon, Kader Arif, Alain Vidalies, Aurélie Fileppetti, Christine Taubira et Vincent Peillon sont contraints de ramer à contre courant d’une rivière artificielle judicieusement nommée « changement » et qui débite un flux galopant allant de la gauche vers la droite.  Les malheureux ne ménagent pas leur peine mais la machine est trop forte, alternant de courte phase de surplace avec des reculs conséquents le bateau glisse  irrémédiablement vers la droite et les rameurs s’épuisent dans l’indifférence consternée de leur collègues…

lol.jpgCe soir, sur une île artificielle, sous un soleil factice, sera donnée une petite fête de fin de séminaire. Tutoiement de rigueur et daiquiris à volonté, notre petite équipe sera de nouveau soudée. Jean- Marc Ayrault prendra alors la parole et devant  ses ministres épuisés par une telle journée et dira en substance : «  Un gouvernement en bonne santé reste particulièrement vigilent au bon fonctionnement et au bien-être de ses ressources humaines, garant de ses performances et de sa réussite professionnelle. Même si les apparences sont trompeuses, cette journée était bel et bien une journée de travail, et nous voilà tous bien motivés pour l’essentiel : Ne pas changer de cap ! »

C’est à ce moment là qu’Arnaud Montebourg, s’est souvenu de cette pensé qu’il avait eu ce matin dans le vide : Si on changeait de capitaine, si on changeait de bateau !