samedi 1 décembre 2012

En direct des assises de l’écosocialisme….

2630872049_b9a6cc1223.jpgC’est donc devant mon ordinateur, fier de mon bilan carbone, et contraint par mon budget déjà flétri que je suis avec ravissement les assises de l’écosocialisme. La planification de mon budget est bien vite faite, dès le premier décembre, je connais l’état de l’ensemble des possibles, insignifiant, que dalle…

Au fond l’état de mon budget est proportionnellement inverse à l’ambition de la planification démocratique et écologique qui vise à la satisfaction des besoins des femmes et des hommes et au partage des ressources naturelles qui ne sont certes pas infinies mais parfaitement renouvelables !

Arno Munster donne le ton avec cette formule qui résume l’état d’esprit dans laquelle s’ouvre cette journée de réflexion : «  Il s’agit de substituer la valeur d’usage à la valeur d’échange ! » 

Voilà donc dés 10heures du matin qu’Aristote ramène sa fraise dans une journée de réflexion que commentateurs et journalistes ont largement présenté comme une posture, censée n’être qu’ un positionnement tactique de plus de ce  drôle de personnage malin de Jean Luc Mélenchon.

L’intervention  de jacques Testart qui suit dissipe définitivement ce bobard !

Jacques Testart est avant tout un scientifique, un biologiste, observateur et rigoureux. Sa seule participation à cette journée est une démonstration qu’ici, on ne bluffe pas, il ne s’agit pas des assises de l’esbroufe et de la frime, ici pas de leurre, on travaille, on confronte, on essaie de mettre en ordre des pans entiers de la pensée émancipatrice.

La connaissance et la recherche  scientifique nous dit Jacques Testart impactent notre mode développement, il ne saurait y avoir de recherche  utile  au sens de l’usage sans une implication, sans même une forme de contrôle citoyen… la recherche scientifique, nous dit Testard, doit être participative, les citoyens eux même doivent participer à la recherche…. Et ce n’est pas un mythe explique-t-il, citant des paysans qui œuvrent aux recherche des généticiens de l’INRA notamment sur des semences de blé ou de mais… le potentiel scientifique des chercheurs ne fait que s’accroitre de la connaissance de l’usage du semeur….

La praxis, qu’elle fut  Sartrienne ou Gramscienne, cette action sous-tendue par une idée vers un résultat pratique est bien au cœur de ces débats ! L’écosocialisme ce n’est pas une tarte à la crème. C’est la démarche nouvelle d’une pensée globale qui s’oppose au déterminisme économique !champ de colza

Lorsque Testart répond à Eric Coquerel, plus que dubitatif sur la pratique du tirage  au sort citoyen, il dénonce avec force la suffisance  dans laquelle assignent certains élus les chercheurs et leurs interrogations.  C’est qu’au cœur du débat, se trouve le rôle et la place que doit prendre la République dans une démarche écosocialiste, en citant Jaurès et le programme du Conseil National de La résistance Eric montre qu’il s’agit d’inscrire la démarche au cœur d’une dynamique  de lutte des classes et d’auto-organisation citoyenne.

Le mode de production capitaliste entraine l’automatisation postfordiste de toute création mais aussi de la pensée contestatrice. La précarisation et le luxe, l’abondance et la famine,  sont les exemples les plus aigus des contradictions d’un système qui pille la plus grande partie des richesses  au profit d’un nombre de plus en plus restreints de bénéficiaires  qui creusent sans cesse la dette écologique que l’humanité imprime sur la planète.

La première table ronde se termine à l’instant, cette journée, va continuer à questionner nos logiciels de rupture, porter la question de la lutte des classes au cœur du système de consommation c’est sans doute pour nous, au Parti de Gauche, renouer le fil de la lutte d’émancipation marxiste  à l’endroit où le productivisme stalinien l’a rompu. La vie pleine, la vie bonne, ces gros mots sont les nouvelles voies qui nous permettront d’en finir avec tous les appareils d’état, de production, tous les appareils idéologiques qui enseignent le sacrifice et la rédemption !

planecoloLe toujours plus, est le symbole d’un double fétichisme que nous nous proposons d’abandonner, le devenir du socialisme, c’est juste le désir de vivre. La décroissance n’est pas une bigoterie vénérant l’austérité, notre objection de croissance est une rébellion contre une organisation pensée au profit d’un petit nombre, notre objection de croissance questionne l’usage de l’existence face à l’organisation de la survie…

Prochain billet en fin de soirée…