mardi 18 décembre 2012

Les minables

41302_public-and-private-sector-workers-demonstrat-copie-1.jpgEn rentrant hier soir d’une journée de séance plénière du Conseil Régional d’Aquitaine consacrée essentiellement au budget, je croyais avoir déjà reçu ma ration quotidienne de paroles de minus, de tartes, de nullards et de paumés. Il y avait hier devant les portes du Conseil Régional d’Aquitaine, prés de 800 fonctionnaires des lycées  qui revendiquaient et « banderolaient » en musique pour exiger une augmentation de leur revenu !

Faut dire que ces gens qui  préparent les repas de nos ados, nettoient les sanitaires, réparent les fuites d’eau et les fenêtres cassées des lycées, bref tous ces gens indispensables au bon fonctionnement de l’éducation nationale sont grassement payés autour de 1300 euros  par mois !

 Ils réclament  donc une mesure d’équité simple, une histoire de régime indemnitaire, qui leur permettrait de recevoir le même salaire que leur collègue  fonctionnaire territoriaux de la Région qui travaillent au siège. Cela représente en fait une augmentation de 180 euros mensuels !

Pour les finances régionales une telle mesure de justice sociale, de simple équité, représenterait en année pleine, un coût de 6 millions d’euros !

6 millions d’euros qui seraient, vous vous en doutez, immédiatement réinjectés dans l’économie réelle de l’Aquitaine, dépensés en pain et en nouille, dilapidés  en légumes frais  et en bœuf de Bazas !

Ça fait tellement plaisir de manger de la bonne viande de temps en temps, avec ces 180 euros les gens, ils les dépenseraient  dans cette folie pure et simple qu’est la vie !

Alors que les millions d’euros donnés en pure perte à Ford, à Arkema, à Sanofi, a toutes ces entreprises qui distribuent des dividendes à leur actionnaires  sont bien plus productifs ! Ils vont moisir dans des paradis fiscaux, s’entasser au fond de leur coffres avaricieux !

Et bien que croyez-vous que les socialistes de la région Aquitaine, nous ont servi pendant toute ce long débat, le sérieux, on ne peut pas donner l’argent que l’on à pas, il faut contenir les dépenses de fonctionnement… je crois que ca ne va pas être possible….7754742212_le-siege-d-arkema-en-region-parisienne.jpg

Alors mon camarade et ami, Stéphane Guthinger, conseiller régional PG de Dordogne tente une démonstration pour trouver des marges, il explique qu’avec les  12 millions d’euros consacrés à l’investissement  dans les lycées privées d’Aquitaine, peut-être, que, sur un malentendu, à l’occasion d’un rappel de nos valeurs qui fondent la gauche, il y aurait peut-être moyen de trouver les sommes nécessaires !

Peine perdue, pas une voix socialiste et écologiste ne manquera  pour voter ce chapitre qui alloue 12 millions d’euros à l’entretien, la réparation, et la modernisation  des patrimoines privés de ceux qui vendent le savoir comme d’autres les chrysanthèmes ou les  pierres tombales !

Sous les huées de la droite, seul les 4 élus du Front de Gauche voteront contre, quelques socialistes baisseront les yeux, un ou deux écologistes nous diront qu’ils ont voulu préserver les investissements dans un lycée basque ! Fainéants qui n’ont même pas vu que le financement de ce lycée basque de Seaska qui s’appuie sur l'enseignement immersif, et qui aura la capacité d'accueillir 500 élèves n’est pas prévu sur cette partie du budget, mais caché au fond des  lignes se rapportant au logement ! (sic)

J’en ai décidemment ma dose !

 rousset.gifIl est presque minuit lorsque j’allume la télé. C’est Poutou, Philippe Poutou qui cause dans la lucarne. Et lorsqu’il a fini, fini d’expliquer que les charges sont des cotisations, que  les baisser, c’est baisser les salaires ! Les sourires qui accompagnent son discours, juste argumenté ne sont qu’arrogance et dédain, fierté de classe, et mépris irrévérencieux…. Un peu comme quand notre élue du Front de Gauche, Isabelle Larrouy, expliquait dans l’après midi, combien le schéma régional de l’enseignement supérieur de la recherche et de l’innovation en aquitaine ne répondait pas aux attentes du service public de l’éducation et que le Président déléguait sa réponse, préférant échanger des mots doux  avec l’ancien président de l’université de médecine, conseiller régional de d’Aquitaine et adjoint au maire de Juppé.

Il n’ ya pas que Depardieu et son exil qui ramènent au minable… la journée d’hier était teintée à chaque heure de craignos, de déplorable,  de lamentable, de miteux, de piteux…… Tiens pitoyable !