mardi 3 septembre 2013

Construire une majorité d’idée !

553484 334880419937389 1182366882 nLa politique serait sans doute une chose bien plus accessible, plus captivante si chacun de ses acteurs la ramenait d’abord à son contenu. Les débats sans fin sur la nature du Parti Socialiste ne ravissent que les improbables talmudistes d’une gauche originelle et désinfectée des scories de l’histoire.

Ce qui est pourtant une évidence, c’est que les gens qui sont aujourd’hui au gouvernement ne font pas ce que la grande majorité du salariat attend d’une politique de satisfaction de ses besoins. C’est juste par ce bout qu’il faut prendre l’action politique, c’est juste par ce bout qu’il faut nouer les alliances nécessaires pour réenclencher la marche avant  de la reconquête sociale.

Le spectre de la nouvelle majorité qui doit émerger  est bien plus large que les clivages que masquerait l’existence d’une fausse et d’une vraie gauche. Les citoyens se moquent d’ailleurs assez largement de ces fictions idéologiques. Ils savent parfaitement que si Daniel Cohn-Bendit comme Roselyne Bachelot  peuvent être des chroniqueurs radiotélévisés, c’est parce que le consensus qui lie les membres de l’oligarchie politico-journalistico-financière est d’abord le résultat des bénéfices sonnant et trébuchant que le système leur accorde !

Le partage des richesses est le seul identifiant susceptible de reconstruire une majorité politique cohérente capable de correspondre à la majorité sociologique de la population.   C’est pour cela que notre Parti de Gauche doit s’enorgueillir d’au moins deux grandes réussites. En rompant avec la dérive de la social-démocratie européenne, nous avons permis de maintenir l’espoir d’une gauche dans ce pays, la possibilité d’une gauche. Ce n’est pas rien lorsque l’on regarde la situation de nos camarades italiens, anglais, espagnols…. Et même allemands… La deuxième réussite est de porter  et de proposer à toute la gauche la synthèse nouvelle de l’Ecosocialisme. En quelques sortes c’est parce que nous avons bousculé  l’ordonnancement bien gentil de la tradition  ouvrière que nous avons ouvert la voie  du dépassement conjoint de la social-démocratie et du socialisme productiviste.

Oui le Projet écosocialiste ouvre la voie de nouvelles alliances politiques qui replacent la vie humaine comme le facteur le plus important, le plus puissant de la résistance aux logiques dévastatrices du capitalisme. La répartition des richesses est le premier acte nécessaire à la sauvegarde de l’écosystème, elle est le point d’appui de conversion écologique de notre économie. pg.jpg

C’est en allant tranquillement à la recherche de cette coalition qui tourne le dos à la résignation, qui refuse la marchandisation de toute activité humaine, qui interdit le pillage des ressources naturelles et qui place la justice au cœur de la décision politique que nous allons de nouveau être capables de rassembler le salariat sur un projet de société alternatif qui tourne, sans complexe le dos, aux logiques imbéciles du marché et de ses bénéficiaires.

Sur ces bases nous pouvons préfigurer la majorité politique qui bouleversera l’ordre établit. Le système sur lequel repose cet ordre injuste ne tient que de l’artifice d’oppositions de façades qu’organisent les équipes interchangeables qui se succèdent. Pourtant cela craque de partout… les solfériniens qui sont pourtant issu du parti qui porte le refus de la cinquième République se confondent jusqu’au ridicule dans la défense du pouvoir Présidentiel sans même comprendre combien cette posture isole des mouvements de fonds qui traversent la société. Les logiques de guerre  qui démangent l’Elysée sont le prurit d’un pouvoir absolu, absolument dévoyé, perdu, troublé … à la dérive.

Les institutions anti-démocratiques de la cinquième République était faite pour un général, pas pour un soldat auxiliaire. A la déception légitime que sème Hollande, à la désillusion et au désespoir qu’il répand s’ajoute désormais le ridicule de voir l’ensemble de notre souveraineté nationale accrochée à l’incertitude d’un vote du congrès américain seul susceptible de valider ou non notre diplomatie fourvoyée.

La révolution citoyenne qui conduira à la sixième République doit d’abord s’appuyer sur la proposition d’un programme de transition susceptible de rassembler largement. Ce programme existe  qui permet d’en finir d’abord avec l’austérité,  véritable instrument de torture des femmes et des hommes, qui survivent à l’inhumanité de leur projet. Fait de radicalités concrètes  et de mesures immédiates comme  l’arrêt des grands travaux inutiles, la renationalisation de nos routes et nos autoroutes, la demarchandisation de l’eau comme de la part  des énergies nécessaire à la vie, ce programme permet le rassemblement puissant de toutes les forces de progrès !

coherence.jpgParce qu’il est en rupture avec les politiques productivistes de l’offre que mène le gouvernement, il ne peut rassembler que tous ceux qui’ s’opposent aux dérives sociaux libérales. Ca tombe d’ailleurs assez bien puisque ce sont les nôtres !

Ramener la politique à son contenu,  c’est d’abord nous sortir nous mêmes des postures abracadabrantesques qui autoriseraient des alliances locales avec ceux qui votent les lois que nous combattons !

Ce n’est pas une question de tactique  à courte vue, c’est un sujet fondamental, décisif dans l’œuvre que nous avons commencée. Puisque nous avons désormais vocation à être la Gauche, c’est à nous que revient l’immense tâche de la rassembler pas aux solfériniens ni à leur auxiliaires.