jeudi 11 avril 2013

La Joie de vivre

La-joie-de-vivre-photo-credit-a-ajouter-copie.jpgIl y a le chien qui meurt. Il y a ces intolérables crises de goutte, et la mer, étrange mais pourtant limpide, limpide …obscure… Elle ronge la falaise.

Bonneville  est ravagé par la régularité des tempêtes, dans le petit port désolé, il n’y a plus qu’elle pour résister à la fatigue physique et morale que les obsessions anciennes enveloppent  du poison des méchancetés ordinaires !

Je voulais parler de José Bové ce matin, je croyais avoir trouvé un angle, une accroche, je  voulais dire qu’il était quand même des nôtres, que celui ou celle qui se perd le temps d’un mandat, l’instant d’une interview, l’éternité d’une vie peut se sauver dans la seconde ou il redevient lui-même…

Je voulais parler comme ça des  apparentes divergences, juste  légèrement. L’écume médiatique des molosses  du système construit des leurres si gros que le plus avisé des rebelles parfois s’oublie de lui-même pour se rendre conforme à la photographie truquée que le système lui renvoie.

Je voulais parler comme ca, et c’est à Zola que je pense.

Il nous faut une grande vaillance pour tout subir, tout endosser, nous qui réclamons l’enthousiasme, nous qui protégeons la flamme fragile qui permet les grandes œuvres collectives, nous qui n’accablons pas, qui ne dénonçons pas, nous qui ne jugeons pas, nous qui essayons de comprendre nous  serions comptables du pourrissement généralisé de notre temps !

Le fond de l’air est si  turpide, qu’il arrive que les nôtre s’y avilissent, se maudissant d’eux même de leurs petites phrases, de leur petit mail déshonorants… répulsifs !

Il n’y a pas de plus grande laideur, de plus immense tristesse militante que de voir un des siens, devenir l’archiviste faussement naïf des douleurs  qui parfois nous égarent.

En ouvrant ce matin mes mails, je voulais parler de solidarite-love-fraternite-131377013653.pngBové, et c’est aux cancers intimes qui nous rongent que je songe.

La bave cupide et baveuse que je reçois  sous forme de revue de presse m’effraie. Quelle est donc cette pulsion de mort qui conduit l’intelligence individuelle de chacun à s’abimer dans le flot de la bêtise collective. Il n’y a pas besoin de la notoriété de José pour alimenter la sale chronique foireuse des pétochards, couards et soupçonneux !

Hier un camarade bordelais, un ami, un de ceux dont je sais, dans la seconde, dans cette éternité, qu’il est des miens, à  déconné. Il a déconné grave.

Et alors ?

Alors il nous Il nous faut une grande vaillance pour tout subir, tout endosser, nous qui réclamons l’enthousiasme, nous qui protégeons la flamme fragile qui permet les grandes œuvres collectives, nous qui n’accablons pas, qui ne dénonçons pas, nous qui ne jugeons pas, nous qui essayons de comprendre nous  serions comptables du pourrissement généralisé de notre temps !

La-joie-a27796458.jpgAlors l’inventaire précis que je reçois ce matin de toutes les réactions putrides de la presse d’extrême droite aux errements d’un ami n’est pas à la hauteur de la situation. L’humanité universelle comme dit l’autre est d’abord faite de débats construits, argumentés, fraternels.

Je voulais parler de José Bové et je parle de Pauline, parce que dans la quête qui nous anime, l’humanité d’abord n’est pas un cynisme de circonstance, parce que dans la lutte qui nous unit, la joie de vivre appelle une vaillance de tous les jours.

En regardant  ce matin l’émiettement continuel de toutes choses, en saisissant l’immense crise de désespoir qui parfois gagne les plus vaillants d’entre-nous, c’est à la joie de vivre que j’ai songé.