mardi 9 avril 2013

La dame meurt, le fer nous blesse encore.

tatcher.jpgQuelle aille au diable ou ailleurs, peu nous importe. Ce qui restera de cette dame ce sont  les traces toujours vives et sanguinolentes  du fantasme libéral du laisser-faire, du laisser-aller, du laisser- pourrir.

Le triomphe de la finance et des actionnaires, des affranchis et des  arrogants, le règne scabreux, impudent et inconséquent de l’insolence de l’argent lui doit un remerciement authentique

De Jacques Attali au bureau national du Front National, de Christian Jacob à Madame Guigou, aucun n’a manqué à  l’imposant hommage  qu’appelle le décès de celle qui a inventé la stratégie du laisser pourrir !

Elle a tout laissé pourrir, jusqu’à la mort de ses adversaires les poursuivant après leur trépas salissant leur agonie au bord du tombeau.

Ils n’auront pas assez de mots doux pour glorifier la casse des services publics, lorsque pourchassant de sa haine de classe les mineurs de charbons anglais, producteurs de 80% de l’énergie du pays, elle mobilisera contre ceux qu’elle appelle  les « ennemis de l’intérieur » toute la panoplie répressive de l’Etat. Tous les libéraux du monde lui doivent l’expérimentation d’une police équipée de moyens militaires qui métamorphose les houillères en champ de bataille, en territoire occupé. De cet épisode on oubliera vite les 20 000 blessés, les 11000 arrêtés, les 6 mineurs qui mourront sur les piquets de grèves, les 3 adolescents assassinés par la police !

On oubliera tous cela, parce que ce sont les nôtres qui sont crevés ! On l’oubliera et on repeindra la réalité de la dame  dont on nous dit qu’elle a sauvé le royaume uni ! Elle a surtout donné du courage aux requins des puissances de l’argent qui dés ces jours ont compris quel type de gouvernants leur convenait !

Ils n’auront pas de phrase assez liquoreuse, de paroles assez tièdes et suaves, sirupeuses jusqu’au haut-le -cœur pour taire le calvaire de Bobby Sands.

Héro combattant de l’armée républicaine, mort un joli mois de mai de 1981, mort de faim et de soif au bout d’une torture de soixante six jours. Ils parleront à demi-mot de son combat contre l’occupation britannique, mais ils tairont comme un secret honteux l’autre combat de Bobby Sands qui était celui contre l’intransigeance !hell

L’intransigeance est la grande  innovation politique que  Madame Thatcher a donnée à tous les libéraux du monde entier !

Cette allégorie du fer, véritable conception moderne de la phase dans laquelle se trouve la lutte des classes est le veritable apport que la pauvre morte légue aux libéraux du monde entier !

Pour que la finance impose ses règles, le pouvoir politique soumis à leurs exigences doit à la même proportion et inversement soumettre le peuple à un régime sévère d abandon de ses droits sociaux, économiques et politiques !

C’est le sens des politiques mises en œuvre par la troïka, c’est le sens  de l’humiliation faite au peuple grec, c’est le sens de la répression des syndicalistes en France sous Sarkozy, c’est le sens des amendements solfériniens pour minimiser la loi d’amnistie que proposent les députés du Front de Gauche.

marche citoyenneIls peuvent la glorifier, la vieille dame indigne qui se meurt, ils peuvent croire qu’à la fin tout passe pourvu que l’on ne cède point  le mouvement irrépressible des hommes et des femmes qui ne supportent pas les fers qui blessent est intact.

Les agitations pathétiques de la classe politique française autour de l’éthique, de la morale et de la déontologie sont autant de signes désespérés, non pas d’une caste de tous pourris, mais bien d’un personnel politique libéral devenu incapable d’animer un mode de gouvernance susceptible d’enrayer les outrances des banquiers et des financiers !

Le peuple qui surgit souvent soigne les maux de ceux qui nous blessent !

La sixième République Vite !