jeudi 22 novembre 2012

Oh ! Mais comment saviez-vous que j’aime tant les châtaignes !

chataigne.jpgNous voilà donc revenu au bon vieux temps de Jacques Chirac, lorsque les élus de Corrèze jouissaient de leur rond de serviette délicatement posé sur la table présidentielle. L’un est vaguement normand, l’autre assurément parisien et pourtant ils partagent tous les deux d’avoir vécu ces longues années récurrentes ou tous les week-ends, dévoré d’ennui comme un monde de Bernanos, affriandés de châtaignes et de cèpes desséchés, épaissis de Limousine charnue, ils se sont engraissé de la sottise ordinaire . Joyeuse, plaisante et légère, au coin d’un comptoir en formica, vernis par la chaleur envoutante d’une poêle forcement mal réglé.

Epouvantable destiné de ceux qui rient quand la compagnie raconte des blagues, abominable providence pour celui qui colle à l’air du temps, tel un chien qui jappe et qui sautille quand son maitre arrive !

Lundi soir, le Président Hollande recevait à l’Elysée les élus de Corrèze…

Le japon suffoque de la poisse nucléaire, le continent africain s’éteint doucement, tout doucement de ne pas manger, de ne pas produire, d’ouvrir ses marchés, le moyen orient ne peut plus dissimuler la folie religieuse qui ravage les vies, les corps et les esprits… Une roquette jetée au hasard faite de haine et d’antisémitisme engendre instantanément des centaines de morts, on crève à Gaza ! 10 millions de pauvres misèrent en France… et des dizaines de millions d’autres dans toute l’Europe….

Le monde vit cet instant de folie, et sans doute serions-nous trop malheureux, presque on en pleurerait, si nous prenions  les décisions que pourtant la réalité s’égosille à crier.

Ca beugle aux quatre coins du monde, ça braille sur tous les continents, ça grince et ça crisse, bientôt c’est sur ca va craquer…

Et pourtant on feint toujours de croire, qu’immuablement le temps passe, l’hiver sur la neige de Super-Barèges  et le cul au soleil d’Agadir pour les vacances d’été… Une autoroute par ici, une LGV par là… les métropoles ont leur madone et pas que dans les landes….  (NDD est en Loire-Atlantique) a65.jpg

La cécité qui frappe   nos élites  doit se nourrir quotidiennement  de fadaises et de balivernes. L’entêtement bovin qu’ils mettent à nourrir la bête de la finance ne peut pas ce concevoir sans approvisionnements réguliers  en ineptes platitudes, en boniments et sornettes…

Bien sur les experts ne font pas semblant, ils mouillent la chemise les Gallois et Attali, ils ne ménagent pas leur peine les BHL et les lauvergeons, ils ne s’épargnent d’aucune bassesse les colombs  et les Valls… Ils sont prêts les Juppé et NKM... Interchangeable, en accord parfait... il n’y a pas d’alternative, il faut que ca passe…  Mais parfois ca résiste, plus que l’on  ne l’avait imaginé…

Les vies sont humaines et parfois tout- bas, les femmes et les hommes se saisissent de leur cœur d’abord, ils se mettent à appréhender le monde, ils essaient de le pénétrer,  de le déchiffrer, de le comprendre…  et souvent à la fin, ils imaginent même qu’ils peuvent le concevoir !

C’est ce moment plus que nul autre que redoutent  les maitres et leurs conseils, cette heure où une assemblée humaine décide  de l’économie  et de l’ordre, de la hiérarchie et des normes, du régime et de la structure… et même du goût et de la texture…  C’est ce temps, ce temps moderne et précis, aussi infini que l’espace qui le sépare de la seconde d’avant qui les effraient…. Ca peut casser à tout moment, les maitres s’apercevront de leur condition de valet… et tout peut s’écrouler…

PAF ! Et plus rien ne tient…

violenceJ’aime a appeler ce moment le tiers-temps, référence au classement dans lequel, en définitive, ils nous ont toujours assigné… Nous qu’il est urgent de ne pas prendre au sérieux, nous qu’il faut museler dans le mépris puisque nous ne voulons pas de leur muselière…

C’est sans doute pour cela, que le Président Hollande, incertain sur ses valeurs républicaines, en appelle à la conscience intime du Maire UMP des trois bœufs-sur Corrèze…

C’est parce que ca rassure, ca légitime les experts …

« En fait la différence profonde entre un riche et un pauvre, c’est le pognon »….lui dit cet élu de Corrèze  en lui remettant lundi soir deux petits châtaigniers

«  Comme c’est gentil, Mais comment saviez-vous que j’aime  tant les châtaignes ! »lui a répondu le président