Mais « il est où l’avion » ?
La question va devenir c’est sûr, mythique, un peu comme un non mais Allo ! T’es de gauche et tu supprimes les élections prudhommales !
C’est parce que l’avion du Président a pris la foudre dès le premier jour en volant se coucher lamentablement dans les draps de MerKel pour la plus grande satisfaction des rentiers allemands, que le Président est durablement désorienté.
De la gauche, il ne se souvient de rien.
Coincé entre le marteau de l’offensive patronale qui atteint un niveau de gloutonnerie jamais égalé et la rigueur budgétaire qu’il a lui-même décidé. Chacun de ses pas est un recul, chacune de ses décisions est une victoire énergisante pour Nicolas Sarkozy, un bol d’air vivificateur pour celui qui n’en espérait pas autant.
Le « Crédit impôt pour la compétitivité et l’emploi », cette mesure stupide qui coute 20 milliards par an au contribuable est sans doute la plus révélatrice du reniement absolu des engagements de campagne du candidat Hollande en ce qui concerne la hausse de la TVA. Tous ont encore en tête les affiches du Pari Socialiste fustigeant l’injuste hausse de TVA prévue par l’équipe de Sarkozy. Reprendre à la lettre la méthode Sarkozy, c’est expliquer aux Français qu’il n’y a pas d’autre politique possible, c’est entretenir la campagne permanente de Sarkozy !
Avec l’adoption de l’ANI, les solferiniens ont infligé au monde du travail une régression sans précèdent, imprimant une involution du droit du travail qu’aucun nervis du Medef n’eut espéré d’une chambre même toute bleue !
Mais c’est ce gouvernement qui brutalise les syndicalistes et revient en arrière sur des décennies de luttes ouvrières et salariales.
En inversant le message historique de la Gauche ce gouvernement assoit quotidiennement et confortablement l’intégralité des sornettes libérales qui alimentent le fonds de commerce de la droite depuis toujours.
La campagne permanente que cette bande met en œuvre au service de l’idéologie libérale ne serait pas complète sans la dramatique et pathétique question de la fixation entretenue au plus haut niveau de l’Etat sur la question des Roms.
Il y a encore peu de temps le « problème » des sans- papiers surgissait sur le terrain médiatique épisodiquement, encore fallait-il toute la hargne de la presse d’extrême droite, toute l’application de l’Express et surtout on parlait alors de 200 ou 400 000 sans-papiers !
En reprenant à la lettre l’agitation nauséabonde d’un Sarkozy ou d’un Hortefeux, il suffit aujourd’hui de 20 000 malheureux Roms pour déclencher une intervention télévisée du Président Hollande au sujet d’une pauvre enfant livrée au jugement du prince : Toi tu peux rester, tes parents non !
Sarko n’aurait pas osé, Salomon se serait senti honteux, Hollande ose !
François Hollande n’a qu’un but politique en épousant méthodiquement les antiennes de la droite, il pense sans doute affaiblir durablement la gauche. Croyant ainsi mettre en scène un scénario rêvé qui ne laisserait au milieu de la scène politique qu’une opposition factice entre sa personne et le Front National !
C’est le rêve qu’il partage avec Marine.
Mais cette habileté-là, vient d’atteindre ses limites, en se livrant méthodiquement aux thèses de la droite Sarkosienne, les solfériniens risquent d’en payer le prix fort en découvrant que la jonction idéologique entre le FN et les sarkozystes est bel et bien achevée depuis la dernière présidentielle. Ils s’apercevront bien trop tard que ce qu’ils croient être leur ruse est une campagne continue qui favorise le retour de Nicolas Sarkozy !
En bradant les valeurs communes de notre histoire de la même manière qu’il s’applique au démantèlement méthodique d’EADS, il ne pourra bientôt plus se demander : où est l’avion ?
Il admirera dans un ciel bleu marine étincelant le vol du Sarko 2