mardi 31 décembre 2013

Comme une quenelle en hiver.

4847797407_1887150f35.jpgLa nuit qui ne vient pas n'éteint pas ce jour qui ne perce pas. Les pattes gelées crispées sur la branche pétrifiée d’un arbre pourtant bien plus haut que les autres, les zoiseaux désorientés regardent l’hiver.
Glacés nous sommes glacés, par la puissance irraisonnée des souffles froids que les pulsions de morts transportent accrochées aux bribes du vivant. L’anti système ne veut tout juste rien dire. Il est à la fois l’ironie du puissant, l'amusement du riche comme il est la branche sur laquelle s'agrippe le pourtant déjà noyé. L’apparente révolte de la soumission acceptée. Il n'est de geste anti système que ceux de la lutte anticapitaliste, tout le reste est un boulguiboulga infâme lourd et pâteux dont le seul mérite est de salir la légitime aspiration de l'humanité entière: mieux vivre!
La quenelle est un produit frelate, personne n'en connaît les ingrédients, et c'est exactement pour cela qu'elle est devenue en quelque mois la passion des anti systèmes, chacun y met ce qu'il veut, ce qu'il comprend de son propre malheur, ce qu'il suinte de ses frustrations, ce qu'il attend de son impuissance. Voyez bien à cet instant pourquoi les fascistes en raffolent.
Recette grandiose qui amalgame et confuse, la quenelle qui ne doit rien au génie du verrat peut pourtant se revendiquer du cochon et s'écrier: Qu'en elle tout est bon!
Voilà une autre des grandes confusions que porte la quenelle, on croit avoir à faire a du cochon alors qu’il s'agit a peine d'un roulé de vice, d’un ramassé de dégoût, de malpropre, d'immondices et de sale!

C'est bien du cochon mais au sens dérivé.6339052583_8cc9322457.jpg

Ils sont fort les Soral et sa bande, qui détournent méthodiquement le sens du réel pour en faire un récit qui bannit le raisonné, le juste, le solidaire, le vrai. 

La quenelle est un mensonge. Et la quenelle est bien la mode imposée par un système qui pourtant ne tient plus. La quenelle est un mensonge qui triomphe d'un monde gelé et pétrifié par l'ampleur des attaques qui lui sont faites!

Les vrais propagandistes d'un monde qui part en quenelle ne sont pas les imbéciles du ballon rond qui croient à l'authenticité de leur pauvre geste anti système assis sur les millions qu'ils gagnent en poussant la ba-balle qu’ils espèrent propulser entre deux piquets. Ce n’est pas plus l’œuvre d'un clown pathétique à la dérive, ce n'est pas le geste de Bruno Gollnish qui, c’est son talent, fait du feux de toutes croix, le Pen père peut bien s'amuser d'un geste stupide, la quenelle gagne du terrain chaque jour!

-Dans une ballade parisienne de Laurent Deutsch, l héroïsation promotionnelle de Charles Martel constitue bel et bien une quenelle!

-Dans la reconstitution haineuse d'un masque de Robespierre perce le goût frelate d'une autre quenelle!

-Dans les mots d'un président normal qui engage la lutte contre la finance encore une quenelle!
- Dans un ministre de l'intérieur qui stigmatise une population en lui interdisant les capacités de se reconnaître dans la République: Quenelle!

-Dans les chiffres du chômage qui baissent : une énorme quenelle!

Cet hiver est décidément bien trop long, notre réveil tarde dangereusement, les lumières même pâles doivent surgir à nouveau. Car ils gagnent2834846365_394ffa33fd.jpg tous les jours.
Le 10 décembre dernier, au Parlement européen, le vote majoritaire, de sept voix, d'un texte favorable à la primauté des états en matière de droit à l'avortement entrainait le rejet de la proposition d’un accès généralisé à la contraception et aux services d'avortement.
B. Gollnisch entraînait tout le PPE et les droites européennes dans une magnifique quenelle réactionnaire qui quelques jours plus tard imposait aux femmes espagnoles la violence de leur combat "anti-système" leur haine féroce de l’égalité!
Ce jour qui ne perce pas ne retiendra pas longtemps la nuit si nous nous ne trouvons pas la pédagogie nécessaire à l'enseignement des gestes qui sauvent.
Il n y a qu’un geste, un seul qui permet de donner de la force aux aspirations éparses d'un peuple pétrifié d'isolement, désorienté par toutes les propagandes orchestrées.Ce geste consiste à rassembler chaque doigts au creux d’une main ouverte en formant ainsi un poing ferme qu’il suffit à chacun de lever pour les voir dégarpir