mercredi 5 juin 2013

Retraites : Le mieux serait de tuer les vieux à la naissance…

vieux.jpgC’est une affaire entendue, le énième rapport sur le déficit « abyssal » des retraites racontera la même fadaise. Platitudes, sornettes et sottises, tenez vous prêts, l’argumentaire est connu. La contre réforme des retraites est en dans les tuyaux et la thèse du « on vit plus vieux, il faut travailler plus longtemps » sera déclinée à n’en plus finir.

Bien sûr, il suffirait  d’argumenter que l’augmentation de l’espérance de vie est une quête  à peu prés aussi vieille que l’humanité et qu’elle n’a jamais empêché par le passé, ni le partage des richesses ni la diminution du temps de travail, ni même l’amélioration globale du niveau de vie, y compris des retraités !

Bien sûr, il serait facile de démontrer que c’est d’abord le chômage de masse qui entrave la viabilité de  notre système de répartition. Il faut savoir qu’une immense partie des salariés est déjà hors du monde du travail au moment de faire valoir ses droits !

Dés lors repousser, sans limite, l’âge qui permettrait de jouir d’une retraite à taux plein revient en réalité à transférer les sommes qui leur sont dues au titre de la retraite sur les minima sociaux qu’ils leurs sont accordés par les ASSEDIC ou le RSA…

Bien sûr, tout le monde peut comprendre qu’obnubilé par cet objectif stupide de faire travailler les salariés  jusqu’à 67 ans et plus,   on brise  un des fondements de la philosophie de notre système qui repose sur la solidarité entre les générations. Car en effet  pour que les actifs puissent payer les pensions des retraités, il faut nécessairement que les salariés puissent partir à la retraite, pour ouvrir des emplois à la nouvelle génération ! Repousser sans cesse l’âge de départ à la retraite enferme dans le même temps la jeunesse de ce pays dans le mort.jpgchômage !

Alors  voilà, avec leur raisonnement  entièrement tourné vers la politique de l’offre, avec leur choc de compétitivité et des salaires de plus en plus bas, avec leurs règles d’or et le corset budgétaire, les incapables de Solférino, les désarmés du progrès social, les fatalistes du temps qui passent n’ont rien d’autre à proposer que de prolonger le temps de travail en espérant que les nouvelles pathologies  qui apparaissent aient raison du temps dont disposent les travailleurs pour jouir d’un peu de repos !

Le mieux serait donc de les tuer au plus vite ! Pourquoi pas à la naissance, voilà des citoyens qui seraient devenus si compétitifs qu’ils ne couteraient rien tout au long de leur vie de mort !

Il y a pourtant bien  d’autres solutions, c’est d’abord celle de la répartition des richesses, dans l’entreprise même :

Il est ainsi possible de relever progressivement les cotisations patronales en baissant en parallèle les dividendes versés aux actionnaires (cette part est en effet passée en trente ans de 3 % à 9 % de la valeur ajoutée brute des sociétés non financières, sans aucune justification économique). L’investissement productif ne serait ainsi  même pas touché et cette mesure n’aurait pas d’impact sur les prix. Mieux le  biblique objectif de la compétitivité  serait   renforcé ! Le frein principal  à la compétitivité  des entreprises c’est la gloutonnerie des dividendes !

Ensuite nous avons l’outrecuidance de penser que l’ensemble des déficits des compte sociaux, santé famille, retraite, qui représentent  14 milliards de déficit annuel selon  le dernier chiffrage en vogue ne résisterait pas une heure à la mise en œuvre d’une des propositions phares du Front de Gauche lors des élections présidentielles. La taxation des revenus financiers (Juste des revenus financiers !) au même niveau que les cotisations sociales acquittées par les seuls salariés  rapporterait dans les caisses 20 milliards !

Au lieu de cela les solfériniens  s’apprêtent  à bricoler la misère,  à trifouiller dans notre porte-monnaie, ainsi veulent ils  aligner la CSG des retraités sur celles des actifs ! Ils veulent supprimer l’abattement de 10% dont bénéficient les retraités imposables, itou pour les couples qui ont élevé 3 enfants !

retraite.jpgLa guerre au vieux est déclarée…

Pour qu’il meure plus vite le vieux, autant le blesser plus jeune, c’est le sens des mesures réservées aux salariés. Désormais lorsqu’un travailleur cotisera 100 euros seuls 95  généreront des droits !

Il voulait faire la guerre à la finance, c’est sur les travailleurs qu’il donne la canonnade !