mardi 10 juillet 2012

Parfois le parfum…..

odeurs.jpgC’est une étrange nouvelle qui déborde de nos radios et de nos télévisions : la France bénéficie désormais d’emprunts négatifs ! Mais qu’est ce à dire ? Comment est ce donc possible ?

En cette période d’argent rare, cher, par ces temps où la crise, la grosse crise, la méchante crise dangereuse et quasiment luciférienne dépression pèse  sur toutes les destinées laborieuses, Michel Sapin, a trouvé hier matin, sur le marché couvert de l’argent presque 3.5 milliards d’euros à un taux de -0.005 %. Mieux encore il a déniché 1.6 milliards d’euros supplémentaires rapportant 0.001% de plus à l’heureux débiteur : La France !

Cette affaire n’est possible que par la grâce d’éléments en apparence contradictoires. D’abord, nous voilà donc convaincu d’une chose : les préteurs institutionnels que sont les grandes  banques, les fonds de pensions et les grandes assurances sont assis sur un magot, une trésorerie, un pactole qu’il est urgent de mettre en lieu sur ! Les banques qui sont le mieux informées sur elles mêmes, sur leurs pratiques, et sur leurs jongleries savent parfaitement que l’argent n’est pas en sécurité chez leurs consœurs. C’est donc une évidence, il faut le placer en lieu sur. Mais alors pourquoi la France !

Parce que le discours de François Hollande est clair net et précis !

Vous l’avez compris, je ne parle pas là, de la conférence sociale en cours qui n’accouchera ni du smic à 1700 euros, ni de la retraite à 60 ans, ni de l’interdiction des licenciements boursiers, ni du rétablissement du CDI comme norme du contrat de travail, ni même de l’ébauche  d’un salaire maximum…. Non il ne sortira rien de tout cela, à part peut être, une exonération nouvelle de cotisations patronales  grimée en contrat de génération ! Non tout cela n’est que de la mise en scène destinée à tuer les quelques jours pourris de temps pluvieux de ce début Juillet. Ensuite, Chérèque et Parisot, pourront partir en vacances peinards, Thibault n’ayant rien renégocié des lois pourries de restriction du droit de grève dans les transports dits publics. cdi.jpg

 Ce qui est clair net et précis dans le discours de Hollande, ce qui est prouvé par les premières mesures prises c’est son engagement budgétaire et sa promesse faite aux marchés de ramener le déficit public à 4.5% du PIB avant la fin de l’année 2012 et à 3% en 2013. L’objectif final étant d’être soumis à la règle d’or en 2017.

Et bien voyez vous, les marchés ce n’est pas comme les électeurs. Les marchés ne sont pas des ingrats. Car pour réussir ces objectifs, c’est 40 milliards d’euros par an  que le gouvernement devra ponctionner à l’économie réelle. 40 milliards d’euros directement prix dans les revenus du travail pour aller directement dans les poches des actionnaires, dans les méandres des tuyaux du capital ! Dans les banques et leurs circuits obscurs. Et pour eux, cela vaut bien rémunération.

Donc reprenons les choses dans l’ordre : Les banques croulent sous un pactole directement issu des politiques en cours qui permettent un transfert des richesses du travail vers le capital, bref un hold-up ! Cet argent pourri n’a pas d’autre lieu plus sur que celui des états, qui contrairement au catéchisme en cours sont loin d’être en faillite et  bénéficient de la richesse infinie du travail des hommes et des femmes. Richesse d’autant plus infinie que les sornettes à l’œuvre abaissent quotidiennement la part nécessaire d’argent au renouvellement de cette force de travail (ok … je fais un peu mon marxiste…. Mais quand même).

Par conséquent il est « naturel » que les rendements de l’argent entre banquiers, évoluent à l’inverse des cours, et la faiblesse affirmée et voulue de ces taux n’a d égales que la flambée du cours des obligations !

geluck.jpgLa rémunération même modeste  que vient d’obtenir le Ministre de l’économie et des finances s’apparente en réalité au prix du recel !

Pour prouver cet élément il suffit à un juge pénal d’établir que le receleur, en la circonstance l’état français, n’a aucun doute sur l’origine de la chose qu’il utilise ou dont il bénéficie. Le code pénal, pour celui qui recèle une mobylette volée, pour aller au travail, par exemple, n’impose ni une connaissance de la nature et de la qualification de l’infraction d’origine, ni une connaissance de l’identité de son auteur !

Michel sapin adore le monde de la finance à la manière de jean Baptiste Grenouille, cet enfant malade  et solitaire qui devint un grand parfumeur grâce son odorat hors norme ! Issu de l’imagination romanesque de Patrick Süskind, Grenouille n’a d’autres passions que celles des odeurs, et chaque seconde de sa vie n’est guidée que par son insatiable quête de nouvelle fragrance !

Dans sa recherche improbable d’ingrédients nouveaux, Grenouille est irrésistiblement attiré par le parfum naturel des jeunes filles, il en tuera beaucoup pour leur voler leur odeur….

Combien de crimes si difficilement réversibles le gouvernement de Sapin commettra t-il  pour extraire de l’essence du peuple le parfum du changement.