mardi 7 mai 2013

Au petit bal des copinages, ouverture de la grande braderie !

danse.jpg«Non, ce n'est pas le retour des privatisations mais c'est une gestion fine du capital de l'Etat, en conservant son rôle d'Etat stratège», a déclaré Moscovici la buse, «Nous avons besoin d'investissement. Ce qui est crucial aujourd'hui, c'est la relance de notre économie, la croissance, la création d'emplois, et pour cela, il faut tout faire pour investir et le faire sans creuser les déficits puisque nous voulons garder le cap du sérieux budgétaire», a-t-il expliqué.

A mourir de rire ! Pour ne pas fondre immédiatement en pleurs…

Toute l’habileté des solfériniens se résume en une seule technique : ôter leur sens aux mots pour farder la réalité jusqu'à ce que la photo qui nous en livre finisse par être bonne !

La politique d’austérité n’est qu’une gestion rigoureuse, les cadeaux aux actionnaires ne sont qu’une boité à outil quand les mesures de coupes budgétaires ne sont que des graines semées dans un jardin  imaginaire !

Ainsi la seule réponse politique qui aura été apporté à ce beau dimanche de la gauche retrouvée est d’inscrire sur l’agenda du gouvernement une série de privatisation qui sonne le début de la grande braderie !

Dans le viseur des liquidateurs il y a bien sur  GDF-SUEZ, mais aussi des fleurons  comme EADS, l’Etat a déjà d’ailleurs vendu nombre de ses parts qu’il détenait dans le groupe safran 1er équipementier de l’aéronautique !privatisation.jpg

Début avril, le ministère de l'Economie avait ainsi annoncé avoir cédé 3,12% du capital de Safran, soit 13 millions d'actions, à des investisseurs institutionnels. Et quelques jours plus tard, EADS a révélé avoir conclu un accord avec l'Etat pour lui racheter hors marché 1,56% de son propre capital, pour 482,7 millions d'euros.

C’est ce qui s’appelle le bal des copinages ! Car dans  le même temps, ces mêmes entreprises reçoivent des subventions  publiques non négligeable, ainsi récemment la région Aquitaine soutenait à hauteur de 160 000 euros le projet d’un avion électrique développé par EADS, cette somme venant abonder elle-même les écots du conseil général de Charente-Maritime et des fons européens  FEDER. SAFRAN idem, … Vous pouvez trouvez tout cela en vous baladant sur les sites institutionnels des collectivités territoriale ! Toutes les collectivités territoriales !

C’est comme ca, sous la pression de l’emploi, face au chantage au chômage, que les pôles dits d'excellence, les clusters à trois balles exacerbent la concurrence entre les territoires drainent de l’argent public et rémunèrent leur actionnaires !

C’est une tuyauterie impeccable, la privatisation de la richesse publique se fait par les deux bouts ! On donne l’argent  qui sert à l’achat de notre bien !

donations.jpgLes milliards coulent à flot vers les entreprises et dans le même temps on nous explique   par tous les moyens combien l’idée même d’entreprise publique est saugrenue,  une nationalisation de ce qui reste de la sidérurgie « coûterait trop cher », comme si on ne pouvait pas faire autrement qu’indemniser des actionnaires, surtout quand, depuis quarante ans, ceux de la sidérurgie ont reçu au bas mot 60 milliards d’euros.

Quand la nationalisation est imprudemment  évoquée par le « ô combien révolutionnaire » ministre du redressement productif elle n’est pourtant que temporaire.

 Autrement dit, on aurait accrédité, pour le coup définitivement, l’idée qu’on nationalise juste le temps qu’il faut pour socialiser les pertes avant de reprivatiser les anticipations de profits.

La seule cohérence de ce gouvernement est dans le consentement assumé du triomphe de l’accumulation financière, ce qui se passe sous nos yeux  est une mutation extraordinaire des socialistes en solfériniens qui accompagnent, précédent, organisent la transformation nécessaire du capitalisme en une petite dictature oligarchique.

Pendant la braderie, le bal des petits copinages fait tourner la tête.