lundi 20 août 2012

Debout les Médiacrates….. C’est l’heure !

chimulusOn ne va pas pouvoir finir le mois d’Aout avec la canicule. Ginou  92 ans  ancienne garde-barrière à Clignac en Corrèze est bon pied bon œil,  personne ne meurt, aucune victime, c’est à désespérer, elle vient de s’acheter le dernier livre d’Amélie Nothomb et découvre  tranquille un barbe bleu devenu grand d’Espagne et défenseur acharné de l’inquisition !

12 verres d’Ogeu par jour, un verre de pschitt orange le soir ! Et la vie s’écoule tranquille, normale, j’ouvre les fenêtres et je ferme les volets….

L’austérité est une discipline, elle finit toujours par étouffer celui qui  s’y astreint. La récession est là, avec son lot de capitulations et de renoncements.  La politique austéritaire imposée par les rentiers allemands augmente quotidiennement le thermomètre de notre impatience….

De l’air, de l’air ! Il nous faut de l’air… voilà la chose que Jean-Luc Mélenchon a osé dire dans le journal du dimanche d’hier !

Rien d’autre…  voter la loi sur les licenciements boursiers  déjà acceptée par le Sénat, commencer par lever l’interdiction de travail qui pèse sur ces malheureux roms, voter la loi bancaire promise qui permettrait de rééquilibrer le rapport de force avec la finance, bref, donner du contenu à l’attente citoyenne qui a permit la défaite de Sarkozy, ne pas réduire le changement à la tranquillité  des TGV face à la fulgurance du Sarko one….

Jean- Luc Mélenchon ne dit rien d’autre dans cet entretien et pourtant force est de constater que ce faisant il a  fait sonner le réveil des chiens de gardes, redevenus tout à coup sensibles à la parole politique et oublieux du sort de Ginou !

Quelques exemples de l’indignation dominicale, C’est Benoit Lasserre de Sud-Ouest qui frappe le premier, mi-vénal mi-vachard, il fait mine de s’indigner du choix du JDD pour effectuer sa rentrée politique :

« ca ne le turlupine pas trop, Mélenchon, d’effectuer sa rentrée médiatique dans le JDD, un journal qu’il doit classer surement à droite.. ».

Plus tard dans la matinée c’est un aigle d’Europe 1 qui réduit le contenu de l’entretien à cette extraordinaire spiritualité :

« Mélenchon au JDD, Chavez pas tout compris ».

pp.jpgLe dessein est clair, réduire son propos à une supposée fascination pour les sympathies de Chavez envers Kadhafi ou  Mahmoud Ahmadijenad. Pile l’inverse de ce qui est expliqué dans l’interview : « Je n’ai pas du tout la même évaluation que lui du gouvernement religieux de l’Iran, que je considère comme très dangereux. »  Voilà ce que dit Jean Luc-Mélenchon dans le JDD en conclusion d’une réponse à ces liens avec les révolutions d’Amérique latine.

Mais peu importe le mot d’ordre est donné, et Anne  Sinclair, figure du commandeur de l’éthique du journaliste indépendant, se croit obligée d’apporter son twitt à l’élégante méthode :

 « Un #Mélenchon au vitriol dans #JDD : Plus sévère sur les 100 jours d'Hollande que sur les 4926 jours de Chavez au pouvoir. Etrange, non? »  

Je passe, sur le traitement des journaux télévisés qui répètent en boucle leur trouvaille du jour : « Mélenchon est le premier opposant d’Hollande ».

 La palme de la contre vérité revient tout de même à BFM télé qui présente l’interview en faisant paraître sur nos écrans cette phrase :

« Après dix ans, la gauche revient au pouvoir et tout ce qu’il y aurait d’urgent à faire, ce serait un collectif budgétaire et une loi sur le harcèlement sexuel ».

 Cette présentation laisse à penser que Jean-Luc Mélenchon minimiserait la nécessité de  l’urgence et l’efficience de cette loi que pourtant  notre groupe a votée. Elle omet surtout la fin de la phrase qui est sans ambiguïté : « s’il y avait urgence sur le harcèlement sexuel, est ce qu’il n’y a pas aussi urgences sur les licenciements par exemple? »

On le voit, les chiens de garde sont de retour, arrivé  à Paris par le train du matin, c’est Claude Posternak, conseiller en image de Martine Aubry, chroniqueur de France-Inter, publiciste sans Rolex qui achève  ce concours de la mauvaise foi en commentant cette phrase : « je suis à la disposition du Front de  Gauche mais pas en qualité de potiche » par le très argumenté et puissant :

«  Melonchon de cavaillon »

La question qui se pose après ce florilège de la pensée argumentée de nos éditorialistes les plus talentueux est de comprendre la raison pour laquelle ils sont si prompts à la déqualification, à la dérision, à la dénaturation des propos  d’un des  porte-parole du Front de Gauche.

hh.jpgHé bien c’est tout simplement, qu’ils savent, que le Front de Gauche est devenu la seule alternative crédible aux politiques mises en œuvre en Europe.

Ils ont lu les contributions, les textes de la gauche du parti socialiste, ils ont compris que le leadership idéologique à gauche venait de basculer en faveur du Front de gauche, ils ont décelé la fragilité de la tactique qui consiste à occuper le terrain en prenant le train de là à là pour arriver toujours au même endroit. De sommets en sommets, de rencontres de la dernière chance en tête a tête berlinois, tout le monde a bien compris désormais, qu’il existe qu’une seule façon de ne pas jeter l’Europe plus en avant dans la misère et l’étranglement. C’est de rompre avec les dogmes de la troïka et de mettre en ouvre une politique au service de l’économie réelle, celle qui s’occupe des Humains et de la Terre.

Hollande devra bientôt choisir, ou il change de politique, ou le Front de Gauche deviendra la gauche tout court !

Debout les médiocrates la température monte !