Syriza c’est le parti qui en 2009 faisait moins de 5% des voix !
Il se retrouve désormais la première force de gauche en Grèce, avec plus de 17 % des voix !
Syriza n’est pas un groupuscule sorti de nulle part, il est le long le fruit d’un lent murissement des communistes grecs qui dés la fin des années 70 souhaitent rompre leur relations privilégiées avec parti communiste d’union soviétique, il est l’alliance de ce besoin d’indépendance et de démocratie avec la rencontre de la jeune génération pro-européenne qui dés 2007 salue la naissance de die Linke.
Accusé par tous les chiens de garde du système, ils existent aussi en Grèce, d’être profondément anti-européen et gauchiste, Syriza a su construire une crédibilité sur deux axes forts.
Premièrement, il existe une autre politique possible en Grèce et en Europe, une politique basée sur un plan de croissance européenne et sur une annulation pure et simple de la dette de la Grèce.
Deuxièmement, Syrisa a toujours affirmé son intention de gouverner, en proposant à l’ensemble de la gauche de s’unir autour d’un programme volontariste, résolument tourné contre la finance, audacieusement dirigé au service du peuple, valeureusement décidé à mettre fin aux supplices des femmes et des hommes , Alexis Tsipras, est en train de faire la démonstration que la gauche qui ne renonce pas est la seule alternative crédible aux politiques austéritaires que troïka européenne et péteux de la social démocratie rassemblée, continuent de porter comme seul horizon possible à leur aveuglement.
Mais il existe un autre enseignement à tirer de la situation grecque, la division et les calculs à la petite semaine de l’autre gauche ne peuvent plus être à l’ordre du jour !
Nous devons y penser en permanence, sans cette maudite scission de Syriza , qui a vu un petit groupe se détacher du rassemblement pour tenter d’arranger les brouettes avec le PASOK de Papandréou, l’autre gauche serait arrivé en tête et aurait, de par le système électoral grec, cinquante députés de plus. Sans un KKE (parti communiste grec) obtus et résolument inutile, le rassemblement de Syrisa serait arrivé très, très largement en tête.
Il nous faut au Front de Gauche avoir en tête cette exigence d’unité de tous ceux qui souhaitent rompre avec les politiques libérales, la situation en France n’est pas exactement la même, mais cela tient plus aux circonstances qu’a une différence structurelle.
Il s’agit pour nous de regarder avec lucidité ces 30% d’électeurs de François Hollande qui ont choisi au dernier moment de changer leur vote quand ils avaient décidé de voter pour Jean Luc Mélenchon.
30% des électeurs de Hollande, si le sondage dit vrai, cela représente 9 points de l’électorat total, ajoutez à cela la candidature de diversion d’Eva Joly, la campagne résolument anti-front de Gauche de l’Ami Poutou, et de l’autre timbrée de Lutte ouvrière, et vous comprenez aisément que nous sommes passés tout prés, tout prés du grand chamboule tout.
En Grèce comme en France, la révolution citoyenne qui s’avance, a de nouveau rendez vous avec le suffrage universel, en Grèce, c’est de nouvelles élections qui seront convoquées au mois de Juin si notre ami Tsipras ne parvient pas à former une majorité.
En France le rendez-vous des élections législatives doit permettre une nouvelle progression spectaculaire du Front de Gauche. La capitulation de la direction d’EELV, qui renonce sans autres formes de délicatesses aux dossiers en cours comme l’aéroport de notre dame des landes, ou plus grave, qui abdique devant complexe industrialo-nucléaire, pour une vague promesse d’une poignée de députés qui ne serviront à rien doit nous conduire dans ces élections a revendiquer que le Front de Gauche est aussi le seul rassemblement qui fait de l’écologie politique une priorité absolue.
Les tentations d’une partie de la direction du parti socialiste d’hypothéquer toute crédibilité au changement en nouant une alliance catastrophique autour du soutien à la candidature de Bayrou le super austère du Béarn sont autant d’arguments que les candidats du Front de Gauche aux législatives doivent développer pour rassembler les aspirations aux changements.
Les deux taches immédiates du Front de Gauche consistent donc premièrement à élargir son assise politique en trois directions : vers les écologistes trahis et humiliés par le cynisme de leurs dirigeants érigé en règle de comportement, vers les électeurs socialistes qui voulaient virer Sarkozy à coup sur et qui ne veulent pas de l’austérité sauce béarnaise, vers les électeurs de l’extrême gauche qui comprennent que la situation n’autorise pas à la division de ceux qui veulent rompre avec le système et deuxièmement, a créer les conditions d’une arrivée massive de député(es) du Front de Gauche capables d’imposer le programme du changement et de renforcer le courant européen qui s’impose petit à petit contre l’austérité au service de la finance.