Le changement, c’est un président qui prend le train pour aller à Bruxelles… c’est tant mieux, ça lui fait un bon bilan carbone et nous une belle jambe.
Le sommet des 27 avait donc lieu hier soir, diner sans tabou, rien n’est interdit, rien n’est défendu rien…. Sauf le sacro-saint principe, l’intouchable dogme de l’indépendance de la banque européenne.
Les journaux du jour qui se répandent sur le libre débat qu’aurait imposé François Hollande sont donc tous et comme d’habitude des menteurs, juste des menteurs.
Le débat sur les Euro-bounds est tout juste un leurre, car en effet, pour mutualiser la dette au niveau européen, il faudrait créer un budget fédéral. Et donc franchir une étape fédéraliste supplémentaire qui n’est souhaitée par aucun des Etats membres.
Cette affaire est donc fabrication de fumée, théâtre d’ombre appliqué, réfléchi, qui n’accouchera que de l’acceptation du MES et d’un rajout incantatoire, implorant le retour de la croissance, tout comme on prie Ganesh, dieu intelligent et sage qui lève tout les obstacles !
Les solutions sont pourtant simples, radicales et concrètes, il suffit d’autoriser la banque européenne à prêter aux Etats membres, avec le même taux qu’elle offre aux banques privées. D’annuler la dette grecque et de s’appuyer sur le plan de redressement républicain fait de justice sociale et de partage des richesses que propose Syriza au peuple grec.
Au lieu de cela, on prépare en cachette la punition pour ce peuple qui refuse de se plier au diktat des banquiers et on imagine les scénarii pour l’exclure de l’Europe en provoquant sa sortie de l’euro.
Hollande a tort de se soumettre à ce double jeu, en refusant de choisir entre le ET ou le OU, en accolant les deux à son patronyme ça fini par faire hollandreou !
Double jeux aussi quand martine Aubry fait de Jean-Luc Mélenchon son adversaire principal, dans le pas de calais. Cet article du point : http://www.lepoint.fr/politique/jean-luc-melenchon-exaspere-le-parti-socialiste-23-05-2012-1464561_20.php est édifiant. Edifiant et révélateur de la façon dont ces gens mènent leur barque, un coup après l’autre, sans cap, sans visée, une politique faite de tricherie d’entourloupe, de basses victoires arrachées au prix de sacrifices exorbitants. Qu’ont ils fait de cette terre de gauche ? Comment ont-ils pu laisser croire que le Pen pouvait être une solution pour les fils et filles de mineurs, ceux là même qui ont fabriqué et conçu tous les mécanismes de la solidarité ouvrière ?
Ces gens qui gouvernent le parti socialiste ne peuvent pas s’étonner de se retrouver a un endroit qu’ils n’ont pas souhaité alors qu’ils ont pris une route au hasard ! Depuis Sénèque on sait qu’il n’existe pas de vent favorable pour ceux qui ne savent pas où est le port !
Cohorte fourvoyée, tribu corrompue et absorbée par ses calculs internes, embesognée et envoutée par la conquête de baronnies, la sauvegarde de pré carré, elle ne voit pas la tempête qui s’annonce, elle n’entend pas les clameurs d’une population assommée par la souffrance sociale, elle propose la rigueur juste à ceux qui n’ont plus rien. C’est des sous ! de l’argent, du bozouf, du pèze, du pognon qu’il faut remettre dans le circuit. C’est clair ou pas ?
Les euro-bounds ne sont qu’un jeu d’écriture pour garantir la rente des profiteurs, une partie de bonneteau, une trouvaille de comptable. Ce n’est pas une mesure susceptible de peser sur le coût de l’argent que la finance impose au Etats. Ce n’est pas, non plus la manière de répondre aux besoins des français, des espagnoles, des grecs et des portugaises. Ce n’est pas, non plus, la réponse qu’attendent, les millions de travailleuses pauvres victimes en Allemagne, des fadaises libérales de Merkel !
François hollande devra bientôt choisir, ou il rompt avec les intérêts de la finance et la période de résistance qui s’ouvre nécessite de tenir ferme la barre et le cap, ou il accompagne la dérive ultra- libérale de l’Europe et il rompt avec toute l’histoire sociale et européenne du mouvement ouvrier français.
François Hollande devrait se méfier de sa ressemblance par trop frappante avec le cardinal de Retz, auteur heureux de cette phrase : « on ne sort de l’ambigüité qu’a son détriment », celui qui était issu d’une famille florentine ( un peu comme le PS) dont la fortune avait été faite par Catherine de Médicis, qui appréciait les petits chiens, ce surdoué de la rhétorique, de la politique et de la galanterie finit par décevoir tout le monde…
Mais était-il bien cardinal ? Faisait-il bien de la politique ?