Il était né le 31juillet 1914, le jour où ils ont assassiné Jaurès, il était né le 11 avril 1916 à Maghnia, près d’Alger un jour du printemps ! Le jour ou refleurissent les bougainvilliers
L’un s’appelait Raymond, et l’autre Ahmed, d’une rive à l’autre de la méditerranée, ils ont traversé le sang et la fureur du 20 siècle !
En 1945 il adhère, suite aux massacres du 8 Mai, au parti de Messali Hadj, avant de devenir un des dirigeants de l’Organisation Secrète, arrêté en mai 1950 à Alger, il s’évade, et forme depuis son exil au Caire la délégation extérieure du FL N
Né juif d’une famille de petit commerçant, il entre en résistance le jour ou Pétain suspend les conseils municipaux, intolérable idée, pour celui qui s’est déjà évadé de son camp de rétention et qui aspire à la vie douce !
Ingénieur des ponts et marié à Lucie, elle-même professeur de philosophie, installés à Lyon en zone libre, ni stigmatisé, ni poursuivi, ni menacé, ni personnellement en danger, il saisit parmi les tous premiers l’impérieuse nécessité de se lever, de sortir de l’ombre, de s’organiser et de dire NON !
C’est avec Emmanuel d’Astier de la Vigerie, journaliste, qu’il crée le premier réseau de résistance active : « la dernière colonne » cinq mois plus tard le mouvement Libération édite son premier numéro dans la clandestinité !
RESISTER
Résister dans les djebels, unifier les peuples berbères, éduquer les bergers isolés et massacrés par les parachutistes aveuglés par le bon droit et la force du destin.
Faire mentir le Mektoub, comme disent ses frères, non, non et non ce n’est pas écrit, nos vies nous appartiennent, le peuple a droit à la dignité !
DESOBEIR
Désobéir aux lois scélérates de Pétain, et à la honte qui tache la République, refuser l’ordre infâme qui affame déporte et assassine, récuser, repousser, combattre, non pas en vertu de nos mérites mais par la force des amitiés, par la volonté incompressible de vivre, juste vivre !
SUPPORTER
Supporter d’apprendre que les siens sont morts, morts à Drancy, Morts dans le train, Morts à Auschwitz, supporter que son frère a été torturé à la villa Mahiedinne, entendre que son amie d’enfance fut violée à de multiples reprises par de bêtes rendues féroces par une république qui se perd qui s’oublie qui s’abime !
Ahmed Aubrac et Raymond Ben Bella ont toute leur vie résisté, supporté, mais ils ont aussi construit organisé. Premier Président de la République Démocratique d’Algérie et commissaire de la République à Marseille pour coordonner les premiers pas du retour à la République
Amis qui êtes passé le même jour, de la lumière à la nuit de vos yeux, c’est à votre optimisme sans limite, à votre histoire qui est la nôtre que samedi à Marseille, que Dimanche à Pau ou au Mas d'agenais nous crieront en échos de nos frères d’Alger de Tunis et de la vallée du Daddés, le magnifique mot qui vous honore :
RESISTANCE !