dimanche 26 février 2012

Monsieur le Sénateur, je vous écris une lettre….

Que voulez-vous que j’y fasse, je suis de gauche et je n’ai pas pu m’empêcher de vivre l’alternance historique du sénat comme un vrai moment d’espoir et de reconquête.

senat-a-gauche.jpgImpliqué dans la campagne du front de gauche pour ces élections, je peux vous dire qu’aucune voix des grands électeurs qui  s’étaient portées sur les candidats du Front de gauche, que ce soit dans le Lot et Garonne ou dans les Pyrénées Atlantiques, aucune voix n’a manqué au candidat de gauche le mieux placé,  ce report Républicain, discipliné, conscient a permis en Aquitaine l’arrivée au Sénat de deux  socialistes supplémentaires grâce à  l’appel sans ambiguïté de nos candidats à faire barrage aux candidats de droite !

Faire barrage à la droite et à sa politique d’abandon voilà la raison de notre vote lors de ce scrutin !

Vos collègues  parlementaires socialistes du palais bourbon se sont en très grande majorité abstenus sur le MES, bien sûr personne n’a rien compris  à leur vote, car l’abstention n’a qu’un sens celui de dire : « je ne m’oppose pas ! »

Bien sûr, le vote des députés ne pouvait pas inverser la majorité, il permettait juste d’affirmer qu’une autre façon de construire l’Europe restait possible, et qu’il ne pouvait exister de mécanisme européen de stabilité que dans la solidarité et le respect des choix démocratiques des peuples d’Europe et  de leur représentation.

Vos amis députés ont fait un autre choix : l’abstention consentante et honteuse !

Mesdames et Messieurs les Sénateurs, votre responsabilité est immense, car vous , vous pouvez par votre vote, exiger la consultation du peuple de France, sur ce volet du nouveau traité européen qui souhaite enfermer la politique des nations dans les dogmes stupides du néo-libéralisme qui conduisent, tout le monde le sait maintenant, à la faillite et à la misère !

Vous, les sénateurs, vous pouvez donner le signal de la reconquête  de nos idées de solidarité, de justice, de progrès.

Vous, les sénateurs, vous pouvez dès mardi, battre Sarkozy et Merkel, vous pouvez ouvrir une perspective pour une Europe solidaire, démocratique, au service concret des peuples et des individus !

Il est absolument nécessaire que vous pussiez donner le signal de l’ouverture d’un grand débat public sur ce mécanisme, débat public qui n’est rien d’autre que celui de savoir qu’elle Europe nous souhaitons !

Ce traité, je cite, conditionne  «  toute assistance financière » des Etats ,à de « strictes conditionnalités » dans le cadre de politiques « d’ajustements »la-loi-du-marce.jpg

Concrètement et dans les faits, cela veut dire  que toute aide délivrée à un pays de  l’Union, l’obligera à mettre en œuvre une politique d’austérité et de régression, politiques qui sont à l’œuvre en Grèce, au Portugal, en Espagne…. C’est cela et vous le savez bien que veut dire cette douce expression de « politique d’ajustement »

Les décisions qu’entraineront la mise en œuvre du MES seront prises au niveau des ministres des finances de la zone euros. Aucune règle de contrôle n’est prévue, les décisions de ce comité sont exécutoires, ni  les parlements nationaux, ni la commission, ni le parlement européen ont un pouvoir de véto, d’amendement sur les décisions du collège des gouverneurs !

Les peuples européens sont définitivement exclus des décisions politiques qui les concernent !

J’ajoute, et là encore vous le savez bien, qu’en acceptant ce mécanisme, vous acceptez la règle d’or contenue dans le TSCG (traité Sarkosy-Merkel), vous acceptez toute une série d’ordonnances qui sont autant de potions amères à fin de de contenir les politiques économiques des états membres dans une discipline budgétaire qui corsète les pays d’Europe dans un pacte d’austérité au service des intérêts de la finance !  

Le 28 Février, Madame, Monsieur, le Sénateur, je vous demande, de refuser que le peuple soit dessaisi de son pouvoir démocratique de choisir les politiques économiques de sa nation.

resister.jpgEn refusant de voter ce mécanisme vous imposerez  un débat public, et vous marquerez un point décisif dans le débat national des présidentielles en infligeant à Sarkosy une première défaite d’ampleur !

J’ajoute et pour finir, que ce faisant, vous ne nuirez pas à l’union de la gauche, si  toutefois elle fait partie de votre logiciel politique.