mercredi 6 novembre 2013

Ou j’ai mis mon nez rouge !

Jnez-rouge.jpg’aimerais tant vous faire rire, une dernière fois. Vous dire quelques cruelles vérités masquées par l’aubade acide, d’une corde de violon acérée. Vous faire rire quand même, même embourbés  dans l’épaisse vapeur  fuligineuse des  poudres d’escarbilles.

Si je retrouvais mon nez rouge, je bénéficierais, sans doute, de l’estime inquiète  dont jouissent les zouaves lorsqu’ils s’adressent aux pitres. Je saurais vous faire moquer du farceur à grands pieds sans qu’une seconde vous pensiez  qu’il  n’est de nougats  que vos propres arpions !

Si je retrouvais mon nez rouge, vous vous réjouiriez  de la révélation contenue du spectacle de la bassesse ! Oh! Qu’il est petit comme nous, grand dieu  qu’il est vil… comme nous !

Et pendant que je mettrais  mon espérance en lieu sûr, le spectacle  de celui qui tombe de son impossible quête, ravira les têtes de manche. Forcement du bon côté, du bon côté du manche…

Si je retrouvais mon nez rouge, je vous débarrasserais, le temps du spectacle, juste ce temps là, de cette immense couardise qui vous porte, la plus grande, celle qui ne consiste  qu’à éprouver sa puissance que dans l’admiration utile de la faiblesse des autres.

Manœuvrez, chuchotez, tripotez, ourdissez….  Sous la piste aux étoiles les comploteurs ne trouvent pas de caveaux à leur taille.

Si je retrouvais mon nez rouge, vous ne verriez rien de la ruse qui vous envoute, sans limite à votre prétendue puissance, au milieu de la piste, ma grande ruse est juste de montrer les choses comme elles sont et rien d’autre.

 J’éviterais juste de vous accabler.

Si je retrouvais mon nez rouge, je romprais d’un coup d’un seul la mortelle accoutumance de l’inertie, une année entière à ne rien faire de notre force et vous voilà les maitres  d’une imagination éteinte, décharnée, malade, rachitique…

Elle qui était  pourtant sortie si flamboyante lorsqu’encore nous chérissions les braises !

Si je retrouvais mon nez rouge, alors je pourrais vous dire combien le spectacle est navrant, têtes de pierres, qui me regardent  m’agiter sans fin.

J’exécute  les   pirouettes improbables que  m’impose le tempo sournois du  quadrille  orchestré par la bande de nuls qui nous enferment dans une contre danse de cour, tout en dénonçant les parfumés qui mènent le bal.

Que le cri de la corde de mon violon cassé vous perce les tympans. Il n’est de musique que lorsque les battements du cœur croisent les intelligences de l’esprit !

Allez, amis et camarades, tout cela ne vaut rien qu’une pantalonnade, riez de bon cœur de l’absurdité de mes mots, ironisez de la bien amusante situation dans laquelle me voilà planté ! Esclaffez, gloussez, moquez !

Bidonnez-vous. J’espère que vous avez passé un bon moment, j’étais sincère me voilà grotesque, je me voulais drôle, je serai désormais impayable, je me pensais saugrenu  c’est juste risible que je me retrouve !nez-qui-saigne.jpg

Allez, amis et camarades, soyez fiers, soyez plaisants, amusants, soyez donc à la hauteur des petites taches qui vous occupent  à nouveau l’esprit… il y a tant de choses sérieuses à faire pour vous !

Si je retrouvais mon nez rouge, assommé par le divertissement  de mes fatigues, je pourrais larmoyer sans lamenter, dédramatiser  sans comprendre, je penserais à moi, je deviendrais un des vôtres !

Mais je suis  un bouffon, un comique, un guignol.  Vous savez quoi ? J’adore ca !