lundi 26 août 2013

L’assurance décès.

Jdanov.pngCette grande idée n'a connu jusqu'à présent que des formes absurdes et tragiques. Elle a besoin de temps. Mais le projet d'un monde non-capitaliste, libéré de la course au profit, est un facteur de progrès humain. 

Au fond les deux grands ennemis de l’émancipation humaine  dans le mouvement ouvrier que sont la social-démocratie et le stalinisme ont bientôt fini de nuire. L’un et l’autre ont disparu. Le premier dans le ridicule achevé de la conversion aux dogmes néolibéraux  de la rigueur budgétaire et des équilibres financiers, l’autre  dans la tragique conversion des espérances de la grande révolution russe en un champ de ruines inhumaines et bornées.

C’est la grande difficulté des mouvements de fonds  qui traversent les classes laborieuses sur tous les continents. Les mots ont été salis.

Chez nous les solfériniens qui jouissent encore en l’usurpant du beau nom de socialistes sèment la désillusion dans la société à une vitesse  qui nous donne le vertige.

Les communistes de France ont sans doute manqué le coche il y a déjà bien longtemps, c’était en 1947, alors force puissante et populaire, légitimée pendant la guerre par son courage, par son ralliement à de Gaulle -alors que tout les opposait-, le Parti Communiste pouvait incarner une voie démocratique pour le socialisme réel. Thorez s’y est paraît-il essayé, mais le Furieux Jdanov,  depuis Moscou s’y est vertement opposé, l’appareil est rentré dans le rang, la gauche française y a perdu l’occasion de poursuivre l’œuvre de 1793.

En s’inscrivant dans la logique de Moscou le PCF venait de commencer son déclin qui le mènera de soubresauts  en soubresauts  au 2.3% de 2008. Pour autant l’idée d’un socialisme démocratique  qui transforme les rapports humains en exigeant de l’économie qu’elle soit au service de la vie et non de l’argent reste une idée populaire et porteuse d’espoir dans la grande majorité du salariat. Etre le centre de la gauche et non sa frange protestataire  est le seul moyen d’inverser la  funeste pente. le-vote.jpg

C’est le sens bien évidemment du Front de Gauche. Je veux même bien souscrire à la légende qui dit  que c’est les communistes qui l’ont inventé, le temps politique est long, et seul les aficionados   ont une mémoire aiguisée.

Le Front de Gauche, c’est le passage en moins de 3 ans de 600 000 voix à 4 millions d’électeurs, si l’on veut bien admettre  que notre candidat à la Présidentielle de 2012 y est un peu pour quelque chose, alors oui, il faut admettre que le Parti de Gauche est bien l’élément déclencheur  du renouveau de la gauche  de rupture dans notre pays.

Si on en doutait, il suffirait de regarder autour de nous en Europe pour comprendre que tous les mouvements ouvriers qui suivent cette stratégie connaissent des résultats plus qu’encourageant  dans le même temps que les partis sociaux-démocrates s’effondrent.  En Espagne comme en Grèce l’autonomie conquérante face au PASOK ou au PSOE ont fait faire des bonds considérables à nos partis frères de  Syrisa comme  d’Iu.

La seule voie qui permette de continuer cette progression est d’afficher en grand que la volonté dont nous sommes animés de transformation radicale de la société est incompatible avec les politiques d’étouffement et de mort que mettent partout en œuvre les échoués de « l’internationale socialiste »

Ce n’est pas qu’une question tactique, c’est aussi un moment clé dans lequel se joue la crédibilité de notre Front de Gauche. Il ne peut y avoir au Front de Gauche aucune tentation de collaborer avec des élus solfériniens qui se soumettent à l’austérité, pire qui la décline dans leur commune.

assuranceLe Parti communiste est une composante essentielle de notre Front de Gauche, il n’a pas vocation d’être l’équivalent de l’ancien Parti radical, c’est à dire une force d’appoint.  Il est encore plein de militants dévoués, de gens accrochés  au bien public, soucieux de l’avenir de l’humanité, prêts à se sacrifier pour leur prochain. Il doit se dégager de cette pulsion de mort qui l’empêche d’oser !

C’est le moment de bouger très fort, c’est le moment de passer à l’acte, le Front de Gauche est en vérité pour le PCF la meilleure façon de renouer avec le fil de son destin, la seule façon de cesser d’être un auxiliaire.

 En acceptant les offres des solfériniens où qu’elles soient, en l’état de désespérance dans lequel ils plongent les nôtres, c’est comme signer définitivement sa mort.

 L’union avec les solfériniens est une assurance décès !