lundi 19 mars 2012

Cent vingt mille et une personne à la Bastille !

justice.jpg120 001, nous étions cent vingt mille et une personne  entre Nation et la Bastille, hier après-midi, pour reprendre cette place qui nous appartient !

Bien sur il y avait les Fralib, évidement il y avait les militantes et militants du Front de gauche,  assurément  il y avait cette jeunesse des banlieues enthousiaste, joyeuse, diverse,  il y avait là tous ceux qui espèrent de la République, de la Liberté de la Fraternité,  il y avait toutes celles qui se battent pour l’Egalité.

La gauche, la gauche retrouvée, celle qui avait disparue des écrans radars, et qu’il y a quelque mois encore, se voyait raillée, moquée, minimisée à la limite de l’humiliation lorsque les belles voix osaient dire que Mélenchon « était pire que le Pen »

Il y avait hier, descendant la rue du faubourg Saint Antoine, la détermination de celui qui sait qu’enfin il n’est plus seul !

Tête haute et poing levé, nous voulons une augmentation des salaires et notamment du SMIC, de suite maintenant, c’est ça le changement !

Belle et rebelle comme un Marianne qui prend les traits de Louise Michel, nous exigeons l’égalité, de suite  maintenant, c’est ça le changement !egalite.jpg

Joyeux et en chanson, au son de la Nira et de la Darbouka de nos amis de HK, ceux dont le petit cousin, notre petit cousin, a ferraillé dur avec la poulice, nous ordonnerons le droit  du sol !

C’est ça le changement !

Mais qu’étions nous devenu, pour que l’exigence de justice, d’égalité, pour que la volonté de mettre en place des politiques au service de tous ait déserté les discours de la gauche ?

Depuis combien de temps nous subissions les discours de haine, de contraintes de sérieux, de réalisme, tous ces catéchismes qui nous enferment dans la contrainte d’un réel qui serait devenu indépassable !

Nous étions 120 000, hier, en marche à la Bastille, 120 000 plus un.

Ce petit gars, arrivé essoufflé sous la pluie battante  du quai de la gare St jean a Bordeaux !

Ce frère au visage marqué par les peines muettes, et les coups de bâtons qui veulent te faire baisser la tête.

Arrivé à 8 heure moins deux et en courant, un sac de pièces à la main ! Comptées et recomptées 56 euros au total…. 

Blessé mais vivant, tu as compté et recompté, il fallait les trouver ces putains de 60 euros pour monter à Paris, le 18  du mois quand on est sans boulot fixe, précaire à la poste, cela fait au moins dix jours que c’est déjà la fin du mois !

Nous avons discuté toi et moi dans le train, tu voulais y être a Nation, tu voulais l’entendre ce discours pour le changement,  et pour ça tu t’es saigné….

C’est toi, Ami,  qui a  fait de cette journée le début de l’insurrection citoyenne, c’est toi, qui porte, transporte la vague d’indignation qui va submerger l’ordre établi.ma-france.jpg

Invisible et pourtant parfaitement constitué de deux bras et deux jambes, d’un estomac et d’un cœur, c’est bien toi qui était 120 000, celui qui n’a pas de couleur, pas de race et pas de religion, celui dont on ne sait pas d’ou il vient mais qui porte sur lui, en lui, pour nous, l’unité de ce qui nous transcende :

L’humain d’abord !

C’est ca le changement !