mercredi 23 juillet 2014

Melenchon : Être un homme à l'échelle du Monde

Melenchon : Être un homme à l'échelle du Monde

La passion qui transporte cette immortelle flamme, celle qui élève l humanité et la rend meilleure ne se porte pas comme le vulgaire carnet à souche des boutiquiers du grand bazar de ce que désormais la gauche française est devenue.

Jaurès avait un visage et une figure, il avait un nom. Il avait un nom lui, serais je tenté de d'écrire, pas une suite aléatoire de prénoms, pas l homonyme d'un pays.
Ni jean- jean ni Anatole, ni même Paul Valéry dont la lucidité ne parvint jamais à masquer le tropisme réactionnaire..... Laurent Laurent quel drôle de nom....
Regarder le monde pour le changer, c'est prendre la distance nécessaire qu'il convient avec ceux, qui par lâcheté ou obligation, passent leur temps à organiser leur monde.
Leur petit monde.
Notre société se délite par son centre. Nos valeurs s'épuisent de lutter contre la machine à amplifier l'air du temps, impuissants, nous courrons de brèches en brèches, comme celui qui veut retenir l'océan avec ses mains.
Notre aspiration a besoin de repenser son logiciel, aux outrances qui nous sont faites, l'activité des braves ne suffit plus. « Cette société violente et chaotique, même quand elle veut la paix, même quand elle est à l’état d’apparent repos, porte en elle la guerre comme la nuée dormante porte l’orage. » écrivait Jaurès. Nous en sommes là, de nouveau, encore une fois. Le capitalisme financier tue les enfants de Gaza pour une bouffée de gaz, fait abattre des Boeings en Ukraine pour la maîtrise du gazoduc. Leur avidité est sans limite et cette race de rapace est bien plus cruelle qu'une nuée de corneilles.
Les orages sont désormais là, et le rempart que nous voulions construire contre les tempêtes n est pas à la mesure de la violence des vents hostiles.
C'est pourtant de notre place qu'il nous revient de repousser, de contrer l'immensité de cette colère dévoyée qui gronde du ventre de la bête...
Qui mieux que lui pourrait avoir la force et la volonté de mettre des mots sur sur le travail à accomplir?
Les nôtres, je dis bien les nôtres, se perdent dans les délices de la division stérile au fur et à mesure qu'ils affaiblissent le seul moyen à leur disposition pour s'adresser aux masses....
Comment pourrions nous relier le fil de notre histoire aux aspirations présentes du peuple en laissant un Garibaldi se faire un sang d'encre pour s'occuper de l'élection de tel ou tel âne du Poitou, de cette buse au front bas.
Celui qui prend du recul sait parfaitement bien que les drames et le les désillusions sont les seules balises d'un peuple qui s'émancipe...
Entre idéalisme et réalpolitik, le peuple ne prend la mesure de sa force que lorsqu'un destin singulier décide de ne plus laisser écrire l'histoire du présent par des plumes trempées dans la boue.
Voilà ce que j'ai lu de l'entretien de Jean- Luc Melenchon paru hier sur le site hexagones.fr, et ce n'est pas faire injure à notre peuple que d'admettre qu'il ne fait de grandes choses que lorsqu'il est porté d'une vivante pensée...
Oui le peuple qui s'émancipe doit pouvoir compter sur une doctrine vivante, penchée sur la classe ouvrière et le salariat, il doit pouvoir s'appuyer sur celui qui écoute monter vers lui ses pulsations, celui qui sait les analyser avant de les transmettre intelligiblement pour tous...
Voilà ce que je retiens ,bien loin des articles du jour, de ce que Melenchon nous dit, le Front de Gauche n'a pas eu les victoires décisives qu'il devait avoir, pillé de l'extérieur par un vocabulaire dévoyé, rongé de l'intérieur par une accoutumance au système.
En prenant le recul nécessaire face à cette situation d'un monde qui s'en va, au cœur du tumulte et des explosions en tous genres, au milieu des guerres et des violences, à l'heure où l'on tue de nouveau un enfant sur les plages de Gaza, parcequ il est coupable d'être né palestinien, coupable, comme l'était l'enfant du ghetto de Varsovie, il y a en a encore un qui a la force de lancer une voix humaine....
C'est si tenu une voix humaine....et pourtant la sienne a un nom et un visage, une voix si souvent contrefaite, maquillée, dévoyée, mais une voix qui s'entend et se reconnaît.
Parcequ' ils parlent langue de Jaures, parceque les mots de Melenchon sont tous simplement ceux d'un homme qui croit aux hommes et à leur avenir, il décide de prendre le temps et la mesure.
Il n'est pas prêts d'être étouffer le chant de ces hommes là...
Qui sont les corneilles et qui sont les aigles?
Si bailler à la contemplation de l'agitation inutile des importants est absolument conforme au comportement de l honnête homme, il se pourrait aussi que cet homme àl'échelle du monde, comme un coquelicot, comme une fleur rouge ne baye à la rosée que pour en retenir le parfum et le moment venu nous le restituer.