jeudi 31 juillet 2014

Leur Jaurès et le nôtre.

Leur Jaurès et le nôtre.


Les grignoteurs du sens, les rongeurs d'histoire avaient déjà commis de nombreuses forfaitures, la madame le Pen déposait son nom au beau milieu de son salmigondis idéologique, c'était grotesque, honteux, si gros,que personne ou presque, ne pouvait y croire.....

Puis Sarkosy convoqua à son tour les paroles de Jaurès pour en confondre le sens, pour en asphyxier le souffle, pour réprimer l'élan... Une sorte de tactique de guerre en somme . Insidieuse et lancinante, la manœuvre consiste à saper l'ennemi sur ses bases afin de rendre son équilibre instable. Le procédé est redoutable, d'autant que dans le même temps, ceux qui dirigent le parti socialiste, noyés dans la confusion que crée leur oisive mollasserie intellectuelle ne trouvent ni les mots, ni les actes pour reprendre à leur compte la force que Jaurès a laissé pour ceux qui espèrent.

Pire,encore, ils confusent au point, qu'à leur tour, ils convoquent Jaurès, pour mettre en œuvre la politique même que les Sarkosy et autres n'osaient même pas imaginer....
Apothéose de l'œuvre de discrédit, ils osent, il ose, comparer Jaurès et Hollande!
Ainsi le nom de Jaurès est mêlé à la clique des factieux du nationalisme, à la maffia des néo libéraux, à la coterie des mous et des renonceurs..
Ils lui ont tout fait subir, vivant, ils le menaçaient de mort, assassiné, ils agitent ses mots et sa mémoire pour rendre son dessein fantomatique comme on floute sur une photographie la vérité que l'on veut cacher.
Jaurès le républicain, mangé et cuisiné à toutes les sauces de la réaction, à toutes les recettes de l'immobilisme n'est pas la tarte à la crème qu ils nous servent depuis quelque jours..... jusqu'à la nausée...
Quand il parle, lui, de la République,il parle de la Sociale!!!

Cette forme achevée de la République, sans laquelle les démagogues font passer la moitié pour un tout!
Il n'accepte pas la logique du tous contre tous, ni des Hommes ni les territoires. Jaurès ne chasse pas les roms, ne réfléchit pas aux marges des capitalistes mais au bien-être de l humanité toute entière....
Le Jaurès dont l'esprit doit rester vivant ne mettrait pas un pied dans les pinces-fesses de ceux qui célèbrent son nom en assassinant résolument sont propos!

En lui faisant dire le contraire de ce qu'il était, de ce qu'il faisait, ils veulent martyriser la rigueur et l'imagination, étrangler la puissance du rêve et la force de l'analyse,confondre la netteté des objectifs et la souplesse de la méthode....
Jaurès a fait de son combat politique, à chacun de ses discours, une épreuve de sincérité athlétique, le voir grimé par des fielleux sous-cape est juste insupportable.
Léon Trotsky, dans une prophétie malheureusement inachevée, disait de celui qu'il était venu entendre à la chambre des députés :

" Seul un aveugle rangerait Jaurès au nombre des doctrinaires du compromis politique . A cette politique il n'a fait qu'apporter ses talents, sa passion et sa capacité d'aller jusqu'au bout, mais jamais, il n'en a fait un catéchisme. Le moment venu, il déploiera sa grande voile et mettra le cap sur la grande mer..."


Hier, il y à cent à peine, ils l'ont assassiné pour cela, pour ne pas aller sur la pleine mer, aujourd'hui encore ils le tuent....
Sans doute, inconsciemment, ou pas, Cambadelis sait que le pédalo, n'est pas la bonne embarcation pour la pleine mer....
Qu il s'occupe de sa dérive et qu'il nous laisse regarder loin , il n y à qu'un Jaurès, c'est le nôtre, comme il en est de leur morale et de la nôtre .
Force d'agitation, de développement et de création, Jaurès est sans doute de ceux qui ne meurent jamais.

mercredi 23 juillet 2014

Melenchon : Être un homme à l'échelle du Monde

Melenchon : Être un homme à l'échelle du Monde

La passion qui transporte cette immortelle flamme, celle qui élève l humanité et la rend meilleure ne se porte pas comme le vulgaire carnet à souche des boutiquiers du grand bazar de ce que désormais la gauche française est devenue.

Jaurès avait un visage et une figure, il avait un nom. Il avait un nom lui, serais je tenté de d'écrire, pas une suite aléatoire de prénoms, pas l homonyme d'un pays.
Ni jean- jean ni Anatole, ni même Paul Valéry dont la lucidité ne parvint jamais à masquer le tropisme réactionnaire..... Laurent Laurent quel drôle de nom....
Regarder le monde pour le changer, c'est prendre la distance nécessaire qu'il convient avec ceux, qui par lâcheté ou obligation, passent leur temps à organiser leur monde.
Leur petit monde.
Notre société se délite par son centre. Nos valeurs s'épuisent de lutter contre la machine à amplifier l'air du temps, impuissants, nous courrons de brèches en brèches, comme celui qui veut retenir l'océan avec ses mains.
Notre aspiration a besoin de repenser son logiciel, aux outrances qui nous sont faites, l'activité des braves ne suffit plus. « Cette société violente et chaotique, même quand elle veut la paix, même quand elle est à l’état d’apparent repos, porte en elle la guerre comme la nuée dormante porte l’orage. » écrivait Jaurès. Nous en sommes là, de nouveau, encore une fois. Le capitalisme financier tue les enfants de Gaza pour une bouffée de gaz, fait abattre des Boeings en Ukraine pour la maîtrise du gazoduc. Leur avidité est sans limite et cette race de rapace est bien plus cruelle qu'une nuée de corneilles.
Les orages sont désormais là, et le rempart que nous voulions construire contre les tempêtes n est pas à la mesure de la violence des vents hostiles.
C'est pourtant de notre place qu'il nous revient de repousser, de contrer l'immensité de cette colère dévoyée qui gronde du ventre de la bête...
Qui mieux que lui pourrait avoir la force et la volonté de mettre des mots sur sur le travail à accomplir?
Les nôtres, je dis bien les nôtres, se perdent dans les délices de la division stérile au fur et à mesure qu'ils affaiblissent le seul moyen à leur disposition pour s'adresser aux masses....
Comment pourrions nous relier le fil de notre histoire aux aspirations présentes du peuple en laissant un Garibaldi se faire un sang d'encre pour s'occuper de l'élection de tel ou tel âne du Poitou, de cette buse au front bas.
Celui qui prend du recul sait parfaitement bien que les drames et le les désillusions sont les seules balises d'un peuple qui s'émancipe...
Entre idéalisme et réalpolitik, le peuple ne prend la mesure de sa force que lorsqu'un destin singulier décide de ne plus laisser écrire l'histoire du présent par des plumes trempées dans la boue.
Voilà ce que j'ai lu de l'entretien de Jean- Luc Melenchon paru hier sur le site hexagones.fr, et ce n'est pas faire injure à notre peuple que d'admettre qu'il ne fait de grandes choses que lorsqu'il est porté d'une vivante pensée...
Oui le peuple qui s'émancipe doit pouvoir compter sur une doctrine vivante, penchée sur la classe ouvrière et le salariat, il doit pouvoir s'appuyer sur celui qui écoute monter vers lui ses pulsations, celui qui sait les analyser avant de les transmettre intelligiblement pour tous...
Voilà ce que je retiens ,bien loin des articles du jour, de ce que Melenchon nous dit, le Front de Gauche n'a pas eu les victoires décisives qu'il devait avoir, pillé de l'extérieur par un vocabulaire dévoyé, rongé de l'intérieur par une accoutumance au système.
En prenant le recul nécessaire face à cette situation d'un monde qui s'en va, au cœur du tumulte et des explosions en tous genres, au milieu des guerres et des violences, à l'heure où l'on tue de nouveau un enfant sur les plages de Gaza, parcequ il est coupable d'être né palestinien, coupable, comme l'était l'enfant du ghetto de Varsovie, il y a en a encore un qui a la force de lancer une voix humaine....
C'est si tenu une voix humaine....et pourtant la sienne a un nom et un visage, une voix si souvent contrefaite, maquillée, dévoyée, mais une voix qui s'entend et se reconnaît.
Parcequ' ils parlent langue de Jaures, parceque les mots de Melenchon sont tous simplement ceux d'un homme qui croit aux hommes et à leur avenir, il décide de prendre le temps et la mesure.
Il n'est pas prêts d'être étouffer le chant de ces hommes là...
Qui sont les corneilles et qui sont les aigles?
Si bailler à la contemplation de l'agitation inutile des importants est absolument conforme au comportement de l honnête homme, il se pourrait aussi que cet homme àl'échelle du monde, comme un coquelicot, comme une fleur rouge ne baye à la rosée que pour en retenir le parfum et le moment venu nous le restituer.

vendredi 4 juillet 2014

Une honte tous les jours

Un ancien Président de la République convoque la presse officielle de droite pour hurler contre les juges gauchistes, fidèle à la doctrine Pasqua de défense, quand une affaire est compliquée, il suffit de créer une affaire dans l’affaire, à fin d’embrouiller totalement le débat jusqu’à ce que plus personne n’y comprenne quick…

Ainsi tout le monde y va de sa petite pensée sur l’indépendance de la justice, débat tout autant imbécile que marqué du sceau de l’anti-républicanisme primaire. La Justice est rendu au nom du peuple, c’est sa seule légitimité, la penser indépendante c’est vouloir la livrer à toutes les pressions, à toutes les influences ! La détestation du juge est une détestation du peuple et de sa souveraineté.

Sarkozy et Valls accélèrent leur plan personnel de conquête du pouvoir parce qu’ils savent que le moment est le bon et que nous ne sommes pas en mesure de réagir à la grossièreté de leur outrages.

A l’assemblée les Frondeurs ont frondu.

Valls les a humiliés au point qu’ils ont voté le collectif budgétaire la tête basse, sans même un mot d’explication, sans une justification, sans une explication. Personne ne sait soutenir l’insoutenable… Quels cadavres répandent cet air épouvantable dans les placards de Solferino pour que des femmes et des hommes votent, au nom du peuple français, l’inverse de ce qu’ils pensent ! Il n’y a pas de marche possible avec ceux qui s’automutilent en se coupant les bras et les jambes… la tête dans le sac, c’est pour le fun….

Dès lors, en moins de 24 heures, Valls annonce le gel des pensions de retraites pour tous ces gavés qui engrangent plus de 1200 euros, promet la mise à mort du code du travail, rajoute quelques petits cadeaux au MEDEF avant l’été, conférence sociale oblige….

Moi qui ne sais me définir autrement que comme un homme de gauche, un de ceux qui œuvre pour retrouver l’exigence républicaine, démocratique, bref un qui croit à la liberté, l’égalité et la fraternité, me voilà pris dans une course de vitesse entre ceux qui disent de manière confuse non, non aux politiques qui font l’inverse de ce pourquoi ils ont été élu, non aux oligarchies qui confisquent tout pouvoir démocratique, et ceux qui exploitent se désarroi en distillant la guerre de tous contre tous….

La guerre aux roms et aux arabes, la guerre au juifs, la guerre aux syndiqués, la gauche qui renonce et la droite qui se droitise est un piège mortel dans lequel nous périrons tous si nous n’unissons pas rapidement les femmes et les hommes de bonnes volonté en dehors de clivages fictifs.

A droite on extrême droitise

Sarkozy vient de décider d’entrainer toute la droite dans sa stratégie de rupture, les sociaux libéraux occupant le créneau du bien poli. Sarkozy reprend son œuvre là où nous avions réussi à le stopper. Derrière le juge partial, parce qu’homme ou femme de gauche ressurgit bruyamment, le discours extrême d’une droite qui combat la République. C’est l’identité nationale, c’est les religions et les civilisations supérieures, c’est le débat du Hallal et le discours de Dakar, c’est la quête constante de l’explication des maux par le bouc-émissaire…

Demain ce type de raisonnement conduira à réfuter ce juge parce qu’il est juif et que ce prévenu est arabe…

Le Front national gagne l’électorat de droite dans le même temps que Sarkosy propage le poison. Dans ce temps Valls démobilise les siens, leur fait baisser les yeux, les humilie…

Je ne veux plus vivre avec la honte, il est encore temps d’unir toute les forces, de tirer les leçons pour de vrai de la situation du moment. De regarder en face ce qui s’est passé à Grenoble pour les municipales et que ceux qui se trouvent chez les écologistes, au Front de Gauche, et même au parti socialiste, que ceux-là qui ne sont bien sûr pas d’accord sur tout, mais qui partagent ensemble les exigences sociales, écologiques et morales osent converger, sur une plateforme de contenus, en oubliant les boutiques et les combinaisons d’appareil.

Le peuple que nous recherchons n’a pas le visage de ceux qui chassent le rom, imitent les guenons au passage d’un ministre de la République, le peuple n’a pas le gout de la guerre aux pauvres, le peuple attend autre chose que la honte qui nous ait faite.