lundi 8 septembre 2014

Entre Valls et Le Pen, il y a la République.


Entre Valls et Le Pen, il y a la République.

C’est un odieux chantage que celui que déploie le Premier ministre, responsable et coupable en grande partie de la nausée profonde qui envahit le pays, évidemment pris en flagrant délit d’exécuter une politique contraire en tout point à celle pour laquelle Hollande a été élu, le voilà qu’il nous somme de le supporter au défaut de quoi nous serions responsables de l’arrivée au pouvoir de Madame le Pen.
C’est un raisonnement tout spécieux, mais pas seulement.
C’est aussi la révélation criante de la tentation autoritaire des personnels politiques dont la seule mission est le service de la rente, des profits et des intérêts financiers.
Leur aveuglement cupide les conduit, de glissements en glissements, dans la négation même, non pas seulement de l’acceptation de la volonté populaire, mais de la démocratie tout court.
Que le Peuple vote contre le TCE, députés et sénateurs UMP et Solferiniens se mettent d’accord pour le ratifier.
Que le peuple élise un Président qui s’engage publiquement contre la finance et c’est un « youpee » de la bourse qui devient leur ministre de l’économie.
L’entre-soi consternant de ce microcosme au service des milliardaires est au sens propre du terme devenu politiquement irresponsable, les désaveux pourtant patents du peuple, élections après élections, les laissent tels les carreaux de marbres qui font les halls des grandes banques mondialisées.
Les lobbys et les puissances de l’argent qui les ont choisis comme commis ne se préoccupent pas plus de leurs états d’âmes que des aspirations du grand nombre…
Bon gré, mal gré, ils doivent s’exécuter : ou bien la guerre, ou bien le Pen…
Devant ce piège mortel, j’en entends encore qui veulent infléchir la politique du gouvernement, j’en entends d’autres qui espèrent de Hollande qu’il appelle une majorité rose rouge et verte pour mettre en place la politique au service du grand nombre.
Ces deux espoirs sont malheureusement vains.
D’abord parce qu’on ne peut infléchir un corps sans masse, les ectoplasmes s’étalent c’est une loi physique.
Ensuite parce que cette majorité n’existe pas à l’Assemblée Nationale et que derrière la comédie des oppositions factices de l’UMP et des Solfériniens se cache le dogme du libéralisme économique qu’ils partagent comme un horizon indépassable.
Que le frondeur passent aux actes et Valls trouvera dans l’instant la poignée de voix manquantes dans les groupes de l’UDI ou de l’UMP.
La cinquième République permettait la stabilité politique et la coexistence d’une représentation nationale qui s’affrontait en représentant plus ou moins fidèlement les intérêts de leurs électeurs, elle devient un machin inepte lorsque droite et gauche mènent la même politique de concert et contre le peuple.
Voilà pourquoi la dissolution n’a pas de sens, voilà pourquoi la droite crie à qui veut l’entendre qu’elle ne veut pas cohabiter. Coupés définitivement des aspirations citoyennes, le système est tellement pourri qu’il n’offre plus aucune porte de sortie. Ils ne veulent même plus faire semblant de gouverner.
La crise économique, sociale, morale qui envahit le pays et l’Europe ne peut se sortir de ce cauchemar à l’occasion d’une simple crise de régime.
C’est l’irruption du peuple dans le débat public qui va permettre le sursaut nécessaire.
La République nous appelle de nouveau. L’heure pour nous qui sommes la Gauche, n’est pas à redresser, réorienter ou réinventer la gauche. L’heure est à prendre le pouvoir pour le redonner au peuple. C’est notre tâche immédiate en même temps qu’elle est celle de toujours. C’est le fondement d’une nouvelle synthèse pour une République Sociale Écologiste et universelle !