samedi 28 juin 2014

Prendre le parti du peuple

Prendre le parti du peuple

Même les gauchistes les plus intacts, les chimiquement purs, ne se perdent plus dans ce genre de débats sans fin qui conduit a s'interroger sur la nature de l'organisation qui doit porter à la réalité les besoins vitaux de la population.

Ainsi fleurit a chaque étage de nos discussions , élucubrations collectives ou personnelles tentant de démontrer plus ou moins clairement, plus ou moins habilement, que le temps serait venu de ne se revendiquer de rien d'autres que du peuple, le reste étant forcément discrédité, disqualifié, déshonoré des turpitudes croisées de la social démocratie et du communisme du siècle passé.

Voilà le beau débat auquel une poignée d intelligents voudrait que l'on occupe nos neurones disponibles au plein cœur de l'été.... Certains qui imaginent même creuser ce type de discussion jusqu'à l'aube de l'année 2015 espèrent sans doute que les premiers frimas de Janvier figeront la pensée dans un bloc de glace indestructible..... Sans doute jusqu'au printemps.... Veille d'élections et de cuisine en tout genre, source de nouveau, de bien cruelles désillusions.

Bien sûr il arrive parfois au détour de ce type de conclave bien rodé que sortent par le plus grand des hasards une ou deux idées opérantes, une vision collective et fédératrice, mais il faut bien le reconnaître ce genre d' issue positive n'est pas la majorité du genre... Un peu comme il existe des patrons de gauche ou des poissons volants.

C'est en partant des besoins de la population que nous permettront au peuple de faire front.

Voilà, au fond tout est dit. Il n'y a qu'une seule manière pour nous de fédérer le peuple c'est de donner une perspective réalisatrice à

ses aspirations légitimes.

Depuis plus de 220 ans, ceux qui portent ces aspirations s'appellent la gauche!

C'est comme ça, ils auraient pu s'appeler autrement, mais ils s'appellent la gauche, et ça me va assez bien moi qui suis du parti du peuple, le mien de parti s'appelle de gauche!

La période actuelle n'appelle qu' une seule observation, la majorité qui gouverne le pays, et qui règne sur la rue de Solférino a rompu avec les attentes populaires en se vautrant dans les méandres des pièges de la bourgeoisie notamment en acceptant une à une les règles ultra libérales qui corsètent le continent européen, ses états , ses peuples .

Ceux-là en rompant avec l'idée que toute politique doit d'abord être au service de l humain ont bel et bien rompu avec la gauche, parcequ ils ont rompu avec les attentes du peuple!

Ce n'est pas parce qu' une bande organisée de malfaisants a mis la main sur une des organisations de la gauche, le PS et ses satellites, que la gauche aurait disparu et perdu dans le même mouvement tout capacité propulsive a mettre en œuvre une politique de satisfaction des besoins humains.

Federer le peuple, c'est d'abord unifier toutes les organisations de progrès sur un programme politique susceptible de répondre le plus rapidement possible aux mesures d'urgence que le peuple réclame à bon droit!

Pour cela il nous faut construire le bloc nécessaire qui par sa puissance unitaire, sa diversité, sa force enfouie dans chaque secteur de la société saura emporter l'adhésion des autres, y compris des mous et des peureux, et de ceux qui suivent...

Pour cela il nous faut évidemment convaincre les verts qui s'opposent à la politique de ce gouvernement, les socialistes qui s'indignent, ceux qui s'atterrent et même ceux qui ne font que du bruit avec leur bouche.

Pour cela il nous faut proposer un programme d'urgences qui soit la base revendicatrice du parti de la gauche, le socle sur lequel le peuple puisse s'appuyer pour faire entendre sa voix.

La première urgence c'est le pouvoir d'achat.

On peut aussi l'appeler le bien vivre si on veut défaire le côté consumériste de ce terme, mais on se comprend bien, les premières mesures sur lequel la gauche doit s'unifier sont de nature a extirper près de dix millions de pauvres de la condition de terreur que notre société leur inflige.

Réforme fiscale d'abord pour redonner de l'air a la puissance publique et repartir les richesses au profit du grand nombre.

Hausse des salaires et des pensions , création immédiate d un million d'emplois tournés vers la satisfaction des besoins sociaux et réservés aux jeunes de ce pays qui hurlent au mépris. Retour aux 35 heures. Et a la retraite a 60 ans pour tous. Redéploiement massif des services publics de la santé de l'éducation et du logement,

La deuxième urgence c'est le choc écologique!

Le programme de la gauche doit proposer les moyens rapides de mettre en œuvre un plan de rupture avec le saccage organise de la planète. Sortir du nucléaire sur 20 ans et commencer sur le champs le long et coûteux démantèlement du parc nucléaire. Adopter dans le même temps un plan massif de développement des énergies renouvelables pour construire le mix énergétique qui apporte exactement le même degré de satisfaction que le triste mariage de l' atome et du charbon.

Ouvrir un plan d'investissement pour la création d'un service public national et unifié du transport ( incluant le rail, la route et la mer)

Enfin imposer en Europe la règle verte comme la base de toute politique a l'échelle du continent.

La troisième urgence c'est la souveraineté populaire.

La France doit partir de toutes discussions avec les autres partenaires européens de son refus massif des institutions et règles européennes qu on lui impose contre la volonté du peuple. C'est un point crucial de notre capacité a mettre en mouvement ceux qui n'ont plus confiance en la parole politique parceque leur vote a été bafoué .

Il ne peut y avoir de point d'accord avec quiconque sans reconnaître au préalable que le cœur du blocage entre le peuple et les militants politiques se situe là.

Ensuite et seulement ensuite nous pourrons ouvrir le débat sur de nouvelles institutions en France et en Europe, c'est parceque nous mettrons en œuvre une politique de satisfactions des attentes populaires que le débat sur les institutions deviendra un enjeu populaire pas l'inverse...

Appeler aujourd'hui à une constituante , pourtant évidemment nécessaire, c'est se mettre dans la position d'un joueur de flûte au moment où ceux qui souffrent n'entendent que la grosse caisse des misères qui leur sont faites.

Le régime est cet agonisant de toutes les crises qui le secouent, mais il ne tombera pas sans que nous fécondions la promesse d'un monde meilleur. Le peuple est bel bien son propre maître. Et nul ne peut s'en revendiquer s'en lui donner des preuves d'une action qui ne le satisfasse . Nous ne sommes pas démunis au point de nous perdre en débat glaireux, si nous osons être la gauche, nous aurons l'espérance du peuple.

mercredi 18 juin 2014

Puisque l’on ne me demande pas mon avis…

Puisque l’on ne me demande pas mon avis…

« Sentant la mort, Tolstoï prit un bâton, s’enfuit de la société qu’il reniait et s’en fut mourir en pèlerin dans un village obscur, Lafargue, épicurien doublé d’un stoïcien, vécut dans une atmosphère de paix et de méditation jusqu’à 70 ans, décida que c’en était assez et prit du poison. Jaurès, athlète de l’idée, tomba sur l’arène en combattant le plus terrible fléau de l’humanité et du genre humain : la guerre. Et il restera dans la mémoire de la postérité comme le précurseur, le prototype de l’homme supérieur qui doit naître des souffrances et des chutes, des espoirs et de la lutte. »

Il n’y a pas de moment qui puisse commander un autre.

La dynamique révolutionnaire qui soulève le meilleur des aspirations humaines est faite de la rencontre du délitement moral de la société, de ses institutions, du désarroi de ses élites, de l’insoutenable injustice des rapports sociaux et de l’étincelle de celui qui sait la jeter.

A ce point où nous en sommes, les conditions de toutes les crises qui créent le ferment d’un cours nouveau sont bel et bien réunies…

La tâche de celle et ceux qui aspirent dorénavant à l’abrégement de cette inutile souffrance que l’on inflige aux peuples du monde, n’est pas une question de moment mais une question de volonté d’agir !

Celui qui sait ordonner à la tribune de quelques inévitables conventions l’expression la plus rigoureuse d’une chaine d’idée, celui qui sait oublier le flot ininterrompu des violences dont il est l’objet de la part de la bourgeoisie apeurée, celui qui par son talent oratoire sait afficher à tout instant l’indispensable perspective du chemin qui mène à la victoire , celui qui sait agir dans le même temps, le même moment, sur l’intelligence et le cœur, sur l’esthétique et la volonté, celui-ci, doit jeter toute sa force dans le rassemblement d’action des volontés éparses, des positionnements à la petite semaine.

Agir en responsable révolutionnaire c’est d’abord s’extraire de l’influence des coulisses pour ne pas être comparé aux doctrinaires de l’opportunisme et se hisser au rang de l’idéologue actif, du philosophe marchant, du militant efficace.

Le peuple qui gronde attend un artisan bien supérieur à son outil. On ne lui fait pas au peuple le coup du « c’est parce que tu es le peuple, que tu as raison »

Il n’y a que bavardages de toutes espèces, pour ne pas admettre que l’heure est à ramasser la pensée émancipatrice là où elle en est, l’unifier en lui donnant une perspective immédiate. Il n’est plus question d’attendre je ne sais qu’elle irruption, elle est en cours. Pour transformer la situation délétère en situation d’espoir, il est vain de transformer le front de ceci en front de cela, il faut unir, à partir des contenus communs des divers groupes de la contestation sociales et donner, imposer, gagner une direction politique aux aspirations du plus grand nombre.

Sans cela, il est certain que nous soyons foudroyés, du poison que l’on cache en nous, de la tristesse stoïcienne qui nous enveloppe, ou de la guerre que l’on n’aura pas su empêcher.

Puisque l’on ne me demande pas mon avis…