mercredi 18 mars 2015

Patrick Buisson ne conseille pas Mélenchon, il habite la tête de Valls





C’est la théorie foireuse de la triangulation, reprendre les mots de la droite extrême pour en siphonner les voix, mais les mots, pour finir, siphonnent l’âme et chaque « triangulateur » est transformé en agent de propagande de l’extrême droite.

Patrick Buisson est un adepte averti de cette théorie, un averti qui en vaut deux, car lui sait ce qu’il fait, il propagandise la France anté-républicaine, inégalitaire, liberticide et autoritaire. La société pour laquelle il milite pervertit les concepts et maquille les apparences… Lorsque Manuel Valls, en opération promotion de lui-même à Evry, préfère appeler les pauvres des noirs et les « inclus riches » des « blancos », il cherche à démontrer  sa compatibilité avec l’air du temps. C’est l’époque où Sarkozy, conseillé par Buisson, lui fait des avances gouvernementales.

Valls sait qu’il n’a pas besoin d’en faire plus, Buisson habite déjà dans sa tête.
C’est parce que Manuel Valls n’est rien d’autre qu’un « sarkozyste » que, pris de panique par l’ampleur de la catastrophe électorale qui s’annonce, les états-majors de l’oligarchie cherchent une parade dans une manœuvre désespérée pour tenter de discréditer la seule alternative existante à leur politique.

Ainsi Jean-Luc Mélenchon, dont on sait maintenant qu’il est délictueux de le traiter d’antisémite, peut encore se voir gratifier de sous-marin de l’extrême droite. Je vous l’ai dit, c’est une manœuvre désespérée,  ils ne savent pas bien ce que ça peut donner mais l’essentiel est de brouiller les cartes au maximum et, au passage, de faire mal un minimum.

Car la réalité est bien différente, lorsque Valls parle des roms, lorsqu’il parle de sécurité, de religions, lorsqu’il reprend à son compte le terme lepenien « d’islamo-fascisme », dans ce climat de tension forte, il ne se comporte pas comme un républicain qui se doit d’apaiser, d’expliquer, de rassembler, il ne cherche pas à être l’incarnation d’une République bienveillante, non, il se comporte  comme un vulgaire Buisson. Il clive, il augmente les tensions, il souffle sur la braise et crachote de l’huile.

Le dernier exemple en date est sa déclaration sur le voile à l’université. Alors que cette question ne pose aucun problème à personne, la remettre dans le débat, c’est détourner la question sociale des enjeux électoraux, c’est permettre à Sarkozy  de surenchérir, c’est exactement ce qu’il a fait hier soir.

Ainsi, Valls peaufine une image qu’il croit être majoritairement approuvée, celle d’un « sarkozysme de gauche ». Le but de cette manœuvre est de tenter de faire de la droite réactionnaire le centre de gravité politique du pays. Ainsi il existerait le sarkozysme original, incarné par Sarkozy, le sarkozyme de gauche, les figurants sont nombreux, Valls, Macron, Rebsamen, Le Guen... et le sarkozysme de droite qu’incarnent les très dédiabolisés Marine le Pen, Phillipot et autres modernités du FN. Dans tous les cas il n’y a plus que du Sarkosysme : La ligne Buisson triomphe.

Dans ce contexte, il ne reste plus que l’autre gauche, divisée, désorganisée et encore incapable de se donner une direction politique lisible et efficiente mais qui est la seule, notamment par la parole de Jean Luc Mélenchon, mais pas seulement, à poser clairement des questions conceptuelles.

Voilà pourquoi les locataires temporaires des palais de l’oligarchie sont pris comme des lapins dans les phares de la droite buissono-zemmorienne. En jouant avec le feu, ils ont créé les conditions de leur propre défaite, la droite extrême est bel et bien en position idéologique dominante.

En imposant sa vision réactionnaire de la société française, Buisson n’a plus qu’à attendre, son triomphe est total. Comme le maître dominant ses sujets, il peut contempler son œuvre, leur esprit n’est plus que bouillie. L’extrême droite est « à la porte du pouvoir » tremblote Valls sans même se rendre compte que c’est déjà elle qui agite sa main…

Ce qui est réalité, c’est qu’au moment où Buisson  « conseillait Mélenchon », ledit Mélenchon tenait à Marseille ce discours : « Que revienne vite le temps des you-you ! »






lundi 12 janvier 2015

Temporaria humilibus…



Que les Charlie furent beaux. Par millions, anonymes et silencieux. Beaux comme une âme de vérité quand tout semble faussé par un air putride…
Vous étiez beaux du courage de ceux qui connaissent toujours le bon chemin… Tout droit de République à Nation, par millions par millions, le double de pieds que de millions, pataclop… pataclop… Sale temps pour les varices, ce dimanche le sang circule dans les artères…
La presse n’aura plus jamais peur de se retrouver seule face à un despote éteint, vous étiez là unis et debout…. La brochette de salopards qui vous précédait n’aura plus jamais peur non plus.
Quand tout le monde est Charlie, c’est qu’il n’y a plus de Charlie !
Que vous étiez beau Mr Orban, Monsieur le chef de la sécurité intérieure du Maroc, beau aussi ! Nethaniaou, très beau si vraiment… Merkel, mon Europe que j’aime ! Le turc et le franquiste de Jajoy !!! Pour tant de beauté, merci et chapeau bas !
He ho !! Calmez-vous ! Bien sûr qu’il fallait y être, j’ai même en vie de dire en être !
Bon moi j’ai pas pu, c’est que quand les cœurs murmurent en silence la cadence de l’unité nationale moi j’entends toujours, c’est plus fort que moi, le bruit des bottes, quand le clap clap raisonne au passage d’un camion de CRS, c’est plus fort que moi j’entends le bruit sourd d’une grenade qui déchire le dos d’un enfant et les applaudissements du dimanche me font songer à Jacques Martin, puis d’une pensée à l’autre, vous savez comment ça fait ? J’en arrive à Desproges et je me dis que l’on peut manifester vraiment de tout, mais vraiment pas avec tout le monde !
Alors du coup je n’y suis pas allé, j’aime les bulles que font les vents dans les bénitiers et les messes me font définitivement chier !
Pour autant, ami et camarade, ne t’emballe pas ! Il n’y a rien à l’instant qui mérite le courroux que j’ai vu se déchainer sur les réseaux, pas de phrases définitives, pas besoin de conjurer tel ou tel de nos chefs pour l’implorer de ne pas se joindre à la grande marche. Être lucide, comprendre, qu’il y avait bien sûr un intérêt à ne pas laisser le peuple marcher seul… Admettre aussi qu’il y a une grandeur, une noblesse pourquoi pas, à ne pas participer pas à des manifestations qui veulent imposer une unité nationale dans laquelle pourront se retrouver très bientôt le parti socialiste et la droite.
C’est eux qui portent la responsabilité de la situation de crise et de la montée de la barbarie à laquelle on assiste et dont l’attentat à Charlie Hebdo n’est qu’une manifestation abjecte.
Mais la situation pour être abominable eut pu être pire, imagine pauvre petit pigeon que les autres idiots d’assassins eurent la pauvre idée de décimer la rédaction de National Hebdo ou de décapiter Zemmour …. Ça va ? Tu le vois l’autocollant là…
Je dis pigeon, parce que tu vois de tous les ramiers de mon genre, de mon espèce, le pigeon c’est toujours de lui que l’on se moque, alors parfois, il choisit l’humilité temporaire du silence quand tous les autres se poussent du col pour tordre à qui mieux mieux notre conscience, nos doutes, notre peine…
L’humilité temporaire parce que vous les beaux Charlie, vous ne pouviez pas aller au carré des huiles, des Schultz , des Valls, alors un pigeon s’en est chargé…. Et dans un esprit tres Charlie vraiment, c’est tout à fait délicatement que sur l’épaule du Président, une belle fiente il déposa...
Il fallait y être... quitte à être pris pour un Pigeon.